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Nutrition

Stress: il fait grossir autant que la malbouffe

Hélène Leroy

Non seulement le stress pourrait avoir un effet aussi délétère sur le microbiote intestinal que la malbouffe, mais son effet serait encore plus dommageable chez les femmes.

L’obésité est associée à une forte prévalence de troubles de l’humeur. De plus, le stress et un régime alimentaire riche en graisses peuvent altérer le microbiote intestinal et contribuer à l’obésité.

Une nouvelle étude parue dans les Scientific Reports a recherché l’interrelation entre alimentation, stress, microbiote intestinal et troubles de l’humeur. Pour cela, les chercheurs ont utilisé un groupe de souris âgées de 8 semaines.

La malbouffe perturbe le microbiote intestinal

La moitié des souris femelles et des souris mâles a été soumise à un régime alimentaire riche en graisses. L’autre partie a reçu une alimentation normale. Après 16 semaines, les souris ont été exposées à un stress léger pendant 18 jours. Avant et après cette phase, les animaux ont effectué des tests, afin d’évaluer leur comportement, leur anxiété et leur motricité. De plus, des échantillons fécaux ont été prélevés afin d’analyser leur microbiote.

Les résultats ont révélé des différences selon le genre:

– Alors que l’augmentation relative du poids corporel était la même chez les femelles et les mâles, les souris mâles sont apparues plus vulnérables aux effets anxiogènes du régime riche en graisses.

– Les souris mâles obèses ont montré une activité motrice diminuée en réponse au stress, ce qui n’a pas été le cas chez les souris femelles obèses.

– Chez les femelles, les souris maigres stressées ont acquis un microbiote intestinal comparable à celui des souris obèses, non soumises au stress.

Ces résultats suggèrent l’importance de considérer le genre, comme une variable biologique impactant le microbiote intestinal, et étant à l’origine du développement des troubles de l’humeur liés à l’obésité.

Le stress modifiele sévèrement le microbiote intestinal chez les femmes

Des données convergentes affirmaient qu’un microbiote dysbiotique contribuait à l’obésité et à ses phénotypes métaboliques associés (maladies cardiaques, insulino-résistance, stéatose hépatique, inflammation systémique). Cette nouvelle étude montre que le stress, tout comme la junk-food, peut également modifier la composition du microbiote intestinal d’un modèle murin.

Chez l’être humain, la prévalence des troubles anxieux chez les femmes s’élève presque au double que chez les hommes. La dépression majeure s’avère également plus fréquente chez les femmes. Les chercheurs suggèrent qu’une source possible de ces différences entre les genres puisse trouver sa réponse dans le microbiote intestinal.

Source

Bridgewater L.C. Gender-based differences in host behavior and gut microbiota composition in response to high fat diet and stress in a mouse model. Sci Rep.7; 7 (1): 10776.

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