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Trop dormir ou pas assez augmente le risque de démence et d’AVC

Des études récentes ont révélé que dormir trop ou pas assez est associé à des marqueurs cérébraux de démence et d'accident vasculaire cérébral.

Francois Lehn

Le sommeil joue un rôle essentiel dans notre bien-être général et notre santé mentale. Une durée de sommeil inadéquate peut avoir des conséquences néfastes sur notre cerveau, augmentant ainsi le risque de démence et d’accident vasculaire cérébral. Des études récentes ont révélé que dormir trop ou pas assez est associé à des marqueurs cérébraux de démence et d’accident vasculaire cérébral. Il est donc crucial de comprendre les effets du sommeil sur notre santé et d’améliorer nos habitudes de sommeil pour préserver notre bien-être cérébral.

L’importance du sommeil pour la santé cérébrale

Le sommeil est essentiel pour le bon fonctionnement de notre cerveau. Pendant le sommeil, notre cerveau se repose, se régénère et consolide les informations apprises pendant la journée. Les experts recommandent aux adultes de dormir entre 7 et 9 heures par nuit pour maintenir une santé optimale. Des études ont démontré que dormir dans cette plage de durée est associé à des effets bénéfiques sur la santé, tandis que des durées de sommeil plus courtes ou plus longues sont liées à des problèmes de santé.

Une étude récente publiée dans le Journal de l’Association américaine du cœur a révélé que les personnes en bonne santé âgées de 40 à 69 ans qui dorment plus ou moins que la durée optimale présentent des marqueurs cérébraux de démence et d’accident vasculaire cérébral plus élevés. Ces marqueurs cérébraux sont détectés à l’aide d’examens d’imagerie par résonance magnétique (IRM) et peuvent prédire l’apparition de démence ou d’accident vasculaire cérébral plusieurs années avant leur survenue.

Ces résultats renforcent l’importance du sommeil pour la santé à long terme. Il y a également nécessité à évaluer et de gérer la durée anormale du sommeil chez les adultes d’âge moyen asymptomatiques, car les marqueurs d’imagerie par résonance magnétique de mauvaise santé cérébrale sont connus pour précéder l’apparition de l’accident vasculaire cérébral et de la démence.

Les liens entre le sommeil et les problèmes de santé

Des études antérieures ont établi des liens entre la durée du sommeil et divers problèmes de santé. Le manque de sommeil ou le sommeil excessif sont associés à un risque accru de maladies métaboliques, de maladies cardiovasculaires, d’hypertension artérielle et de dépression. L’Association américaine du cœur inclut d’ailleurs le sommeil parmi les huit composantes essentielles de la vie qui influencent le risque de maladies cardiovasculaires.

Des recherches ont également démontré que des durées de sommeil insuffisantes à l’âge moyen sont associées à un risque accru de déclin cognitif et de démence plus tard dans la vie. Cependant, jusqu’à présent, les études n’avaient pas établi de lien direct entre la durée du sommeil et la santé cérébrale.

Les marqueurs cérébraux de démence et d’accident vasculaire cérébral

La démence et l’accident vasculaire cérébral sont précédés par des changements structurels dans la substance blanche du cerveau, qui est composée de fibres nerveuses transmettant des informations entre les cellules nerveuses. Ces changements comprennent notamment des hyperintensités de la substance blanche et une anisotropie fractionnelle, qui peuvent être détectées par IRM.

Les hyperintensités de la substance blanche apparaissent comme des taches blanches lumineuses lors des examens IRM. Elles sont plus fréquentes avec l’âge et sont souvent causées par des lésions de la substance blanche dues à des problèmes de petits vaisseaux sanguins dans le cerveau. L’anisotropie fractionnelle est une mesure de l’intégrité de la substance blanche. Une diminution de l’intégrité de la substance blanche et des hyperintensités de la substance blanche sont observées plusieurs années avant un accident vasculaire cérébral ou l’apparition de la démence, ce qui en fait des biomarqueurs de ces troubles.

Étude sur la durée du sommeil et la santé cérébrale

Une étude menée avec 39 771 participants de l’étude UK Biobank, âgés de 40 à 69 ans, a révélé que ceux qui dormaient moins ou plus que la durée optimale présentaient des signes plus importants de lésions de la substance blanche par rapport à ceux qui dormaient dans la plage de durée recommandée. Ces résultats ont été obtenus à partir d’entretiens sur la durée du sommeil et d’examens IRM réalisés en moyenne 9 ans après l’inscription initiale.

L’étude a également montré que la durée du sommeil était associée à un plus grand volume d’hyperintensités de la substance blanche et à une plus grande diminution de l’intégrité de la substance blanche. Ces résultats ont été obtenus après ajustement des analyses pour tenir compte de plusieurs variables telles que l’âge, le sexe, l’indice de masse corporelle et les facteurs de risque cardiovasculaire tels que le diabète, l’hypertension artérielle et le tabagisme.

Cependant, étant donné la nature observationnelle de l’étude, il n’est pas possible de tirer des conclusions causales sur la relation entre la durée du sommeil et la santé cérébrale. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre cette relation et pour déterminer si des interventions précoces sur la durée du sommeil pendant l’âge moyen peuvent bénéficier à la santé cérébrale à long terme.

 

Le sommeil joue un rôle crucial dans la santé cérébrale. Des études récentes ont montré que dormir trop ou pas assez est associé à des marqueurs cérébraux de démence et d’accident vasculaire cérébral. Il est donc essentiel de veiller à une durée de sommeil optimale et de maintenir de bonnes habitudes de sommeil pour préserver notre bien-être cérébral. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre la relation entre le sommeil et la santé cérébrale, ainsi que pour développer des interventions précoces visant à améliorer la durée du sommeil pendant l’âge moyen. En prenant soin de notre sommeil, nous pouvons préserver notre santé mentale et notre bien-être général.

 

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