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Diabète: Trop ou trop peu de sucre altèrent la cognition

De récentes études suggèrent que les fluctuations de glucose chez les personnes atteintes de diabète de type 1 peuvent également affecter leur fonction cognitive

Francois Lehn

Le sucre est un élément essentiel de notre alimentation, mais des niveaux trop élevés ou trop faibles de sucre peuvent avoir un impact négatif sur notre santé. De récentes études suggèrent que les fluctuations de glucose chez les personnes atteintes de diabète de type 1 peuvent également affecter leur fonction cognitive, ce qui pourrait avoir un impact sur le risque de maladie d’Alzheimer. Comprendre comment le sucre affecte la cognition et la réflexion est donc crucial pour la santé globale.

Le diabète de type 1 et ses effets sur le cerveau

Le diabète de type 1 est une maladie auto-immune qui affecte le pancréas et la production d’insuline. Contrairement au diabète de type 2, il n’existe actuellement aucun remède pour le diabète de type 1, qui affecte négativement le pancréas et empêche la production suffisante d’insuline, une hormone qui aide à réguler les niveaux de sucre dans le sang. Des études antérieures ont montré que les personnes atteintes de diabète de type 1 sont plus susceptibles de développer plusieurs problèmes de santé, notamment des problèmes cardiovasculaires, des lésions nerveuses, des problèmes oculaires et des problèmes de cognition.

Des chercheurs de l’hôpital McLean, membre du Mass General Brigham, ont récemment mené une étude pour mieux comprendre comment le diabète de type 1 affecte le cerveau. Ils ont découvert que les fluctuations naturelles du taux de glucose chez les personnes atteintes de diabète de type 1 peuvent avoir un impact sur leur fonction cognitive. Cette découverte est importante car elle pourrait avoir des implications sur le risque de maladies telles que la maladie d’Alzheimer.

L’impact du glucose sur la vitesse de traitement du cerveau

Dans le cadre de l’étude, les chercheurs ont recruté 200 personnes atteintes de diabète de type 1 qui utilisaient des capteurs de glucose numériques et des tests cognitifs basés sur les smartphones pour collecter des données sur les niveaux de glucose et la cognition trois fois par jour pendant 15 jours. L’analyse des données a révélé que la fonction cognitive de la vitesse de traitement, c’est-à-dire la rapidité avec laquelle le cerveau reçoit, traite et répond aux informations reçues, était altérée lorsque les niveaux de glucose d’une personne étaient considérablement plus élevés ou plus bas que d’habitude. Cependant, cela n’était pas le cas pour une autre fonction cognitive appelée attention soutenue, c’est-à-dire la capacité à se concentrer sur une tâche spécifique pendant une longue période.

Cette découverte a surpris les chercheurs, mais elle n’est pas totalement surprenante. Elle pourrait refléter le fait que la variabilité glycémique a un impact différent sur l’attention soutenue et la vitesse de traitement à différentes échelles de temps. Par exemple, des études antérieures suggèrent que l’attention soutenue varie en fonction des effets à plus long terme du glucose, tandis que la vitesse de traitement est sensible à l’état glycémique actuel.

Les performances cognitives optimales avec des niveaux de glucose plus élevés

Les chercheurs ont également découvert que les performances cognitives optimales d’un participant à l’étude coïncidaient avec des niveaux de glucose légèrement plus élevés que leur plage habituelle. Cependant, leurs performances diminuaient si leurs taux de glucose continuaient d’augmenter. Cette découverte est intéressante car elle indique que, du moins à court terme, avoir des niveaux de glucose modérément élevés est associé à une réflexion et à des temps de réponse plus rapides chez les personnes atteintes de diabète de type 1. Cela contraste avec la croyance commune selon laquelle des taux de glucose élevés sont néfastes pour le fonctionnement cérébral à long terme.

Les chercheurs soulignent que ces résultats ne doivent pas inquiéter les personnes atteintes de diabète de type 1 qui cherchent à réduire leur taux de glucose sanguin dans une fourchette plus saine. Les effets sur la réflexion sont susceptibles d’être temporaires, le temps que le corps s’adapte à un taux de glucose inférieur. De plus, les chercheurs soulignent que chaque personne réagit différemment aux fluctuations de glucose, soulignant l’importance d’une approche individualisée pour évaluer l’impact du sucre sur la cognition.

L’importance du contrôle glycémique pour la santé cérébrale

Cette étude met en évidence l’importance du contrôle glycémique pour la santé cérébrale quotidienne. Elle montre comment les fluctuations de glucose chez les personnes atteintes de diabète de type 1 peuvent affecter la cognition et la réflexion. Il est donc essentiel pour les personnes atteintes de diabète de type 1 de maintenir un contrôle glycémique adéquat pour préserver la santé cérébrale à long terme.

Des études supplémentaires seront nécessaires pour confirmer ces résultats et mieux comprendre les mécanismes sous-jacents. Il serait également intéressant d’explorer comment l’utilisation de la technologie des capteurs de glucose en continu peut être utilisée pour améliorer notre compréhension du contrôle glycémique et de son impact sur la cognition.

Il est clair que les niveaux de sucre dans le sang peuvent avoir un impact significatif sur la cognition et la réflexion. Les personnes atteintes de diabète de type 1 doivent être conscientes de ces effets et travailler avec leur équipe médicale pour maintenir un contrôle glycémique adéquat. De plus, il est essentiel de continuer à approfondir nos connaissances sur la relation entre le sucre et la santé cérébrale afin de développer de nouvelles stratégies de prévention et de traitement des troubles cognitifs liés au diabète de type 1.

 

 

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