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Science : Vous allez mieux comprendre pourquoi il ne faut pas se curer le nez.

Margot Fontenive

Soyons honnêtes : la plupart d’entre nous se curent le nez de temps en temps. Mais, selon la façon dont vous vous curez le nez et la fréquence à laquelle vous le faites, vous pourriez vous faire du mal – dans certains cas, causer des dommages importants.

Il suffit d’une égratignure au niveau de votre nez pour provoquer un saignement important. Lorsque les ongles sont longs ou un peu rudes, la muqueuse peut être égratignée et des croûtes peuvent se former, permettant ainsi une accumulation des bactéries présentes sur la peau du nez.

D’où viennent les crottes de nez ?

Les crottes de nez sont constituées de mucus, de poussière et d’autres particules que nous inhalons tout au long de la journée. Le mucus retient ces particules étrangères et, en durcissant, il forme une crotte de nez. Les crottes de nez peuvent varier en taille et en dureté, et certaines personnes semblent en produire plus que d’autres. Bien qu’il soit désagréable d’y penser, les crottes de nez remplissent en fait une fonction importante. En piégeant les particules nocives, elles contribuent à protéger nos poumons et à nous maintenir en bonne santé.

Comment les virus pénètrent dans votre organisme ?

Le nez est l’une des trois principales voies d’entrée des virus dans l’organisme, les deux autres étant la bouche et les yeux. De nombreux dispositifs de protection protègent le nez contre les agents pathogènes, en particulier les poils disposés sur la partie antérieure des narines afin de retenir le passage des grosses particules et la muqueuse.

Si une croûte apparaît à ce niveau, la tentation est grande de vouloir la gratter, entraînant ainsi l’introduction de nouvelles bactéries dans le nez et la suppression de davantage de muqueuse (la paroi de la cavité nasale interne).

En effet, au fur et à mesure que vous ôtez une croûte, une partie de la muqueuse nasale disparaît. Dans quelques rares cas, il arrive que la perforation de la cloison nasale se développe au fil du temps.

Ça vous est déjà arrivé de manger les crottes de nez ?

Il est indéniable que manger des crottes de nez peut être dégoûtant. Mais quel est son impact sur votre santé ? Certaines personnes pensent que la consommation de crottes de nez peut renforcer leur immunité, car elles contiennent des bactéries et d’autres microbes utiles. Néanmoins, rien de scientifique ne vient attester cette affirmation.

En fait, cela pourrait même entraîner une augmentation des infections, car les crottes de nez peuvent contenir des bactéries ou des virus dangereux. Il convient également de noter que la consommation de crottes de nez peut entraîner des problèmes gastro-intestinaux tels que des maux d’estomac et des diarrhées. Même si vous ne risquez pas d’attraper un rhume en mangeant des crottes de nez, nous vous le déconseillons.

Comment mettre fin au cycle des pincements de nez ?

Se curer le nez est une pratique qu’il faut éviter. Mais les habitudes sont difficiles à abandonner. Les professionnels de la santé mentale estiment que se gratter le nez, au même titre que se ronger les ongles, se gratter la peau, se mordiller les lèvres ou encore s’arracher les cheveux, relève d’un « comportement répétitif centré sur le corps ». Ce sont  » des gestes orientés sur son propre corps et qui visent souvent à faire sa toilette ou à retirer des parties du corps « , selon le Dr Elias Aboujaoude, un professeur clinicien de psychiatrie à l’université Stanford en Californie et directeur de la clinique des troubles obsessionnels compulsifs de cette université.

Ces mauvaises habitudes sont susceptibles de conduire à une pathologie clinique si elles engendrent des dégâts significatifs ou une atteinte à la vie personnelle ou professionnelle d’une personne. Toutefois, pour un grand nombre d’entre nous, ce sont simplement de mauvaises habitudes, et non pas des troubles.

Beaucoup de personnes qui se curent le nez de manière habituelle le font parce que leur nez est tout simplement trop sec. Le fait de se curer fréquemment ne règle en rien le souci de sécheresse.

Ces personnes peuvent généralement améliorer leur état en hydratant leur nez. Les pulvérisations nasales sont parfois efficaces.

Ceux qui présentent des déviations septales, faisant passer l’air par une seule narine, pourraient bénéficier d’une intervention chirurgicale. Enfin, des saignements de nez fréquents et/ou des infections nasales peuvent être le signe d’autres problèmes.

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