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Comment réduire le risque de récidive du cancer du sein ? Stratégies, preuves et conseils concrets

Il existe des mesures que vous pouvez prendre vous-même pour augmenter vos chances que votre cancer du sein reste sous contrôle. Les voici.

Le cancer du sein reste aujourd’hui l’un des cancers les plus fréquents au monde, sans distinction de genre ou de sexe d’origine. Pour les personnes touchées par un cancer du sein à un stade précoce, l’anxiété liée au risque de rechute demeure un enjeu majeur : on estime en effet que 20 à 30 % des cancers du sein réapparaîtront tôt ou tard. Les progrès thérapeutiques tels que la chirurgie, la radiothérapie, la chimiothérapie, les traitements hormonaux ou ciblés ont considérablement allongé l’espérance de vie et permis d’éviter de nombreuses rechutes. Toutefois, la vigilance doit se poursuivre, car il existe également des gestes et habitudes qui, combinés au suivi médical, permettent d’agir activement pour limiter ce risque.

Maintenir un poids stable, pratiquer une activité physique régulière, améliorer la qualité du sommeil ou même ajuster ses habitudes alimentaires peuvent tous contribuer à préserver sa santé après un cancer du sein. Ces différents leviers ne remplacent pas les traitements médicaux, mais ils offrent un complément essentiel pour gagner en qualité de vie et, selon de nombreuses études, modérer le risque de récidive. Pour approfondir la dimension nutritionnelle, vous pouvez consulter les recommandations des experts sur Adopter une alimentation saine.

Pourquoi agir pour limiter le risque de récidive ?

Prendre toutes les mesures à portée de main pour réduire la probabilité de récidive du cancer du sein peut sembler évident, mais l’enjeu est loin d’être anodin. La quasi-totalité des patientes ayant développé des métastases (stade 4) avaient d’abord reçu un diagnostic à un stade plus précoce. Selon les estimations, 94 à 95 % des cas métastatiques commencent par une forme localisée (stade I à III), avant que la maladie ne réapparaisse de façon plus diffuse. Or, le cancer du sein métastatique est impliqué dans l’immense majorité des décès dus à la maladie. D’après François Lehn, la prévention des rechutes constitue ainsi une priorité absolue pour améliorer la survie à long terme.

Un risque qui persiste bien au-delà des 5 premières années

Contrairement à la perception répandue voulant que cinq années sans rechute équivalent à une guérison, la réalité s’avère plus complexe, notamment pour les cancers hormonodépendants (positifs aux récepteurs d’œstrogènes). Ces derniers peuvent récidiver parfois une ou deux décennies après le diagnostic initial.

Une vaste étude publiée en 2017 dans le JAMA a suivi plus de 62 000 femmes cisgenres ayant un cancer du sein positif aux récepteurs d’œstrogènes sur une période de deux décennies. Toutes ont bénéficié d’un traitement anti-hormonal pendant cinq ans (tamoxifène ou inhibiteur de l’aromatase) et ne présentaient plus de signe de la maladie à l’arrêt du traitement. Résultat : même bien après l’arrêt de leurs médicaments, environ 1 % par an d’entre elles ont connu une rechute « à distance » (métastases), parfois jusqu’à 15 ans après le diagnostic (Pan et al., JAMA, 2017).

Les outils destinés à prédire ce risque n’intègrent pas toutes les subtilités propres à chaque individu. Les récidives ne surviennent d’ailleurs pas toujours au même endroit : elles peuvent concerner le sein traité, les ganglions voisins, ou apparaître beaucoup plus loin (os, poumons, foie, cerveau…). Dans le cas où la maladie réapparaît à distance, l’objectif devient alors de contrôler durablement la maladie, car une guérison complète reste rare à ce stade. Actuellement, la survie médiane du cancer du sein métastatique tourne autour de trois ans avec traitement, selon différents registres internationaux.

