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Médecine douceGuide des plantes médicinales

Stimuler la mémoire et la concentration naturellement

Aline Legrand

La concentration et la mémoire sont des fonctions essentielles, très complexes. Elles font appel au cerveau (hippocampe et cortex pré-frontal notamment), aux neurotransmetteurs (des substances chimiques qui font passer les informations aux neurones) et à la circulation sanguine pour alimenter les cellules cérébrales en nutriments et oxygène.

Booster mémoire et concentration est un travail de tous les jours. Mais peut-on aider le cerveau en profitant des bienfaits des plantes ? Voici une liste de quelques végétaux qui peuvent jouer un rôle.

Quels sont les facteurs de la mémoire et de la concentration ?

Outre les facteurs biologiques cités précédemment, il ne faut pas sous-estimer d’autres agents importants :

Autant de domaines que les plantes peuvent influencer également.

Quels végétaux peuvent stimuler la mémoire et la concentration naturellement ?

Beaucoup sont éligibles dans cette liste. Ne pratiquez pas l’automédication, prenez conseil auprès de votre médecin ou de votre pharmacien. Car chacun est unique et les informations générales indistinctes.

Le ginkgo biloba

Plusieurs autorités de santé reconnaissent que le ginkgo biloba a donné des preuves cliniques pour le traitement des déficits cérébraux légers à modérés comme les pertes de mémoire ou les troubles de la concentration sans autre cause connue que le vieillissement.

Ses feuilles sont riches en polyphénols et en flavonoïdes anti-oxydants (ils protègent les neurones du stress oxydatif qui endommage les cellules) et en terpénolactones aux propriétés anticoagulantes.

Le ginkgo biloba est disponible sous forme de gélules ou d’ampoules, habituellement administrées en dose de 120 à 240 mg quotidienne. Cette plante peut aussi être consommée en infusion.

Il existe une interaction médicamenteuse avec les anticoagulants.

Le bacopa monieri

Cette plante, nommée brahmi en ayurvéda, est utilisée dans la médecine traditionnelle indienne depuis des siècles pour traiter les problèmes cognitifs et d’attention. Pour autant, seulement quelques études ont été réalisées sur un très petit nombre de personnes. Elles observent une amélioration de la mémoire et de la concentration, à condition d’en prendre régulièrement et durablement.

Le résultat du bacopa serait lié à une meilleure irrigation sanguine du cerveau, interaction entre les neurotransmetteurs et le cerveau et à la réduction du stress oxydatif. Les composés antioxydants et anti-inflammatoires de la plante protègeraient les cellules des méfaits des radicaux libres liés au vieillissement cérébral.

La plante peut être consommée en tisane, en poudre mélangée à un aliment mais elle est surtout disponible en complément alimentaire. Ceux-ci sont des extraits des substances actives du bacopa, les bacosides A et B. La posologie habituelle est de 300 mg d’extraits par jour répartis en 1 à 3 prises.

Des effets secondaires sont possibles (céphalées, troubles gastro-intestinaux et somnolence) et varient selon chacun.

Des interactions médicamenteuses peuvent subvenir avec des anti-coagulants, des traitements pour la pression artérielle, des psychotropes.

La sauge

La sauge officinale est connue dans l’herboristerie traditionnelle pour stimuler la mémoire des personnes âgées en bonne santé. Des études récentes sont plus mitigées sur ses bénéfices à long terme.

Elle est riche en composants anti-oxydants et anti-inflammatoires (tels que les acides rosmariniques et caféiques) bénéfiques à la santé cognitive.

La sauge peut être administrée en tisane (1 à 3 g de feuilles séchées dans l’eau chaude, 3 fois par jour) ou en gélules à raison de 3 par jour.

Du fait de sa concentration en thuyone, la molécule de l’absinthe, l’huile essentielle de sauge officinale ne devrait jamais être ingérée. D’autres variétés de sauge, comme la sauge sclarée, sont moins dosées mais demandent des précautions d’usage. Renseignez-vous auprès d’un herboriste.

