Des produits chimiques ménagers peuvent augmenter le risque de troubles neurologiques: autisme et sclérose en plaques
Une nouvelle étude révèle que certains produits chimiques courants présents dans les produits ménagers peuvent endommager les cellules cérébrales essentielles appelées oligodendrocytes.
Suivez nous sur Google NewsLes troubles neurologiques et neurodéveloppementaux sont de plus en plus fréquents au cours de la dernière décennie. Si une meilleure reconnaissance et un meilleur diagnostic expliquent en partie cette augmentation, des facteurs environnementaux pourraient également jouer un rôle. Une nouvelle étude révèle que certains produits chimiques courants présents dans les produits ménagers peuvent endommager les cellules cérébrales essentielles appelées oligodendrocytes. Cette découverte pourrait contribuer à expliquer la hausse des cas d’autisme, de troubles du spectre autistique, de troubles déficitaires de l’attention et de sclérose en plaques.
Les produits chimiques et les troubles neurologiques
Le nombre de personnes diagnostiquées avec des troubles neurodéveloppementaux tels que l’autisme et les troubles déficitaires de l’attention a considérablement augmenté au cours de la dernière décennie. Cette augmentation peut être due à une meilleure reconnaissance et à un diagnostic plus précis des troubles, mais des experts suggèrent que des facteurs environnementaux pourraient également contribuer à cette tendance.
Une nouvelle étude menée par des chercheurs de la Case Western Reserve University School of Medicine a examiné les effets de différents produits chimiques sur les oligodendrocytes, des cellules cérébrales spécialisées responsables de la production des gaines de myéline qui protègent les cellules nerveuses et accélèrent la transmission des impulsions nerveuses. Les chercheurs ont découvert que deux groupes de produits chimiques: les retardateurs de flamme organophosphorés et les composés d’ammonium quaternaire endommageaient ou tuaient les oligodendrocytes, sans affecter les autres cellules cérébrales.
Les effets sur les cellules en développement chez les souris
Les chercheurs ont également testé les effets de ces produits chimiques sur les oligodendrocytes en développement chez les souris. Ils ont observé que les composés d’ammonium quaternaire, lorsqu’ils étaient administrés par voie orale aux souris, traversaient avec succès la barrière hémato-encéphalique et s’accumulaient dans les tissus cérébraux. Les souris ont perdu des cellules oligodendrocytes dans de nombreuses régions du cerveau, ce qui suggère que ces produits chimiques pourraient représenter un risque pour le développement du cerveau.
Les produits chimiques courants et leurs effets sur les oligodendrocytes
Les retardateurs de flamme organophosphorés, couramment utilisés dans les produits électroniques et les meubles, ont inhibé la génération d’oligodendrocytes à partir de cellules progénitrices d’oligodendrocytes. Les composés d’ammonium quaternaire, présents dans de nombreux produits de soins personnels et désinfectants, ont quant à eux tué les cellules oligodendrocytes. Les chercheurs ont également évalué les niveaux de retardateurs de flamme organophosphorés auxquels les enfants de 3 à 11 ans étaient exposés en utilisant des données de l’enquête nationale sur la santé et la nutrition (NHANES) du CDC, qui enregistre les niveaux de métabolites de phosphate de bis (1,3-dichloro-2-propyl) (BDCIPP) dans leur urine.
Ils ont constaté que les enfants présentant les niveaux les plus élevés de BDCIPP étaient de 2 à 6 fois plus susceptibles d’avoir des besoins éducatifs spéciaux ou des troubles moteurs que ceux présentant les niveaux les plus faibles. Cela suggère une association positive entre l’exposition aux retardateurs de flamme organophosphorés et les troubles de neurodéveloppement.
Comment éviter ces produits chimiques
Il est recommandé de réduire la consommation de produits contenant ces produits chimiques au niveau du foyer. Les femmes enceintes, les enfants et les personnes atteintes de maladies chroniques doivent être particulièrement protégés contre ces produits chimiques. Depuis le début de la pandémie de COVID-19, l’utilisation de certains de ces produits chimiques, tels que les désinfectants, a considérablement augmenté, il est donc important d’être conscient et d’utiliser des pratiques alternatives, comme le lavage des mains.
Des études ont suggéré que des désinfectants alternatifs, tels que l’acide caprylique, l’acide citrique, l’acide lactique, ainsi que le peroxyde d’hydrogène et l’alcool, devraient être utilisés chaque fois que possible pour éviter une exposition excessive aux composés d’ammonium quaternaire.
Il est important de noter que bien que cette étude ait révélé une corrélation entre l’exposition à certains produits chimiques et les troubles neurologiques, elle ne prouve pas de relation directe de cause à effet. Des études épidémiologiques et fondamentales supplémentaires sont nécessaires pour confirmer ces résultats et mieux comprendre les mécanismes sous-jacents.
A retenir
Les produits chimiques présents dans les produits ménagers et les produits de soins personnels peuvent avoir des effets néfastes sur les cellules cérébrales appelées oligodendrocytes, ce qui pourrait contribuer à l’augmentation des cas de troubles neurologiques tels que l’autisme, les troubles du spectre autistique, les troubles déficitaires de l’attention et la sclérose en plaques. Il est important de réduire l’exposition à ces produits chimiques en limitant leur utilisation et en privilégiant des alternatives plus sûres. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre les mécanismes sous-jacents et pour développer des méthodes de prévention et de traitement plus efficaces.
La santé neurologique est un aspect essentiel de notre bien-être général, et il est crucial de prendre des mesures pour protéger notre cerveau des substances nocives présentes dans notre environnement quotidien.