Agir : des leviers validés par la recherche

Plusieurs croyances circulent sur la prévention des récidives. Pourtant, l’efficacité réelle de certaines mesures est aujourd’hui bien documentée, tandis que d’autres relèvent plutôt du bon sens ou d’un effet indirect sur la qualité de vie. Il est également crucial de ne pas faire porter la responsabilité d’une éventuelle rechute sur la personne touchée. Nombreux sont les exemples de patients ayant suivi scrupuleusement toutes les préconisations, mais dont la maladie est revenue. À l’inverse, il existe des cas de survie prolongée malgré de nombreux facteurs de risque. Le cancer du sein reste, par nature, imprévisible.

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  • Adopter un mode de vie équilibré contribue à réduire le risque, mais ne permet jamais de garantir une absence de rechute ;
  • Ces sujets peuvent également vous intéresser:
  • Prendre soin de soi reste important, quelle que soit l’évolution de la maladie ;
  • Un accompagnement médical régulier demeure nécessaire pour détecter précocement toute anomalie.

Activité physique régulière : l’arme la plus éprouvée

Le pouvoir de l’exercice est souvent sous-estimé. Depuis plus d’une décennie, de multiples études convergent vers le même constat : pratiquer une activité physique modérée réduit sensiblement la probabilité de voir un cancer du sein réapparaître, à tel point que certains experts considèrent ses effets comme comparables à ceux d’un traitement médicamenteux majeur.

Un rythme hebdomadaire de 3 à 5 heures de marche (vitesse moyenne de 3 à 4 km/h) abaisse le risque de récidive jusqu’à 50 %. Pour donner une idée, cette réduction s’approche de celle obtenue avec des traitements de référence comme le tamoxifène ou les inhibiteurs de l’aromatase (Holmes et coll., 2005).

À noter que l’activité physique accompagne, sans remplacer, les traitements prescrits. Pour renforcer votre motivation, choisissez des activités que vous appréciez réellement : jardinage, natation, danse, balades en groupe… Trouver un partenaire d’entraînement soutient la régularité, et une vie sociale plus active pourrait également être bénéfique pour la survie après un cancer du sein. Pour approfondir, explorer l’intérêt d’une activité physique régulière en prévention du cancer du sein.

Maintenir ou retrouver un poids adapté

Préserver un poids de santé ou perdre l’excès pondéral, lorsqu’il est présent, influence le risque de récidive. L’obésité ou une prise de poids après le diagnostic sont associées à une augmentation du risque de rechute et à une baisse de la survie globale (Harvie et coll., 2019).

Bonne nouvelle, plusieurs recommandations précédentes favorisent une perte de poids progressive : l’exercice, l’adoption d’un régime alimentaire riche en fibres et le recours au jeûne intermittent peuvent tous encourager un équilibre métabolique. Il peut également être utile d’adopter un mode de vie sain et de surveiller votre poids avec le soutien de votre équipe médicale.

Le rôle de la vitamine D

Les liens entre vitamine D et récidive du cancer du sein font encore débat, mais plusieurs études indiquent que des taux faibles de 25-hydroxyvitamine D dans le sang augmenteraient le risque de rechute. De surcroît, une supplémentation adaptée améliore le bien-être général des patients.

Avant toute prise de complément, faites contrôler votre taux par une prise de sang. Les professionnels de santé détermineront ensuite la posologie adaptée, car une carence doit être corrigée mais un excès s’avère inutile, voire risqué.

Favoriser la diversité des bactéries intestinales

Selon de récentes données, la variété du microbiote intestinal constitue un facteur de protection potentiel, même si la recherche en est encore à ses débuts (d’après “Rajeunir” et les travaux de François Lehn). Une alimentation riche en fibres (prébiotiques) offre le terrain idéal pour entretenir cette diversité. Quelques exemples : poireaux, oignons, ail, bananes, avocats font partie des aliments particulièrement recommandés. Retrouvez des conseils supplémentaires sur une alimentation riche en végétaux favorisant la santé intestinale.

Réduire la consommation d’alcool

Même une consommation modérée d’alcool élève le risque de récidive du cancer du sein. L’alcool favorise certaines mutations et perturbe le métabolisme des œstrogènes. Il est donc prudent d’en limiter l’apport, d’autant que d’autres études montrent l’intérêt d’un régime alimentaire protecteur en complément (Kwan & al., 2012). N’hésitez pas à consulter les ressources sur l’Alimentation pour réduire le risque de cancer pour ajuster vos habitudes.