Le surdosage de sauge officinale peut avoir des effets indésirables (nausées, vomissements, accélération cardiaque, vertige, convulsion). L’Agence européenne du médicament met en garde contre des effets négatifs sur la vigilance.

La sauge officinale n’est pas recommandée durant la grossesse et l’allaitement ni aux enfants (hormis en usage alimentaire).

Les produits contenant de la sauge officinale pourraient interagir avec certains médicament contre l’anxiété, les troubles du sommeil (benzodiazépines), neuroleptiques et épileptiques.

Le thé vert

La teneur du thé vert en antioxydants, et particulièrement en catéchines, le rend bénéfique à la santé cognitive. Sa concentration en caféine et en théanine stimule la concentration. En améliorant la circulation sanguine vers le cerveau, il aide à l’oxygéner et à alimenter la fonction cérébrale.

Les études sur les bienfaits du thé vert pour la mémoire et la concentration ne manquent pas. Par exemple, celle  publiée en 2017 dans la revue Nutritional Neuroscience démontre l’amélioration de la cognition. La recherche a observé une meilleure connexion entre les lobes du cerveau et un développement du stockage temporaire des informations. Les neurones sont aussi plus vifs dans la manipulation des données.

Pour la plupart des adultes, ne pas dépasser 3 à 4 tasses par jour, selon votre tolérance à la caféine. Le thé vert est aussi disponible en complément alimentaire. Suivre les recommandations du fabricant ou du pharmacien.

Le thé vert riche en caféine peut entrainer des effets secondaires de nervosité, palpitations et insomnies. Par ailleurs, des interactions médicamenteuses peuvent arriver avec des traitements contre les carences en fer.

Le ginseng

Le ginseng de type panax semble avoir de bienfaits réels sur la concentration. De nombreuses études cliniques ont mesuré ses effets contre la fatigue et les baisses de performance physiques et intellectuelles. Mais les méthodologies manquent parfois de rigueur. Les recherches sur la mémoire sont encore moins fréquentes et plus discutables. Ce qui ne veut pas dire que cette plante n’a pas sa place ici !

Les gensénosides, actifs majoritaires de cette racine, sont considérés apporter les effets de stimulation mentale. Ils sont à la fois des neuro-protecteurs, des antioxydants et des stimulants efficaces du système immunitaire.

Le ginseng peut se prendre sous forme de teinture mère, capsules ou en décoction (faire bouillir de 1 g à 2 g de racines séchées dans 150 mL d’eau chaude pendant 10 à 15 minutes).

L’OMS conseille une dose quotidienne de 0,5 à 2 g de racines séchées. Les produits de phytothérapie contenant du ginseng sont composés habituellement de 7 % de ginsénosides et sont conseillés à raison de 200 mg, une à trois fois par jour.

Les effets indésirables du ginseng sont la nervosité, l’insomnie, l’irritabilité, la diarrhée, l’élévation de la pression artérielle et palpitations.

Les personnes souffrant de diabète, de tension artérielle ou de maladies cardiaques doivent prendre un avis médical avant de consommer du ginseng. Celles qui sont sujettes à l’insomnie et aux troubles nerveux doivent aussi être prudentes.

Des risques d’interactions médicamenteuses sont possibles avec avec les anticoagulants, certains médicaments pour le cœur ou contre le diabète car il peut augmenter le risque d’hypoglycémie.

L’Organisation mondiale de la santé déconseille le ginseng aux femmes enceintes, allaitantes et aux enfants (même pour améliorer leurs performances scolaires !).

Entretenir sa concentration et sa mémoire quand on est en bonne santé relève d’une hygiène de vie globale. Les plantes n’apportent pas LA solution mais peuvent donner un coup de pouce naturel et appréciable.

Toujours prendre l’avis d’un professionnel de santé car l’automédication peut entraîner des risques, propres à chacun.

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