Les vertus de certaines plantes pour lutter contre les cancers

Lutter contre les cancers est une priorité de la médecine conventionnelle car ces maladies ont le triste record d’être parmi les premières causes de mortalité au monde et en France. Le recours aux plantes peut accompagner certains traitements conventionnels. Il existe de très nombreuses molécules végétales aux propriétés anticancéreuses encourageantes. Focus sur 8 plantes : quels sont leurs actifs majeurs et quels résultats en attendre ?

Quelles plantes ont un potentiel thérapeutique anti-cancer ?

Certains composants bio-actifs des plantes, selon une analyse intitulée Plants Against Cancer: A Review on Natural Phytochemicals in Preventing and Treating Cancers and Their Druggability, se révèlent intéressants pour leurs propriétés anticancéreuses. Voici quelques enseignements des principaux résultats de recherche.

Ces plantes peuvent agir en complément d’un traitement classique comme la chimiothérapie ou la radiothérapie, en prévention d’une récidive et pour prévenir le risque d’être malade tout simplement.

Certaines études partent des principes actifs des plantes et de leur efficacité sur la maladie (vitamine E, resvératrol, phytoœstrogènes, polyphénols, etc.) ; d’autres des cancers et des molécules végétales les plus favorables au traitement (sein, prostate, colorectal, etc.).

1. Le curcuma

Les propriétés de la curcumine ont été étudiées sur les cancers du côlon, du sein, les métastases pulmonaires et la tumeur cérébrale. Elle possède la capacité de stimuler l’élimination des cellules cancéreuses sans endommager les cellules saines, ce qui est essentiel pour soigner un cancer. Mais, selon d’autres recherches, la curcumine pourrait augmenter les effets toxiques des chimiothérapies.

2. Le soja

La génistéine du soja, une isoflavone, peut bloquer la formation de nouveaux vaisseaux sanguins dans une tumeur et la croissance cellulaire incontrôlée. Elle inhibe les enzymes qui régulent la division, la survie et la croissance des cellules. Des études in vitro et aussi in vivo montrent que la génistéine s’est avérée utile dans le traitement de la leucémie.

En présence d’un cancer du sein chez une femme ménopausée, il faut prendre des précautions avec le soja : la génistéine risque de faire proliférer le cancer si elle n’est pas utilisée conjointement avec un médicament bloquant les récepteurs des œstrogènes.

Dans le cancer du colorectal, les études semblent conclure que la génistéine participe à réduire l’inflammation du côlon.

3. Le thé vert

Il contient de l’épigallocatéchine gallate ou EGCG. C’est le composant de catéchine le plus abondant dans le thé vert. Les études montrent que l’EGCG peut être bénéfique pour les cancers du cerveau, de la prostate, du col de l’utérus, et de la vessie.

4. Les crucifères

Le sulforaphane est une molécule produite dans les légumes en cas d’agression extérieure. Les brocolis en sont très riches. Des études précliniques suggèrent que le sulforaphane offre une protection contre le cancer.  Mais ces résultats ont encore trop de limites pour l’utilisation thérapeutique car les connaissances de cette molécule sont encore incomplètes. Cependant, ils laissent envisager le développement possible de nouveaux médicaments anticancéreux à base de sulforaphane.

Le phénethyl Isothiocyanate (PEITC) des crucifères stimule l’apoptose qui permet l’élimination des cellules cancéreuses résistantes à certains médicaments chimiothérapeutiques. Il a notamment montré une forte puissance contre le mélanone.

5. Les tomates

Le lycopène est un pigment rouge brillant des tomates mais aussi des carottes ou des papayes. C’est un solide antioxydant qui contribue à prévenir ou empêcher la progression tumorale, particulièrement du cancer de la prostate.

6. Le raisin noir

Le raisin noir contient du resvératrol : ses effets peuvent prévenir et traiter différents cancers, notamment digestifs, car il ralentit le processus de développement de la maladie. L’université de Genève a aussi montré de potentiels effets préventifs contre le cancer du poumon.

7. L’ail

Le disulfure de diallyle de l’ail peut empêcher la prolifération des cellules cancéreuses du colon et de l’estomac. Mais ces résultats sont obtenus in vivo et in vitro avec des doses d’ail très élevées, incompatibles avec un mode de vie quotidien. Les résultats ne sont donc pas encore extrapolables mais laissent entrevoir des suites à donner. D’autres études avancent que consommer régulièrement de l’ail (2 gousses par jour) préviendrait le risque de cancers digestifs.

8. Le persil

L’apigénine du persil est toxique pour certaines cellules cancéreuses du sein, du côlon. Elle facilite la chimioprévention (action de réduire le risque d’apparition d’un cancer, d’en retarder le développement ou de prévenir la récidive) mais peut entrainer aussi une résistance à la chimiothérapie selon certaines études.

Comment utiliser ces résultats de recherche ?

Ces 8 végétaux sont 8 plantes parmi beaucoup d’autres (on aurait pu citer le safran, le gingembre, le romarin, les fruits rouges, etc.)

Les études fournissent, pour la plupart, des résultats in vitro ou sur des animaux et se disent prometteuses pour les humains.

L’usage de végétaux durant la maladie et en prévention des récidives doit être contrôlé par un cancérologue et validé par des recherches. Il n’est pas avisé de faire confiance à une plante et/ou à une personne qui se targue d’avoir le remède miracle pour soigner un cancer, sans avis médical étayé.

Les enseignements ne sont pas toujours complets et il y a parfois des nocivités aux bénéfices démontrés. Par ailleurs, les plantes contiennent des principes actifs susceptibles de créer des interactions médicamenteuses.

Ces recherches ont pour objectif principal de détecter de nouveaux actifs contre les cancers, d’informer et de les vulgariser auprès du grand public mais pas de les conseiller directement en automédication. En revanche, en prévention, elles sont intéressantes car toutes ses plantes peuvent faire partie de l’alimentation santé.

Toujours prendre l’avis d’un professionnel de santé car l’automédication peut entraîner des risques, propres à chacun.

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Aline Legrand
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