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Nutrition

DMLA : Le régime méditerranéen diminue de 41% le risque de perdre la vue

Hélène Leroy

Il est de plus en plus évident qu’une mauvaise alimentation joue un rôle important dans le développement de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), l’une des principales causes de cécité en France. Une large collaboration de chercheurs de l’Union européenne qui étudient le lien entre les gènes et le mode de vie sur le développement de la DMLA a révélé que les personnes ayant suivi un régime méditerranéen réduisaient de 41% leur risque de DMLA au stade avancé. Cette recherche se développe sur des études antérieures et suggère qu’un tel régime est bénéfique pour tout le monde, que vous ayez déjà la maladie ou que vous soyez à risque de la développer.

Le régime méditerranéen met l’accent sur la consommation de poisson, de légumes, de fruits, de légumineuses, de céréales non raffinées et d’huile d’olive. Des recherches antérieures ont déjà lié sa pratique à une durée de vie plus longue et à une incidence réduite des maladies cardiaques et du déclin cognitif. Mais de récents travaux viennent de montrer son impact positif sur la DMLA.

Le régime méditerranéen prévient les maladies cécitantes

La DMLA est une maladie oculaire dégénérative. Cela entraîne une perte de la vision centrale, ce qui est crucial pour les activités quotidiennes simples, telles que la capacité à voir les visages, à conduire, à lire et à écrire. C’est une cause majeure de perte de vision chez les personnes de 50 ans et plus, touchant 1,5 million de Français. D’ici 2030, ce nombre devrait  augmenter de 50%, pour atteindre 2,2 millions. Cette maladie est aujourd’hui la première cause de handicap visuel chez les personnes âgées de plus de 50 ans dans les pays développés. Le risque de survenue de la maladie augmente avec l’âge pour dépasser 25% de la population après l’âge de 75 ans.

Diminuer la survenue de la DMLA

Pour cette dernière étude, les chercheurs ont analysé les questionnaires sur la fréquence des aliments de près de 5 000 personnes ayant participé à deux études antérieures: l’étude de Rotterdam évaluant le risque de maladie chez les personnes de 55 ans et plus et l’étude Alienor. Les patients de l’étude de Rotterdam ont été examinés et ont rempli des questionnaires alimentaires tous les cinq ans sur une période de 21 ans, tandis que les patients de l’étude Alienor ont été observés tous les deux ans sur une période de quatre ans. Les chercheurs ont constaté que ceux qui suivaient de près le régime étaient 41% moins susceptibles de développer une DMLA que ceux qui ne suivaient pas le régime.

La perte de la vue est un problème de santé publique lié à une mauvaise alimentation

Ils ont également constaté qu’aucune des composantes individuelles d’un régime méditerranéen en soi – poisson, fruits, légumes, etc. – ne réduisait le risque de DMLA. Au contraire, c’était toute la tendance à manger un régime riche en nutriments qui réduisait considérablement le risque de DMLA tardive.

Pour Emily Chew, porte-parole clinique de l’American Academy of Ophthalmology, qui siège au conseil consultatif du groupe de recherche chargé de l’étude: » les maladies cécitantes comme la DMLA sont un problème de santé publique au même titre que le tabagisme. Les maladies chroniques telles que la DMLA, la démence, l’obésité et le diabète ont toutes des racines dans de mauvaises habitudes alimentaires. »

Il existe deux types de DMLA: sèche et humide. Le type sec affecte environ 80 à 90% des personnes atteintes de DMLA. Dans la DMLA sèche, de petits dépôts blancs ou jaunâtres, appelés drusen, se forment sur la rétine, provoquant sa détérioration avec le temps. Sous la forme humide, les vaisseaux sanguins se développent sous la rétine et fuient. Bien qu’il existe un traitement efficace pour le type humide, aucun traitement n’est disponible pour la DMLA sèche pour le moment. Reste la solution de la modification de son alimentation et l’adoption du régime méditerranéen.

Source

Bénédicte M.J. Merle et al. Régime méditerranéen et incidence de la dégénérescence maculaire liée à l’âge avancée, ophtalmologie (2018). DOI: 10.1016 / j.ophtha.2018.08.006

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