Médecine douce

Apaiser naturellement les règles douloureuses

Le syndrome prémenstruel avec toutes ses manifestations et les règles douloureuses en particulier touchent un grand nombre de femmes. Selon les cas, elles se révèlent être très désagréables, voire franchement handicapantes…

De quoi s’agit t-il ?

En général les règles douloureuses sont de deux types : soit elles sont associées à un syndrome prémenstruel, soit elles sont dues à l’endométriose.

Le syndrome prémenstruel est caractérisé par le fait que tous les symptômes disparaissent ou s’atténuent franchement dès que les règles sont installées. Les sensations de douleurs lombaires, d’irritabilité, de fatigue peuvent commencer dès la deuxième partie du cycle, soit parfois 15 jours avant les règles. Il peut aussi s’accompagner de sensation d’œdème, (difficultés à supporter une ceinture, des bagues…) et bien sûr de douleurs le premier jour des règles. Tout s’améliore avec l’arrivée de celles ci.

L’endométriose, elle, occasionne des douleurs très vives qui peuvent perdurer tout le temps des règles et qui vont s’aggraver petit à petit, cycle après cycle. Parfois les douleurs deviennent presque permanentes. Elles ne sont pas soulagées par les antidouleurs classiques, qui deviennent vite insuffisants. Elle nécessite une prise en charge au long cours mais les thérapies naturelles peuvent apporter un véritable confort et avoir une action de régulation douce. L’auto médication est alors difficile : mieux vaut se tourner vers un thérapeute qualifié, car c’est une pathologie complexe.

En revanche les douleurs du syndrome prémenstruel peuvent être soulagées par quelques solutions naturelles. Là encore si elles persistent, un accompagnement plus en profondeur sera nécessaire.

Pourquoi certaines femmes souffrent de règles douloureuses ?

C’est une question d’équilibre hormonal assez subtil….

C’est le docteur John R. Lee qui a été le premier à symboliser le syndrome prémenstruel par une « dominance en œstrogènes ». Pour faire simple, les œstrogènes et la progestérone sont deux hormones dont les proportions varient suivant la période du cycle.

Les œstrogènes étant des hormones plus puissantes que la progestérone, leurs effets dominent dès que la sécrétion de progestérone diminue ou que les œstrogènes augmentent. Parfois, les taux sont dans les normes mais il y a une hypersensibilité des récepteurs aux œstrogènes.

De nombreux facteurs peuvent perturber cet équilibre :

L’augmentation de la pollution environnementale  (pesticides, polluants divers) provoque une exposition excessive aux œstrogènes. En effet ces molécules sont dites œstrogènes like : elles sont reconnues comme telles par l’organisme qu’elles dupent, et se comportent alors comme le feraient de véritables œstrogènes, en se fixant sur les mêmes récepteurs. Les perturbateurs neuroendocriniens, notamment les bisphénols, présents dans les matières plastiques rigides sont eux aussi suspectés de perturber l’équilibre hormonal.

On sait également que l’excès de produits laitiers  favorise la production excessive d’œstrogènes.

Les carences en magnésium, zinc, vitamine B6… seraient aussi impliquées.

Le stress est un facteur aggravant certain : un stress quotidien, régulier et insidieux, peut  également créer un déséquilibre hormonal favorable aux règles douloureuses. Par exemple, en cas de stress prolongé, les glandes surrénales peuvent carrément utiliser la progestérone pour la convertir en cortisol, accentuant encore le déséquilibre hormonal. Donc les règles douloureuses peuvent être le signal qu’il est temps de souffler et de prendre du temps pour se détendre et se reposer…

Une utilisation inappropriée de plantes agissant au niveau hormonal :

Certaines plantes possèdent une action œstrogène like : c’est le cas de la sauge, l’angélique, le fenouil, l’airelle, le cyprès, le cimicifuga, le trèfle rouge…etc. Et le soja, sous forme d’isoflavones ou sous forme alimentaire qui apporte des taux non négligeables de phyto oestrogènes.

Ces plantes ne sont pas anodines sur l’équilibre hormonal : elles sont à éviter en prise continue et surtout en deuxième partie de cycle (à partir du 15eme jour par exemple pour une femme dont le cycle est de 28 jours. La prise de ces plantes est plutôt à laisser à l’appréciation d’un professionnel, qui les accompagnera en principe d’une plante à l’action progestérone like (achillée, yam, gattilier…) pour respecter au mieux le cycle naturel….

Alors que faire ?

D’abord réduire fortement sa consommation de café si on est une consommatrice assidue; la caféine est un facteur aggravant. Si une tasse de café le matin est possible, attention à ne pas multiplier les prises dans la journée… On peut aussi éviter d’en consommer les jours à risque. Attention aux produits de régimes, souvent gorgés de caféine, aux boissons énergisantes…etc.

La consommation de produits laitiers est également à freiner. Bien les choisir d’origine biologique quand on en consomme : la vache (ou la chèvre, ou brebis) rejette dans le lait les hormones qu’elle a elle-même consommée…

Le soja, sous toute ses formes, apporte des taux de phyto œstrogènes élevés ; selon certains il pourrait inhiber la sécrétion naturelle d’œstrogènes, mais en pratique, ses phyto œstrogènes semblent plutôt se rajouter aux hormones naturellement produites par la femme. Il est à supprimer de l’alimentation quotidienne pour les femmes souffrant de déséquilibres hormonaux, de syndrome prémenstruel et/ou d’endométriose.

Les approches naturelles pour soulager les douleurs des règles

Ajouter quotidiennement quelques oléagineux (noix, amandes, noisettes…) et du chocolat noir qui apporteront du magnésium, souvent déficitaire en cas de règles douloureuses. Les oléagineux apporteront en plus le précurseur des omégas 3, anti inflammatoires naturels…

Si les règles, douloureuses ou non, sont systématiquement accompagnées de maux de tête, il faut peut être penser à soigner le foie…D’ailleurs c’est lui qui gère l’élimination des hormones en excès ! Et saviez-vous que l’aubier de tilleul, traditionnellement utilisé pour drainer en douceur foie et rein, contient un polyphénol particulier, le triphénol. Il a été copié pour obtenir une molécule de synthèse : le phlorogucinol, bien connu par les femmes souffrant de règles douloureuses puisqu’il s’agit du spasfon…

Huile végétale et huile essentielle pour apaiser

S’il y a une plante qui peut être utilisée sans risque et par toutes, c’est l’onagre ou plus précisément son huile. Les capsules d’huile d’onagre, à choisir bio, peuvent être prises du milieu du cycle jusqu’aux règles, voire durant tout le cycle pour les cas plus sévères. Ses propriétés régulatrices et anti inflammatoire en font une alliée de choix.

Autre plante à garder sous la main : l’huile essentielle de Basilic. 3 gouttes diluées dans une cuillère à café d’huile végétale, en massage sur le bas ventre pour profiter de son action décontracturante immédiate.

Si ces astuces sont insuffisantes pour retrouver un cycle serein, n’hésitez pas à confier votre équilibre hormonal aux plantes en allant voir un professionnel : elles ont toute la puissance et la subtilité nécessaires….

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