Si l’allaitement maternel est presque universellement plébiscité comme aliment de choix pour le bébé, c’est aussi le début de beaucoup d’interrogations pour la maman. Que manger pour avoir un lait suffisamment nutritif ? Quels aliments sont à éviter ou encore que peut-on prendre pour favoriser la lactation ? Autant de questions qui peuvent toutes avoir une réponse aussi naturelle que l’allaitement…
Une alimentation spécifique ?
Non, pas vraiment, il s’agit surtout d’avoir une alimentation équilibrée et de faire très attention à la qualité des aliments que l’on consomme. En résumé, des bonnes habitudes et une bonne hygiène de vie à garder pour toute la famille quand bébé sera sevré… Par contre, certains aliments consommés par la maman ou certaines associations alimentaires risquent de perturber la digestion de bébé, avec à la clé ballonnements, coliques, érythème fessier…
Bien sûr, il est important de privilégier au maximum des produits issus de l’agriculture biologique, plus riches en vitamines et minéraux et surtout exempts de pesticides et additifs. On choisit des fruits et légumes frais pour une teneur en nutriments optimale. Evidement on fuira les plats tout préparés et tous les produits gorgés de conservateurs, colorants et autres exhausteurs de goût. Tous ces additifs sont suspectés de perturber le fonctionnement du système nerveux, alors ils ne sont vraiment pas souhaitables dans le lait maternel…Evidement, ni alcool ni tabac pendant toute la durée de l’allaitement.
On évite également de consommer des viandes trop grasses car les polluants se concentrent dans la graisse.
Ne pas abuser du sucre, surtout blanc : si un dessert à la fin du repas est tout à fait autorisé, mieux vaut éviter de grignoter des sucreries entre les repas. Trop de sucre perturbera la digestion de la mère et du bébé.
Si l’alimentation est déséquilibrée, l’organisme puisera dans ses réserves pour maintenir en priorité la qualité nutritionnelle du lait : aucune inquiétude à avoir s’il y a des écarts épisodiques. Par contre si l’alimentation est carencée au quotidien, le bébé et la mère en souffriront très vite. Certains nutriments doivent être apportés au quotidien pour garantir un lait nutritif sans épuiser les réserves de la maman.
Les nutriments essentiels
- Pour un apport de vitamines, fibres, antioxydants…etc, on prend deux fois par jour des légumes crus ou cuits, aussi variés que possible. On évite par contre le persil qui coupe le lait et les choux, qui risquent d’occasionner des ballonnements. L’oignon peut aussi être difficile à digérer, tout comme les légumineuses (lentilles, haricots rouges, pois chiches….). Et d’une manière générale, ce que la mère a en temps normal du mal à tolérer, risque d’être aussi un peu difficile pour le bébé. Mais c’est le bon moment pour manger divers légumes en variant au maximum: le lait étant fabriqué grâce à l’alimentation de maman, son goût, sa texture varient en fonction des apports alimentaires ; c’est pourquoi certains aliments aux goûts très forts (épices par exemple) sont à éviter, mais c’est aussi un avantage pour l’avenir. En effet la diversification alimentaire sera moins compliquée, avec moins de refus, car il connaitra déjà tous ces goûts. D’ailleurs cette imprégnation commence dans le ventre de la mère, grâce au liquide amniotique.
- Il faut aussi veiller à consommer tous les jours aux deux repas principaux une source de protéine de qualité : viande blanche ou en tout cas non grasse, poisson, œufs, de temps en fromage de chèvre ou brebis si la mère les tolère bien. Si ce n’est pas le cas, aucun risque de carence en calcium : une alimentation diversifiée en apporte tous les jours grâce aux oléagineux (amandes, noisettes, noix…) aux sardines entières, aux graines de sésame (gomasio), certaines eaux minérales, divers légumes verts comme les endives ou les épinards, les céréales complètes ou demi complètes…
- On y associe à chaque fois une céréale ou un féculent pour une assimilation optimale des acides aminés et des acides gras : pommes de terre, riz, pâtes, pain au levain, quinoa, millet… etc. Les céréales semi complètes plus riches en minéraux, sont à privilégier. Le gluten ne pose pas de problème à ce stade si la mère le tolère.
- Quelques noix, noisettes, amandes, noix de cajou et autres pris régulièrement apporteront les acides gras essentiels, très présents dans le lait maternel. 4 ou 5 amandes par jour(ou noisettes ou noix..) sont suffisantes, elles sont très riches.
