Avez-vous besoin de contacter la rédaction ? Envoyez vos e-mails à [email protected] ou sur notre formulaire.
Bien être

Nature et bien-être : combien de temps devriez-vous passer en pleine nature selon la science?

Une étude suggère que deux heures par semaine pourraient suffire, mais certaines questions importantes restent encore à résoudre.

Francois Lehn

La nature a toujours eu un impact bénéfique sur notre bien-être, mais combien de temps devrions-nous réellement passer en pleine nature pour en ressentir les bienfaits ? Une étude suggère que deux heures par semaine pourraient suffire, mais certaines questions importantes restent encore à résoudre.

Les bienfaits de la nature sur la santé mentale et physique

Dans notre société occidentale, notre interaction avec la nature diminue progressivement. Les scientifiques se penchent donc sur la question de savoir si le fait de renouer avec les parcs, les bois et les plages pourrait avoir un impact positif sur notre santé et notre bien-être général.

Plusieurs études ont déjà été réalisées pour examiner le rôle de l’interaction humaine avec la nature sur la santé en général. Une étude a par exemple conclu que vivre dans des zones avec plus d’arbres améliore à la fois la perception de la santé physique et mentale d’une personne et réduit les risques de maladies cardio-métaboliques. Une revue de 2016 a également montré que « vivre dans des zones avec de vastes espaces verts réduit la mortalité, principalement due aux maladies cardiovasculaires ».

Le temps passé en nature et ses impacts sur la santé

Malgré les preuves accumulées sur les bienfaits de la visite de ces espaces verts, personne n’a encore déterminé la durée exacte de l’exposition à la nature nécessaire pour en ressentir les bienfaits.

Une étude menée par des chercheurs de l’Université de Médecine d’Exeter au Royaume-Uni et de l’Université d’Uppsala en Suède a tenté de mieux comprendre les relations entre le temps passé en pleine nature chaque semaine et la santé autodéclarée ainsi que le bien-être subjectif.

Pour mener à bien cette étude, l’équipe a utilisé les données de l’enquête Monitor of Engagement with the Natural Environment, qui comprend un échantillon représentatif de la population britannique. Les chercheurs ont recueilli ces données en réalisant des entretiens en face-à-face au domicile des participants.

Au total, 20 264 personnes ont répondu à cette enquête et ont été interrogées sur leur état de santé général et leur satisfaction globale dans la vie. Les participants ont également été interrogés sur leur contact avec la nature au cours des 7 derniers jours, en incluant les parcs, les canaux, les zones naturelles, les côtes et les plages, ainsi que la campagne, comprenant les terres agricoles, les bois, les collines et les rivières, mais en excluant les sorties shopping habituelles ou le temps passé dans leur propre jardin.

Les chercheurs ont donc demandé la fréquence et la durée des visites en pleine nature, et à partir de ces informations, ils ont pu extrapoler l’exposition moyenne hebdomadaire des participants à la nature.

Avant l’analyse, les scientifiques ont également pris en compte de nombreux autres facteurs, tels que le sexe, l’âge, la quantité d’exercice physique pratiqué chaque semaine, le niveau de privation dans la région, la possession d’un chien et l’état matrimonial.

La durée idéale pour profiter des bienfaits de la nature

Les résultats de l’étude ont révélé qu’il n’y avait pas de bénéfices significatifs pour la santé ou le bien-être autodéclarés avant d’atteindre les deux heures de contact avec la nature. Moins de deux heures n’apportent pas de différence notable, et plus de deux heures n’ont pas d’effet positif supplémentaire.

Il est possible de passer les deux heures d’exposition de manière continue ou en plusieurs visites plus courtes réparties sur la semaine. Deux heures par semaine est un objectif réaliste pour de nombreuses personnes, d’autant plus que cela peut être réparti sur toute la semaine pour en tirer les bénéfices.

Les auteurs de l’étude soulignent l’importance de la taille de cet effet positif, qui est similaire à ceux observés chez les personnes vivant dans des zones à faible ou à forte privation, chez les personnes exerçant des métiers de différents niveaux sociaux et chez celles qui atteignent ou non les niveaux recommandés d’activité physique hebdomadaire.

Face à la taille impressionnante de cet effet, l’équipe espère que les responsables de la santé publique pourront utiliser cette preuve croissante pour élaborer de nouvelles politiques basées sur les bienfaits de la nature. Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles passer du temps dans la nature peut être bénéfique pour la santé et le bien-être, notamment pour prendre du recul par rapport aux circonstances de la vie, réduire le stress et profiter de moments de qualité en famille et entre amis. Les résultats de cette étude offrent un soutien précieux aux professionnels de la santé pour recommander le temps passé dans la nature, au même titre que les recommandations pour l’activité physique hebdomadaire.

Les limites de l’étude

Il est important de noter que cette étude rencontre des difficultés à établir une relation de cause à effet. Par exemple, il est possible que les personnes souffrant de symptômes dépressifs n’aient pas l’envie de visiter des espaces naturels.

Comme le soulignent les auteurs, il est également difficile de mesurer précisément l’exposition hebdomadaire à la nature, puisque les participants ont été interrogés sur une seule visite aléatoire au cours de la semaine passée. Cependant, ils estiment que cet effet devrait s’annuler au vu du grand nombre de participants (plus de 20 000).

De plus, il convient de traiter les données des entretiens « avec prudence », car la mémoire humaine n’est pas parfaite.

Bien que le seuil de deux heures soit la statistique phare de cette étude, les auteurs appellent également à la prudence. Ils pensent que cette durée pourrait en partie être due à une certaine tendance des participants à déclarer des visites de deux heures plutôt que des durées plus précises, par exemple 1 heure et 23 minutes ou 2 heures et 49 minutes.

Malgré ces limites, les preuves des bienfaits psychologiques du temps passé en nature s’accumulent.

 

Il est désormais recommandé de passer au moins deux heures par semaine en pleine nature pour bénéficier de ses bienfaits sur la santé et le bien-être. Cette recommandation, basée sur une étude réalisée par des chercheurs de l’Université de Médecine d’Exeter et de l’Université d’Uppsala, pourrait être utilisée par les professionnels de la santé pour élaborer de nouvelles politiques en faveur de la nature.

Il est important de noter que passer du temps dans la nature peut contribuer à réduire le stress, à prendre du recul par rapport aux soucis du quotidien et à profiter de moments de qualité avec nos proches. Alors, pourquoi ne pas planifier dès maintenant votre prochaine sortie en pleine nature ? Vous n’avez besoin que de deux heures par semaine pour en ressentir les bienfaits.

 

 

5/5 - (1 vote) Avez-vous trouvé cet article utile?
À lire aussi