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Les résidus de plastique liés aux troubles du comportement et à l’autisme

Les recherches récentes suggèrent que le plastique, en particulier le bisphénol A (BPA), pourrait être lié à des troubles du comportement tels que l'autisme et le TDAH

Marie Desange

Le plastique est omniprésent dans notre vie quotidienne. Des bouteilles d’eau aux emballages alimentaires en passant par les jouets pour enfants, nous sommes constamment en contact avec ce matériau. Cependant, des recherches récentes suggèrent que le plastique, notamment le bisphénol A (BPA), pourrait être lié à des troubles du comportement tels que l’autisme et le trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH).

La prévalence de l’autisme et du TDAH en hausse

Selon l’Organisation mondiale de la santé, environ un enfant sur cent est atteint d’autisme dans le monde. De plus, on estime à environ 129 millions le nombre d’enfants atteints de TDAH à l’échelle mondiale. Bien que ces deux troubles neurologiques soient différents, des similitudes de symptômes ont été observées. Des études antérieures ont révélé qu’un enfant sur huit diagnostiqué avec le TDAH souffre également d’autisme.

Au fil des années, la prévalence de l’autisme et du TDAH chez les enfants ne cesse d’augmenter. Les chercheurs tentent donc de comprendre les raisons de cette hausse. Parmi les facteurs potentiels étudiés, on retrouve les facteurs environnementaux tels que les résidus de métaux lourds dans les aliments et la pollution atmosphérique.

Le lien entre le BPA et l’autisme ou le TDAH

Des chercheurs de la Rowan-Virtua School of Osteopathic Medicine ont récemment découvert des preuves biochimiques suggérant que les enfants atteints d’autisme et/ou de TDAH ont une capacité réduite à éliminer l’additif plastique courant, le bisphénol A (BPA), de leur organisme, ce qui entraîne une exposition accrue à cette substance chimique. Cette découverte apporte des preuves du lien biochimique entre le BPA et le développement de l’autisme ou du TDAH.

L’étude, publiée récemment dans la revue PLOS ONE, suggère que la capacité de détoxification du BPA varie génétiquement d’une personne à l’autre. Ceux qui ont plus de difficulté à éliminer le BPA de leur organisme ont des organes et des tissus exposés à cette substance chimique à des concentrations plus élevées et sur des périodes plus longues.

Les effets nocifs du BPA sur la santé

Le BPA est un produit chimique synthétique utilisé depuis les années 1950 pour fabriquer des plastiques de polycarbonate. Ces plastiques peuvent être présents dans divers produits, tels que les bouteilles en plastique, les boîtes de conserve et les récipients alimentaires.

Des études antérieures ont déjà établi un lien entre le BPA et plusieurs problèmes de santé, notamment l’infertilité, les maladies cardiovasculaires, le diabète de type 2 et le cancer. De plus, le BPA a été associé au développement cérébral du fœtus ainsi qu’à des problèmes de comportement chez les enfants, tels que l’anxiété, l’hyperactivité, l’inattention et la dépression.

D’autres recherches ont également mis en évidence une corrélation entre la présence de BPA dans l’organisme et des troubles neurologiques tels que la maladie de Parkinson, la sclérose en plaques, la maladie d’Alzheimer et la sclérose latérale amyotrophique (SLA).

Les voies d’exposition au BPA

Le BPA peut pénétrer dans le corps de différentes manières. Nous sommes exposés au BPA par l’intermédiaire des aliments que nous consommons, de l’eau que nous buvons et de la poussière que nous ingérons ou inhalons. L’absorption cutanée est également une voie d’exposition possible.

Une fois que le BPA est dans le corps, il doit être éliminé. Le processus d’élimination du BPA consiste à rendre cette substance soluble dans l’eau afin qu’elle puisse être transportée dans le sang jusqu’aux reins pour être ensuite excrétée dans l’urine. Ce processus, appelé glucuronidation, est effectué par le foie en ajoutant du glucose au BPA.

L’efficacité de la Glucuronidation chez les enfants atteints d’autisme et de TDAH

Pour étudier l’efficacité de la glucuronidation chez les enfants atteints d’autisme et de TDAH, le Dr T. Peter Stein et ses collègues ont recruté environ 150 enfants provenant de cliniques de l’école de médecine Rutgers-NJ.

Les chercheurs ont mesuré la capacité de glucuronidation de trois groupes différents de jeunes participants : ceux atteints d’autisme, ceux atteints de TDAH et ceux ne présentant aucun de ces troubles (groupe témoin). Les résultats ont montré que la capacité de glucuronidation des enfants atteints d’autisme était inférieure de 10 % à celle du groupe témoin, tandis que les participants atteints de TDAH étaient moins efficaces de 17 % par rapport aux enfants sans aucun trouble.

Le Dr Stein a déclaré que les résultats concernant l’autisme étaient conformes à l’hypothèse initiale, mais que les résultats pour le groupe atteint de TDAH étaient surprenants. Les chercheurs prévoient donc de mener une étude pour déterminer si la capacité de glucuronidation compromise du BPA est héritée des mères chez les enfants atteints d’autisme.

Réduire l’exposition au BPA

Il est important de réduire l’exposition au BPA, ainsi qu’à d’autres substances similaires. Opter pour des contenants en verre, en porcelaine ou en acier inoxydable, en particulier pour les aliments chauds ou les liquides. Il est également conseillé d’éviter de chauffer des plastiques au micro-ondes et de manipuler des tickets de caisse contenant du BPA. Enfin, il est important de se laver les mains avant de manger pour réduire l’exposition à ces substances chimiques.

De nombreux produits sont maintenant étiquetés « sans BPA », mais le BPA est souvent remplacé par des substances telles que le bisphénol S (BPS) et le bisphénol F (BPF), qui ont des effets perturbateurs hormonaux similaires.

Les recherches récentes suggèrent que le plastique, en particulier le bisphénol A (BPA), pourrait être lié à des troubles du comportement tels que l’autisme et le TDAH. Les enfants atteints de ces troubles semblent avoir une capacité réduite à éliminer le BPA de leur organisme, ce qui entraîne une exposition accrue à cette substance chimique.

Il est important de réduire l’exposition au BPA en optant pour des produits sans plastique, en évitant de chauffer des plastiques au micro-ondes et en se lavant les mains avant de manger. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre les effets des différentes substances de remplacement du BPA sur la santé et le développement neurologique.

En prenant des mesures pour réduire notre exposition au plastique, nous pouvons contribuer à protéger notre santé et celle de nos enfants.

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