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Médecine douce

Le rire du « Joker » existe vraiment, et ce n’est pas drôle du tout

Hélène Leroy

Dans le film « Joker », qui vient de sortir au cinéma et dont tout le monde salut la performance de l’acteur, Joaquin Phoenix qui incarne le personnage principal, celui-ci rit à tout moment, sans raison apparente. En fait, il émet des sons ressemblant à un fou rire, tout à fait disproportionné par rapport à la situation, alors qu’il devrait exprimer autre chose : tristesse, déception, colère, impatience… Ce trouble du comportement existe vraiment.

Rire du Joker: le syndrome pseudo-bulbaire, une atteinte neurologique

Il  s’agit d’un syndrome rare, le syndrome pseudo-bulbaire. Il lié à une maladie neurologique existante ou passée, comme la sclérose en plaques, le parkinson, un traumatisme crânien, un accident vasculaire cérébral ou, dans la majorité des cas, la sclérose latérale amyotrophique (SLA). Ce syndrome survient lorsqu’il y a une déconnexion entre les lobes cérébraux et le tronc cérébral. Les premiers sont responsables des pensées, de la logique, de la raison, alors que le deuxième renferme les fonctions automatiques comme les réactions.

Ce « court circuit » prive la personne d’inhibition, elle sait qu’elle est en perte de contrôle, mais ne peut rien y faire. À noter que cela peut se manifester sous forme de rires, comme dans le cas du personnage de vilain du Joker, mais aussi de pleurs. Les cas de pleurs pathologiques sont d’ailleurs plus fréquents. La prévalence de ce syndrome est entre 5 et 50 % chez les gens atteints d’une maladie neurologique.

Autre caractéristique : le rire est spasmodique. C’est un rire qui sort d’outre-tombe, sur un visage figé. Il peut faire perdre le souffle, jusqu’à s’étouffer, comme dans le cas du Joker.

Socialement, le rire incontrôlable est une catastrophe

Évidemment, cela peut être très handicapant. Socialement, c’est incapacitant. Les gens vont avoir tendance à s’isoler pour éviter de se retrouver dans cette situation. Malaise, gêne, honte, culpabilité… Le taux de dépression est élevé chez les personnes atteintes de maladies neurologiques et cela ne fait pas exception dans le cas de l’affect pseudo-bulbaire.

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