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Médecine douceGuide des plantes médicinales

Le cassis : une plante multi facettes en phytothérapie

Aline Legrand

Le cassis est le fruit du Cassissier, un arbre de la famille des Grossulariacées. Ses baies, généralement noires, lui valent également l’appellation de groseillier noir. Son nom scientifique est Ribes nigrum et il est originaire du Nord de l’Europe et de l’Asie. Au Moyen Âge, Hildegarde de Bingen le conseillait contre la goutte, avec des arguments que la phytothérapie actuelle ne renie pas. Elle expliqua notamment que le bourgeon est adaptogène, une propriété apparue très récemment en phytothérapie. Vers 1930, une étude biologique complète du cassis a été réalisée. Que peut-on retenir ?

Quels actifs contient le cassis ?

Le cassis contient dans ses feuilles :
  • des polyphénols : flavonoïdes et dérivés (nombreuses propriétés antioxydantes, anti-inflammatoires, protecteurs cardiovasculaires, antiviraux…),
  • des acides phénols : dérivé de l’acide hydroxycinnamique (angioprotecteur antioxydant, anti-inflammatoire), acide chlorogénique (antioxydant, anti-inflammatoire, antalgique), acide caféique (anti-infectieux, antioxydant, hépatoprotecteur),
  • des traces d’huile essentielle.
Ses fruits sont riches en :
  • polyphénols : flavonoïdes, anthocyanosides (antioxydants, anti-inflammatoires, ellagitanins, lignanes (interaction avec les œstrogènes, anticancéreux),
  • tannins : antioxydants, astringents, anti-inflammatoires, protecteurs vasculaires,
  • caroténoïdes : bêtacarotène, lutéine, xanthine (antioxydants, inhibent la prolifération cellulaire, protecteurs des yeux),
  • fibres (pectines), minéraux (potassium, magnésium, calcium, fer) et vitamines A, groupe B et C (supérieur au kiwi et aux oranges),
  • acides gras essentiels : famille des oméga-3 et oméga-6 dans les pépins (aux effets anti-inflammatoires, hypotenseurs, protecteurs oculaires).
Les bourgeons ont aussi des actifs très puissants aux propriétés proches : stimulants du cortisol, anti-inflammatoires, antioxydants, antibactériens et antimicrobiens. Ils sont utilisés en gemmothérapie.

Pourquoi l’utiliser en phytothérapie ?

  • apaiser les rhumatismes et les douleurs articulaires : arthrite,
  • éliminer acide urique : goutte, hyperuricémie,
  • améliorer la circulation sanguine : hypertension artérielle, jambes lourdes, troubles circulatoires de la ménopause, fragilité capillaire,
  • soigner certaines infections respiratoires : grippe, toux, angine, laryngite,
  • calmer les problèmes intestinaux : diarrhée, colique,
  • augmenter le tonus et diminuer le stress : réguler le cortisol et le système nerveux sympathique, récupération post-infection, fatigue,
  • prévenir les problèmes oculaires : dégénérescence maculaire liée à l’âge.

De quelles façons en faire usage ?

  • tisane : de feuilles séchées (infuser 10 minutes 1 à 3 cuillères à café de feuilles séchées dans une tasse d’eau bouillante,1 à 4 tasses par jour. de 4 mois maximum) ou de fruits ( 2.5 g pour 250 ml d’eau bouillante).
  • décoction : faire bouillir 2 à 4 g de feuilles dans 150 ml d’eau, 3 à 4 tasses par jour. Utilisable en gargarisme.
  • teinture-mère : 40 gouttes dans un verre d’eau, 2 à 3 fois par jour.
  • gélule : 1 à 2 gélules 3 fois par jour.
  • jus : plusieurs fois par jour, à volonté, le cassis est moyennement calorique,
  • gel articulaire : masser articulations douloureuses,
  • huile de pépins : utilisable à table (rhumatismes et tonus) ou en application sur la peau (vieillissement cutané).

Y a-t-il des précautions à prendre ?

Les bienfaits exposés ici n’ont pas ou peu été validés par des études cliniques et reposent donc sur des connaissances et des expériences traditionnelles (ce qui ne signifie pas que la plante n’a pas d’effets).
Le cassis est généralement bien toléré.
Déconseillé aux femmes enceintes et allaitantes, aux enfants ainsi qu’aux personnes souffrant d’insuffisance cardiaque ou rénale.
Les bourgeons sont contre-indiqués en gemmothérapie en cas de grossesse et de cancer hormonodépendant, sans avis médical.

Toujours prendre l’avis d’un professionnel de santé car l’automédication peut entraîner des risques.

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