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Médecine douceNutrition

L’alimentation en première ligne de défense contre la maladie d’Alzheimer

Hélène Leroy

Les personnes qui en sont aux stades initiaux de la maladie d’Alzheimer peuvent améliorer leur état et regagner de leur mémoire avec une alimentation choisie. La maladie d’Alzheimer est liée au mode de vie, aux habitudes alimentaires et peut être évitée et contrée avec quelques règles simples.

Contrairement à la croyance populaire, la grande majorité des cas d’Alzheimer (75 %) ne sont pas inévitables, mais plutôt causés par une interaction complexe entre notre bagage génétique et une panoplie de facteurs liés au mode de vie dont, en particulier, une mauvaise alimentation, l’inactivité physique et intellectuelle ainsi que le tabagisme. En un sens, il s’agit d’une bonne nouvelle, car cela signifie qu’il est possible de réduire considérablement le risque de souffrir de cette maladie en adoptant des habitudes de vie plus saines.

Maladie d’alzheimer: quand la machine s’emballe

Les cellules du cerveau (neurones) qui nous permettent de penser communiquent entre elles à l’aide de connexions appelées synapses. Il s’agit d’un réseau d’une incroyable complexité : on estime qu’un seul neurone établit en moyenne 10000 synapses, de sorte que, avec quelque 100 milliards de neurones, un cerveau humain contient environ un million de milliards de ces connexions. Au cours du développement de la maladie d’Alzheimer, des anomalies comme les plaques amyloïdes perturbent cette transmission du signal nerveux au niveau des synapses. Ces plaques sont, au départ, surtout présentes dans les régions du cerveau impliquées dans la mémoire, et c’est pour cette raison que l’amnésie est un des premiers symptômes de la maladie d’Alzheimer. Par la suite, les lésions se propagent à d’autres régions du cerveau, ce qui entraîne la destruction progressive des fonctions cognitives.

Regagner de la mémoire

Pour contrer la progression de la maladie d’Alzheimer, deux grandes stratégies peuvent être envisagées :
1) ralentir ou même éliminer la formation des plaques séniles ;
2) favoriser la connexion entre les neurones pour contrecarrer l’effet néfaste de ces plaques.

La première option fait l’objet d’intenses recherches, mais le développement de médicaments se bute à la complexité du processus responsable de la formation de ces plaques séniles. La deuxième option a été moins explorée, mais n’en demeure pas moins intéressante : est-il possible de contrer les effets des plaques séniles en améliorant les connexions entre les neurones ? Pour répondre à cette question, des chercheurs ont testé l’impact d’un breuvage contenant trois ingrédients :

  • l’acide docosahexaénoïque, un oméga-3 à longue chaîne reconnu pour jouer un rôle crucial dans les fonctions neuronales ;
  • la choline, un constituant essentiel des lipides qui forment la membrane des neurones ;
  • l’uridine, un précurseur de certains constituants de ces membranes.

Lors d’un essai clinique, ce breuvage a été administré pendant une période de six mois à des patients aux premiers stades de la maladie d’Alzheimer et ses effets ont été comparés à un placebo ne contenant aucune substance bénéfique. Les chercheurs ont observé que les personnes qui avaient consommé le breuvage voyaient leurs capacités de mémorisation significativement augmenter tout au long de l’étude, alors que celles du groupe placebo se détérioraient à partir du troisième mois. L’analyse par électroencéphalographie indique une plus grande connectivité des neurones
dans le groupe ayant reçu le cocktail ainsi qu’un modèle d’activité cérébrale qui se rapproche plus du cerveau normal.

La maladie d’Alzheimer liée au mode de vie

En attendant, il faut se souvenir que la maladie d’Alzheimer n’est pas une conséquence inévitable du vieillissement, mais bien une maladie chronique dont le développement est étroitement lié aux habitudes de vie. Une alimentation contenant des aliments riches en oméga-3 (saumon, thon, sardine, graines de lin), le maintien d’un poids normal ainsi qu’une activité physique et intellectuelle régulière demeurent le meilleur rempart dont nous disposons actuellement contre cette neurodégénérescence.

Source

Scheltens P et coll. Efficacy of Souvenaid in Mild Alzheimer’s Disease: Results from a Randomized, Controlled Trial. J Alzheimer Dis;31: 225-236.

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