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Nutrition

Acné, eczéma, psoriasis : aborder les problèmes de peau avec la naturopathie

Le marché des soins cosmétiques ne cesse d’augmenter, pourtant bien peu savent ce qui est réellement nécessaire à leur peau : la tentation est grande, qu’il y ait imperfection ou pas, d’acheter la dernière « crème miracle » et d’attendre simplement qu’elle fasse effet…  Pourtant elle ne sera d’aucune utilité si la peau est privée de ses nutriments essentiels ou mise à rude épreuve. Pire, certains cosmétiques regorgent de produits toxiques et perturbateurs endocriniens que la peau absorbera comme une éponge… Le point de vue de la Naturopathie sur les problèmes de peau est bien différent de celui du marketing de la cosmétique…

Un signal d’alerte

On oublie trop souvent que si des problèmes de peau apparaissent, ils sont le signal d’un dysfonctionnement : la peau hisse le drapeau rouge en cas de difficulté comme une sentinelle. Loin d’être un seul « problème de peau », c’est tout l’organisme qui manifeste son inconfort. En effet, la peau est littéralement le reflet de notre mode de vie autant que de notre état émotionnel.  En Naturopathie, on considère que les problèmes de peau ne viennent pas simplement « de la peau » : mais que plutôt, ils viennent de nous en transitant par la peau… En bref, il est vital de décrypter le message de la peau pour conserver la santé de l’organisme dans sa globalité. Petit tour d’horizon des interactions majeures entre la peau et le reste du corps.

Un émonctoire privilégié :

Si on imagine bien la peau comme une carapace de protection, elle est aussi un organe à part entière ainsi qu’un émonctoire, lieu privilégié d’éliminations. Une véritable interface, capable d’absorber comme de rejeter. La peau fait bel et bien partie des organes émonctoires majeur, comme les poumons, le foie, l’intestin et les reins. En médecine chinoise, les problèmes dermatologiques sont d’ailleurs reliés à un trouble de l’énergie du Foie. Les problèmes et/ou les imperfections de la peau sont la plupart du temps lié aux organes digestifs principaux, foie et intestin.

La peau étant un émonctoire privilégié, elle prendra le relais dès le foie sera dépassé dans ces fonctions d’élimination et de détoxification. Le foie peut être dépassé en cas de dysbiose intestinale, productrice de toxines intestinales, de mauvaise hygiène de vie, d’alimentation déséquilibrée…etc. Acné, eczéma, psoriasis, furonculose…etc ont presque toujours une origine hépato-digestive. Par exemple, gommer l’acné à coup de cures d’antibiotiques risque donc fort, passé l’effet assainissant, de contribuer à entretenir le problème en perturbant durablement l’équilibre de la flore intestinale. A l’inverse, une cure de soutien du foie, des probiotiques, des plantes régulatrices auront un effet durable sur le terrain.

Le reflet d’un mauvais équilibre intestinal et/ou hormonal

Souvent, dès qu’on commence une « cure détox » l’organisme réagit en laissant apparaitre une éruption cutanée : c’est tout simplement que le foie est un peu trop fatigué pour assumer à lui tout seul la demande d’élimination et que la peau est alors sollicitée pour prendre le relais…  C’est  en résumé ce qui est à l’origine de nombreux problèmes de peau : ces problèmes sont en fait des solutions mises en place par l’organisme comme des itinéraires bis pour pallier à l’encombrement des voies de sorties principales…

Certaines personnes sont désagréablement surprises par cette réaction et pensent alors être allergique à la plante utilisée pour le drainage alors qu’il s’agit d’une réaction naturelle. Toutefois, si le foie est très fatigué et engorgé, il est préférable d’y aller en douceur pour drainer ; d’abord pour éviter cette réaction bénigne mais désagréable et pour ne pas trop demander d’un coup à un organisme au bord de l’asphyxie depuis parfois plusieurs années. On commence alors de préférence avec des plantes douces comme l’aubier de tilleul ou la fumeterre, ou encore avec le desmodium, plante qui a la faculté de soutenir et régénérer le foie, sans avoir pourtant d’action directe de drainage.

En cas de problème dermatologique déjà présent, le soin du foie est toujours nécessaire : il faut être conscient que même en agissant en douceur, une légère aggravation peut être possible en début de cure, suivi d’une amélioration. Mais le couple foie/peau est si lié qu’il ne sert à rien de traiter l’un sans penser à l’autre.

Dans le cas de l’acné, les bouleversements hormonaux sont aussi en cause, même chez l’adulte. Là aussi le surmenage du foie qui devient incapable de gérer l’équilibre hormonal peut jouer un rôle prédominant.

