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Nutrition

Cancer de l’estomac, maladies auto-immunes: l’excès de sel fait des ravages

Hélène Leroy

En plus d’être nocive pour le système cardio-vasculaire, deux importantes études indiquent que la consommation excessive de sel favorise l’inflammation et crée les conditions favorables au développement du cancer de l’estomac et de certaines maladies auto-immunes.

Helicobacter pylori est une bactérie qui possède la caractéristique de résister aux conditions très acides et d’infecter la paroi de l’estomac humain. Ces infections à H. pylori sont particulièrement fréquentes dans les pays en développement, mais elles affectent également une proportion significative des populations Européenne.

Cette infection se manifeste parfois sous la forme d’ulcères duodénal ou gastrique, et l’inflammation qui est associée à ces conditions peut endommager l’ADN des cellules du système digestif et augmenter significativement le risque de cancer. Dans la grande majorité des cas, cependant, l’infection à H. pylori est asymptomatique, c’est-à-dire que la bactérie demeure dans un état latent, sans provoquer de dommages au système digestif. L’identification de facteurs qui sont capables de «réveiller» H. pylori et ainsi mettre en branle la cascade inflammatoire qui mène ultimement au cancer de l’estomac revêt donc une grande importance.

On sait depuis longtemps qu’un apport alimentaire excessif en sel augmente le risque de cancer de l’estomac. Pour déterminer si cette hausse pouvait être due à une activation de H. pylori, des chercheurs ont infecté des systèmes modèles avec la bactérie et examiné par la suite l’apparition de cancers de l’estomac selon le contenu du régime alimentaire en sel. Ils ont observé que les animaux nourris avec un surplus de sel étaient beaucoup plus inflammés au niveau de l’estomac et développaient des tumeurs gastriques.

Il semble que la présence excessive de sel stimule la production d’une protéine pro-cancéreuse (CagA) par H. pylori qui déclenche la cascade inflammatoire impliquée dans le développement du cancer de l’estomac. En d’autres mots, sans être un agent cancérigène en tant que tel, le sel est considéré comme un facteur secondaire qui soutient le développement du cancer de l’estomac en procurant à H. pylori les conditions optimales pour exprimer son potentiel inflammatoire et oncogénique.

Maladies auto-immunes déclenchées par l’excès de sel

Lorsqu’il est présent en excès, le sel alimentaire peut s’accumuler dans les tissus et activer la fonction de certaines cellules immunitaires inflammatoires. Cette activation peut s’avérer dangereuse, car au lieu de cibler les corps étrangers, le système immunitaire peut s’attaquer aux cellules du corps et promouvoir le développement de maladies auto-immunes.

En ce sens, il est intéressant de noter que l’augmentation marquée des maladies auto-immunes observée au cours des 50 dernières années coïncide avec l’utilisation excessive de ce condiment par l’industrie alimentaire, en particulier celle de la malbouffe.

Pour examiner plus en détail ce lien entre l’excès de sel et les maladies auto-immunes, des chercheurs se sont penchés sur l’impact du sel sur la fonction d’une classe de cellules immunitaires appelées TH17, reconnues pour participer activement au phénomène d’auto-immunité. Ils ont observé qu’une hausse de sel activait de façon spectaculaire l’activité de ces cellules, accompagnée d’une hausse majeure de la sécrétion de plusieurs cytokines inflammatoires (GM-CSF, TNF, IL- 2).

Cette hausse d’activité pourrait jouer un rôle important dans le développement des maladies auto-immunes, car des modèles génétiquement prédisposés à développer ces maladies voient leur état s’aggraver significativement lorsqu’ils sont nourris avec un régime alimentaire riche en sel.

Trop de sel mais des solutions existent

En moyenne, on absorbe en France plus du double de l’apport quotidien recommandé. Cet apport excessif est souvent bien involontaire, car environ 75 % du sel que nous consommons quotidiennement provient des produits alimentaires fabriqués industriellement.

La seule façon vraiment efficace de réduire l’apport en sel est donc de diminuer la consommation de produits préparés et de cuisiner soi-même le plus souvent possible. Et surtout, assaisonner un plat ne se résume pas à ajouter du sel !

Il existe plusieurs dizaines d’épices et arômes différents provenant de toutes les régions du globe et ces ingrédients savoureux peuvent nous permettre d’explorer de nouveaux horizons culinaires. Ou vous tourner vers le SYMBIOSAL dont notre site, Pressesante.com, vous parlait dans un précédent article. C’est le premier vrai-faux sel disponible dans le commerce. il a toutes les vertus gustatives du sel mais aucunes de ses contre-indications.

Source

Gaddy JA et coll. High dietary salt intake exacerbates Helicobacter pylori-induced gastric carcinogenesis. Infect. Immun; 81: 2258-67.

Kleinewietfeld M et coll. Sodium chloride drives autoimmune disease by the induction of pathogenic TH17 cells. Nature; 496: 518-22.

 

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