- En automne et en hiver, il faut veiller à ce que l’alimentation soit un peu plus riche en vitamine D3 : beurre, œufs, poissons gras par exemple.
En terme de quantité, nul besoin de se forcer à manger pour deux : l’appétit de la mère se régulera naturellement en fonction des besoins. D’ailleurs l’organisme a tout prévu en commençant à stocker avant même la naissance ; ce n’est pas pour rien que la future maman prend du poids pendant la grossesse… L’allaitement permet justement de reperdre naturellement et assez rapidement les kilos en trop en allant puiser dans les stocks. Par contre la sensation de soif est généralement augmentée, la production de lait nécessitant de l’eau. Là encore inutile de boire avant ou au-delà de sa soif, non seulement la quantité de lait ne sera pas augmentée, mais ce sera une source de fatigue supplémentaire pour l’organisme.
Les aliments ou les associations à éviter :
En plus du persil et des choux, évoqués ci-dessus, on évite pendant toute la durée de l’allaitement des plantes comme la sauge ou la menthe. Tout usage d’huile essentielle en auto médication ou dans la cuisine est interdit.
L’érythème fessier du nourrisson, bien connu et redouté par tous les parents est aussi directement lié à l’alimentation ; si une hygiène irréprochable avec changements de couches réguliers est requise, ce phénomène est nettement aggravé par des selles et des urines acides. Quelques habitudes alimentaires vont jouer un rôle dans ce phénomène :
- Une consommation excessive d’aliments acides : fruits crus, jus de fruits, surtout agrumes, tomates, yaourts, miel…
- La prise de ces aliments aux repas va aggraver ce phénomène et favoriser également ballonnements et coliques douloureuses. Pour la mère, cette association va également favoriser crevasses et/ou abcès. Il faut simplement retenir que ces éléments acides se consomment en dehors des repas, par exemple au gouter de 17H, et ne doivent pas être associé à une céréale ou un féculent. De même, au moment de la diversification alimentaire, on évite de donner à l’enfant trop de jus de fruits dès le début.
- Un excès de sucre peut aussi acidifier les selles et les urines de bébé.
Enfin il est important pour la digestion du bébé, d’avoir de bonnes habitudes et des tétées à horaires régulier : sauf en périodes de fortes chaleurs pendant laquelle le bébé aura naturellement plus soif, il faut essayer de respecter au maximum les périodes de digestion. Mieux vaut stimuler doucement bébé pendant la durée de la tétée pour éviter qu’il s’endorme au sein avant d’avoir bu à satiété ; comme pour nous, mieux vaut faire un vrai repas que grignoter tout au long de la journée. Bien sûr, l’intervalle entre deux repas est naturellement beaucoup plus court pour un nourrisson, mais il faut bien respecter son temps de digestion.
Stimuler la production de lait :
En fait, c’est la succion et le fait que le bébé vide le sein qui déclenche la fabrication de lait…. Plus il tète, et plus sa mère fabriquera du lait.
Mais on peut accompagner cette production avec quelques plantes grâce aux tisanes d’allaitement, composées de plantes qui peuvent stimuler la sécrétion de lait. Beaucoup d’entre elles sont également réputées pour améliorer la digestion, une propriété particulièrement intéressante pour prévenir les coliques du nourrisson.
Les tisanes d’allaitement contenant évidement des plantes dotées de propriétés hormonales, (fenouil, anis vert, alfalfa, carvi, cumin…) attention en cas d’antécédents de cancer hormonaux dépendants.
Le fenugrec est utilisé traditionnellement depuis des centaines d’années mais son dosage doit être fait avec soin ; mieux vaut se tourner vers des tisanes d’allaitement prêtes à l’emploi. Son usage est également déconseillé chez les personnes souffrant d’hypoglycémie.
Pour profiter de leur coup de pouce naturel en toute sécurité, choisir des tisanes prêtes à l’emploi en respectant les conseils d’utilisation et en ne dépassant pas 3 semaines de prise consécutive. Idéalement aux moments charnières des pics de croissance : à la 3eme et 6eme semaine, au 3eme et au 6eme mois.
Munies de ces quelques conseils, cette étape importante de la vie de l’enfant devrait se dérouler très naturellement…