Mieux dormir pour mieux se protéger

Les troubles du sommeil (insomnie, apnée, sommeil excessif) impactent la survie globale. Une étude de 2017 révèle que dormir moins ou plus de neuf heures par nuit est associé à une augmentation du risque de décès, toutes causes confondues, mais aussi du risque spécifique de décès lié au cancer du sein.

  • Mettez en place une routine fixe ;
  • Utilisez la lumière naturelle autant que possible la journée ;
  • Réduisez les écrans avant le coucher.

Si ces conseils ne suffisent pas, sollicitez l’avis d’un professionnel spécialisé dans les troubles du sommeil. Bien dormir ne sert pas uniquement à améliorer la sensation de repos : il fait désormais partie intégrante d’un plan de prévention efficace du cancer.

Gérer le stress au quotidien

Les effets directs du stress sur la récidive restent discutés chez l’humain, mais les modèles animaux suggèrent une aggravation du risque de rechute via la production d’hormones comme la norépinéphrine. Ce messager favorise la croissance des vaisseaux sanguins irriguant la tumeur et pourrait accélérer la dissémination des cellules cancéreuses.

En pratique, diminuer la charge mentale et utiliser des techniques de gestion du stress (respiration, méditation, rupture avec les environnements destructeurs) ne procurent que des bénéfices. Retrouvez d’autres conseils pour éviter cancer en optimisant vos stratégies anti-stress au quotidien.

Éviter les expositions aux substances chimiques préoccupantes

Depuis longtemps, certains spécialistes suspectent le rôle de l’environnement chimique dans le risque de récidive du cancer du sein. Même si les preuves humaines sont fragmentaires, des composés comme les PCB ou certains plastifiants imitent l’action des hormones et interfèrent avec des gènes clés de la croissance cellulaire ou de l’apoptose.

Les perturbateurs endocriniens, comme les parabènes et phtalates, sont présents dans de nombreux produits quotidiens (cosmétiques, produits d’entretien…). Pour ces tumeurs dites hormonodépendantes, mieux vaut réduire cette exposition. La plupart des produits de nettoyage peuvent être remplacés par des solutions simples : bicarbonate de sodium, vinaigre, citron suffisent à rendre la maison saine sans risque. Installer des plantes dépolluantes améliore la qualité de l’air intérieur, la pollution domestique s’avérant parfois plus nocive que celle de l’extérieur.

Adapter vos gestes du quotidien n’induit pas de prise de risque inutile et peut même générer des économies. Pour soutenir toutes ces stratégies, informez-vous sur l’alimentation contre le cancer sein en complément de la réduction des expositions toxiques.

Points essentiels à garder à l’esprit

  • Le cancer du sein peut récidiver même après des années : rester vigilant après la fin du traitement reste indispensable.
  • L’activité physique régulière et le maintien d’un poids de santé sont des leviers puissants et peu coûteux pour soutenir la lutte contre la rechute.
  • L’adoption d’un régime alimentaire riche en fibres (fruits, légumes variés), la réduction de la consommation d’alcool et la correction d’une éventuelle carence en vitamine D jouent également un rôle significatif.
  • La prévention passe aussi par une bonne hygiène de sommeil, la gestion du stress et une attention particulière à l’environnement domestique.
  • Chacune de ces mesures complète, sans remplacer, le suivi médical et les traitements adaptés. Le dialogue régulier avec vos soignants reste fondamental pour personnaliser les conseils.
  • La meilleure qualité de vie possible peut être préservée, et chaque geste compte dans ce parcours.

Prendre soin de soi après un cancer du sein ne relève ni de la panique, ni de la culpabilité : c’est l’occasion de mettre en place des habitudes qui vous serviront pour la suite, qu’il s’agisse de prévenir la récidive ou d’assurer un quotidien plus serein et une santé globale optimisée.

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