Tout comme le déséquilibre de la flore intestinale, en générant naturellement la production de nombreuses toxines peut être à l’origine de divers problèmes de peau. De nombreuses maladies auto immunes  (touchant la peau ou d’autres organes) trouvent ainsi leur origine dans l’intestin.

Soigner sa peau en soignant son assiette …

Si les organes digestifs sont aussi liés à la peau, c’est que l’alimentation peut jouer un rôle primordial : en effet, elle influe directement sur l’équilibre intestinal.

Dans tous les cas, la question des produits laitiers, est à évoquer : souvent la simple suppression du lait et ses dérivés permet d’améliorer de façon spectaculaire les problèmes de peau. Si les imperfections persistent, il peut y avoir d’autres facteurs : carence en omégas 3, excès de gluten, prise des fruits aux repas principaux, abus de sucreries et surtout de produits ultra transformés… le point avec un thérapeute peut faire la lumière sur les causes du dysfonctionnement et établir un programme personnalisé pour les éviter. Car si la peau va mal, c’est que l’organisme entier souffre.

La peau a aussi besoin quotidiennement de vitamines B, C, D3 et E, d’acides aminés, de zinc, d’anti- oxydants…

L’impact du stress

Les émotions, positives ou négatives peuvent se lire sur la peau : le langage ne manque d’ailleurs pas d’expressions imagées mettant en lien émotions et peau. On est rouge ou blanc de colère, vert de peur, rose de joie, on dit de quelqu’un qu’il ou elle est bien ou au contraire mal dans sa peau…etc.

La peau fait partie des organes sensitifs, en lien direct avec le système nerveux. Froid, chaleur, sensation douce ou rugueuse, sont immédiatement traduits et transmis au cerveau. La peau et le système nerveux ont effectivement une origine embryonnaire commune : ils ont gardés en commun les mêmes neurotransmetteurs. Le stress est donc aussi nocif à la peau qu’il l’est au sommeil ou à la concentration. Psoriasis, eczéma, acné…etc  trouvent souvent leur origine dans un mode de vie stressant. Si on veut préserver la santé et la beauté de sa peau, la gestion du stress est donc un élément essentiel. Là aussi l’alimentation est à étudier de près car des carences en oligo éléments empêchent l’organisme de gérer correctement les petits et grands stress du quotidien et en accentuent tous les effets. Une supplémentation en magnésium et en vitamines B peut donc indirectement être d’un grand secours.

Pour aller plus loin : soigner sa peau ou soigner par la peau ?

On l’a vu la peau est une véritable interface, capable de ressentir et communiquer, mais aussi de rejeter comme d’absorber. Pour certaines méthodes comme l’aromathérapie, la peau est même un vecteur privilégié, surpassant largement dans certains cas la voie interne. Des applications d’huiles essentielles sur des points reflexes comme la plante des pieds sont par exemple fréquemment conseillées . La gemmothérapie (l’utilisation des bourgeons de plantes) peut également être utilisée directement sur la peau, comme par exemple le bourgeon de cassis directement sur les articulations douloureuses). Les plantes peuvent  également être utilisées en compresses directement sur le foie par ex. Les femmes en période de ménopause peuvent utiliser une crème au yam pour sa richesse en phyto progestérone…etc. Les exemples ne manquent pas pour illustrer la polyvalence de la peau.

D’où l’intérêt de bien choisir sa cosmétique !En fait, la bonne question à se poser en regardant la liste d’ingrédients de votre crème de soin serait : Serais-je prêt (e) à l’avaler ? pour bon nombre de soins cosmétiques conventionnels contenant des ingrédients loin d’être anodins, la réponse serait évidement non. Pourtant, peu de consommateurs ont conscience que cette crème se retrouve absorbé par la peau aussi surement que si elle était avalée à la petite cuillère…

A l’inverse, avec un produit cosmétique de haute qualité ou fait maison avec des ingrédients bio, les composés peuvent alors agir de manière globale pour rééquilibrer le terrain en profondeur.  Un véritable soin de la personne à travers la peau, plutôt qu’un banal soin de la peau.

Attention, en cas de fabrication maison, le dosage des huiles essentielles doit être faible pour une application sur la peau fine et sensible du visage (de 1 à 3 % maximum), et peut être remplacé pour les peaux sensibles par des plantes infusées ou des bourgeons de plantes. Une utilisation sur le corps peut accepter des dosages d’aromathérapie beaucoup plus élevés (% maximum).

Dans tous les cas, il ne faut jamais perdre de vue qu’un soin de la peau est toujours un soin complet…Le regard des thérapies naturelles sur la peau, ses besoins et ses éventuels dysfonctionnements peut permettre non seulement d’avoir ou de retrouver une belle peau, mais mieux encore, d’être bien dedans !

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