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Science : Voici pourquoi les femmes sont les plus sensibles au froid

Margot Fontenive

Il est courant que les femmes aient tendance à être plus sensibles au froid que les hommes, mais pourquoi en est-il ainsi ? Bien qu’il n’y ait pas de réponse définitive à cette question, la recherche a révélé quelques explications potentielles derrière la différence apparente entre les sexes dans la tolérance aux températures froides.

Cet article explore ces raisons et explique comment le fait d’en prendre conscience peut aider les hommes et les femmes à mieux adapter leurs vêtements et leur environnement afin de maximiser leur confort et de rester en bonne santé. Des différences biologiques, comme la composition corporelle, aux facteurs socioculturels, comme les tendances de la mode, de nombreux éléments critiques entrent en jeu lorsqu’il s’agit de se sentir plus frileux que ses semblables. Plongeons dans les raisons de notre vulnérabilité potentielle et donnons des conseils pour rester au chaud, même pendant les jours les plus froids !

Les femmes sont plus sensibles au froid que les hommes pour diverses raisons, toutes étayées par des preuves scientifiques.

La composition corporelle :

Les femmes ont tendance à avoir un pourcentage de graisse corporelle plus élevé, ce qui isole le corps et aide à mieux retenir la chaleur. En effet, la graisse a un taux métabolique plus faible que le tissu musculaire, ce qui signifie qu’elle produit moins de chaleur lors d’activités physiques. En outre, le corps des femmes présente un rapport surface/volume plus élevé que celui des hommes, ce qui entraîne une perte de chaleur plus rapide. Cela signifie que par temps froid, les femmes ressentent les effets du froid avant les hommes et se refroidissent plus rapidement après un effort.

Les influences hormonales :

En outre, certaines recherches suggèrent que les changements hormonaux du métabolisme féminin peuvent également affecter leur sensibilité au froid. Les œstrogènes sont connus pour réduire les niveaux de tissu adipeux brun (BAT) dans le corps, qui aide à générer de la chaleur. Une étude menée par des chercheurs de l’Université d’État de l’Ohio a révélé que les rats femelles auxquels on avait administré des œstrogènes présentaient des niveaux de TAB nettement inférieurs à ceux des rats mâles, ce qui les rendait plus sensibles au froid que les mâles. Cependant, cet effet a été réduit lorsque les niveaux d’œstrogènes ont été rétablis à la normale, ce qui suggère que les fluctuations hormonales peuvent jouer un rôle important dans la régulation de l’homéostasie thermique chez les femelles.

Quant aux hommes, les scientifiques ont démontré que la testostérone a un impact majeur sur la thermogenèse et la capacité des individus à ressentir le froid ambiant. Cela est dû à son rôle dans l’inhibition du canal protéique TRPM8, qui se trouve dans les terminaisons nerveuses situées sous la peau. Cette inhibition réduit la sensibilité de ces terminaisons nerveuses aux changements de température, ce qui signifie que les hommes éprouveront moins de sensations que les femmes lorsqu’ils sont exposés à des températures froides. En d’autres termes, des niveaux plus élevés de testostérone dans le corps masculin entraînent une diminution de la sensibilité aux sensations liées à la température, comme la sensation de froid.

Les schémas de circulation :

Une autre raison pour laquelle les femmes peuvent se sentir plus froides que les hommes est due aux différences de circulation. Des études montrent que le système circulatoire des femmes est plus efficace pour évacuer la chaleur du centre du corps, ce qui fait qu’elles ont plus froid même si elles adoptent des comportements actifs de réchauffement comme le frisson ou l’exercice. De plus, les recherches suggèrent que la peau des femmes a tendance à être plus fine que celle des hommes, ce qui la rend moins efficace pour retenir la chaleur interne et créer une barrière contre les températures froides provenant de sources extérieures.

Les phénomènes psychologiques :

Enfin, des études indiquent que des facteurs psychologiques peuvent également jouer un rôle dans la façon dont les gens perçoivent le froid. Les femmes ont tendance à avoir des niveaux d’anxiété et de stress plus élevés que les hommes, ce qui peut contribuer à une sensibilité accrue lorsqu’elles sont exposées à des environnements froids. De plus, les normes culturelles qui façonnent les attentes relatives aux rôles des hommes et des femmes peuvent nous amener à nous comporter différemment dans des situations où nous avons froid ; les femmes peuvent être plus enclines à exprimer leur malaise, tandis que les hommes peuvent rester stoïques bien qu’ils soient également affectés par le froid.

Est-ce le moment de considérer un confort thermique entre les deux sexes dans tous les espaces ?

Les résultats d’une étude menée en 1972 par trois chercheurs scandinaves suggèrent qu’il est possible de trouver une température idéale qui pourrait satisfaire les besoins de confort des hommes et des femmes. L’étude a été menée dans deux classes de lycée, et les conclusions ont été que la température « optimale » devrait être fixée à 24,3 °C.

Ce point a été identifié comme étant le point d’équilibre entre le nombre de filles qui avaient trop froid et le nombre de garçons qui avaient trop chaud – ce qui signifie que 16 % des filles et des garçons respectivement se considéraient comme mal à l’aise à cette température. L’étude souligne qu’il est souvent plus facile de s’adapter à des températures plus froides en ajoutant des vêtements, plutôt qu’en enlevant des couches si la chaleur devient inconfortable. Cela peut contribuer à réduire la dépense énergétique supplémentaire liée à la régulation de la température corporelle si vous vous trouvez dans un environnement aux températures fluctuantes.

Il est donc clair, sur la base de cette expérience, qu’il n’est pas impossible de créer un niveau de confort égal pour les hommes et les femmes, mais qu’il suffit de tenir compte des différences subtiles de préférence lors du réglage des systèmes de climatisation ou de chauffage.

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