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Médecine douceGuide des plantes médicinales

Les propriétés médicinales de l’avoine

Aline Legrand

L’avoine, qui porte le nom scientifique Avena sativa, est une plante herbacée aux tiges droites et creuses, dont les feuilles ressemblent à des lames. À maturité, ses épis produisent des graines. Originaire du nord de l’Europe, appartenant à la famille des Poacées, elle est désormais cultivée dans les régions tempérées du monde entier. Ses premiers usages ont été recensés il y a déjà 4500 ans, comme source alimentaire très nutritive. En plus d’être un aliment sain et nourrissant, au 17 ème siècle, elle fut utilisée pour traiter les nerfs, les rhumatismes, la gale ou encore la lèpre. Quel est son rôle dans la phytothérapie actuelle ?

Quelle est la composition de l’avoine ?

Il faut distinguer la composition de la plante (tige et feuille) de celle de la graine.

La plante contient :

  • esters de l’acide silicique : protecteurs cardio vasculaires, antioxydants,
  • polyphénols : des flavonoïdes antioxydants, anti-inflammatoires et des flavones anti-inflammatoires, anticancéreux et parfois anxiolytiques et modérément phytoœstrogéniques,
  • mono et oligosaccharides : des sucres simples et complexes,
  • minéraux : fer, zinc, magnésium,
  • saponosides triterpéniques : aux effets potentiels anti-cholestérol, anti-inflammatoires et antioxydants, et possiblement anticancéreux,
  • alcaloïdes : la gramine (analogie avec la sérotonine et dans une certaine mesure avec la dopamine, faiblement toxique) et la trigonelline (propriétés phytoœstrogéniques, hypoglycémiantes, hypocholestérolémiantes),
  • stérols : des lipides piégeurs de cholestérol, pouvant avoir des propriétés hormonales,
  • dioxyde de silicium : sans bénéfice mais inoffensif.
La graine possède des caractéristiques nutritionnelles généralement bénéfiques :
  • amidon : glucide complexe, fournisseur d’énergie,
  • protéines : gluten (possiblement inflammatoire, incompatible avec la maladie cœliaque),
  • acides gras insaturés : protecteurs cardiovasculaires, anti-inflammatoires,
  • fibres solubles : bêta-glucanes, piégeurs de cholestérol,
  • minéraux : fer, manganèse; zinc, calcium et silicium,
  • vitamines : groupe B.

Pour quels bienfaits est-elle conseillée en phytothérapie ?

L’avoine possède de nombreux atouts. La plante est neurotonique au réveil, légèrement sédative le soir, adoucissante pour la peau ; la graine est nutritive, fortifiante, piégeuse de cholestérol. Elle est donc recommandée pour :
  • apaiser les troubles nerveux : dépression légère, insomnies,
  • pour se désaccoutumer du tabac : la gramine, associée à d’autres approches,  soutient le sevrage tabagique,
  • regagner de l’énergie : asthénie, fatigue, convalescence, hypothyroïdie, déminéralisation,
  • diminuer les risques cardiovasculaires : maintenir le taux de bon cholestérol,
  • régulariser la glycémie : diabète,
  • prévenir la constipation : riche en fibres,
  • soulager les irritations cutanées : prurit, eczéma, peaux séborrhéiques inflammatoires, sécheresse et démangeaisons, coups de soleil.

De quelles façons utiliser l’avoine ?

  • graines : 40 g de son (enveloppe) d’avoine par jour ou 75 g de gruau (graines moulues). La farine peut être utilisée en cataplasme sur la peau ou infusée dans un bain (60 g).
  • tisane : infuser 1 cuillère à soupe de feuilles et de tiges séchées pendant 10 à 15 minutes, filtrer, 3 tasses par jour.
  • décoction : faire bouillir 1/2 tasse de graines dans 4 tasses d’eau pendant 30 minutes, filtrer, la décoction peut être bue, ajoutée à un bain ou appliquée sur la peau.
  • teinture-mère : 1/2 cuillère à 1 cuillère à café par jour dans un verre d’eau, jusqu’à 3 fois par jour.

Y a-t-il des précautions à prendre avant usage ?

L’avoine ne convient pas aux personnes intolérantes au gluten.
L’absence de recherches scientifiques implique la prudence chez les femmes enceintes ou allaitantes, déconseillée aux enfants par voie interne.
Un surdosage peut entraîner des flatulences et des ballonnements. Possible interactions médicamenteuses avec les traitements anti-cholestérol.

Toujours prendre l’avis d’un professionnel de santé car l’automédication peut entraîner des risques.

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