Avez-vous besoin de contacter la rédaction ? Envoyez vos e-mails à [email protected] ou sur notre formulaire.
Santé

Aphasie : causes, traitements et prévention de cette maladie

L'aphasie peut survenir à la suite de lésions cérébrales liées à la maladie d'Alzheimer ou à un accident vasculaire cérébral

L’aphasie est un trouble du langage qui peut affecter l’utilisation du langage par une personne. Elle peut avoir un impact sur sa capacité à parler, à comprendre, à lire et à écrire, mais pas nécessairement sur tous ces aspects. Elle survient souvent à la suite d’un accident vasculaire cérébral.

L’aphasie peut survenir à la suite de lésions cérébrales liées à la maladie d’Alzheimer ou à un accident vasculaire cérébral. Les difficultés auxquelles la personne sera confrontée dépendent des parties du cerveau qui sont touchées. Des études suggèrent qu’entre 9 % et 62 % des personnes ayant subi un accident vasculaire cérébral présentent un certain degré d’aphasie. Dans le passé, l’aphasie faisait uniquement référence à une déficience complète de la communication et du langage de la personne, tandis que la dysphasie était utilisée pour décrire une déficience partielle du langage. Toutefois, en raison d’une confusion entre la dysphasie et la dysphagie, un trouble de la déglutition, l’aphasie est désormais utilisée pour tous les degrés d’atteinte.

Ces articles pourraient vous intéresser

Types et symptômes

Il existe plusieurs types d’aphasie

– Aphasie fluide ou aphasie de Wernicke : la personne a du mal à comprendre le sens des mots prononcés, mais elle peut produire un discours connecté. Cependant, le discours peut être incohérent, avec des mots non pertinents qui s’immiscent. La lecture et l’écriture peuvent être difficiles.

– Aphasie non fluente, ou aphasie de Broca : la production de la parole est souvent courte et décrite comme haletante et laborieuse. Il est difficile d’accéder aux mots, et la formation des sons peut être difficile. L’écriture peut être affectée, mais la capacité de lire et de comprendre reste souvent intacte.

– Aphasie globale : elle affecte tous les aspects du langage. La personne peut être capable de dire quelques mots reconnaissables, mais elle ne peut pas comprendre la parole ou lire et écrire.

– Aphasie anomique : la personne peut produire un langage grammaticalement exact, mais elle a des difficultés à nommer les objets et les mots, de sorte qu’elle peut parler autour du mot en essayant de s’expliquer. L’écoute et la lecture peuvent rester intactes.

La personne aphasique éprouve normalement des difficultés notables dans l’utilisation de la parole et du langage. Elle peut être frustrée par son incapacité à s’exprimer.
Cependant, le type de difficulté sera différent selon le type d’aphasie dont elle souffre. Une faiblesse ou une paralysie d’un ou des deux côtés du visage ou du corps peut également rendre la production de la parole ou l’écriture plus difficile. Les muscles utilisés pour respirer ou avaler peuvent être affectés, ce qui a un impact sur la production des sons.

Causes de l’aphasie

La partie du cerveau qui contrôle la reconnaissance de la parole et du langage est appelée centre du langage. Il s’agit notamment de l’aire de Broca et de l’aire de Wernicke. L’aphasie survient lorsque l’une de ces parties du cerveau ou les voies neuronales qui les relient sont endommagées.

À lire aussi

Les dommages peuvent résulter de :

– Un accident vasculaire cérébral
– Une lésion cérébrale traumatique
– Épilepsie
– Migraine
– Tumeur cérébrale
– la maladie d’Alzheimer
– la maladie de Parkinson
Le type d’aphasie dépend de la partie du cerveau qui est endommagée.

L’aphasie globale survient lorsque le centre du langage est largement endommagé, l’aphasie fluide résulte normalement d’une lésion du lobe temporal, ou du côté du cerveau, et l’aphasie non fluide survient en cas de lésion du lobe frontal, ou de l’avant du cerveau.

Voici quelques exercices de base qui peuvent aider à évaluer les compétences linguistiques du patient :

– Nommer des objets qui commencent par une certaine lettre
– Lire ou écrire
– Tenir une conversation
– Comprendre des directions et des ordres

Un diagnostic complet comprendra également une tomographie par ordinateur (CT) ou une imagerie par résonance magnétique (IRM) pour déterminer l’emplacement et le degré des lésions cérébrales à l’origine de l’aphasie.

Traitement

L’orthophonie est le seul traitement de l’aphasie. La plupart des personnes ne retrouvent pas l’usage complet de leurs capacités de communication, mais l’orthophonie peut apporter une amélioration significative, même en cas d’aphasie globale.

La logopédie vise à obtenir:

– Une meilleure utilisation des capacités linguistiques existantes
– Améliorer les capacités linguistiques en les réapprenant
– la capacité à communiquer d’une manière différente, en compensant les mots manquants dans le discours.

Comme il existe différents niveaux d’aphasie et que tout le monde n’apprend pas de la même manière, les techniques de logopédie varient.

Thérapie de l’intonation mélodique (MIT)

Elle est principalement utilisée pour traiter l’aphasie non fluente. Elle consiste à fredonner ou à chanter en rythme, ce que l’on appelle l’intonation mélodique, tout en répétant des phrases et des mots avec lesquels le patient a du mal. Ce processus stimule l’activité cérébrale dans l’hémisphère droit. Il peut aider à augmenter le nombre de mots que le patient peut dire.

Thérapie de groupe

Un petit groupe de personnes atteintes d’aphasie se réunit avec un thérapeute et communique. Cela permet aux patients de pratiquer et d’améliorer leurs compétences linguistiques en interagissant avec un groupe de personnes dans un environnement confortable et utile.

Formation par script informatisé (CST)

Il s’agit d’un script délivré par un ordinateur et basé sur des conversations de la vie quotidienne. Il donne au patient l’occasion de mettre en pratique ses compétences en matière de communication dans des situations réalistes.

Comment aider

Quelques conseils qui peuvent aider les gens à communiquer avec une personne aphasique.

– Avoir un ami avec qui s’exercer peut aider une personne aphasique à retrouver ses capacités d’expression orale.

– Obtenir l’attention de la personne avant de commencer à parler, et maintenir un contact visuel.

– Éliminez les bruits de fond

– Gardez votre voix à un volume normal, mais parlez plus lentement que d’habitude.

– Faites des phrases courtes et simples et évitez les questions qui nécessitent une réponse compliquée.

– Ne changez pas brusquement de sujet de conversation

– Ne forcez pas votre interlocuteur à répondre et laissez-lui le temps de parler.

– Utilisez des questions de type Oui/Non

– Minimisez les erreurs et évitez de les corriger, car la personne pourrait trouver cela frustrant.

– Participez à des activités normales si possible.

– N’oubliez pas que le trouble dont souffre la personne affecte sa façon de communiquer, son ton ne reflète pas nécessairement son humeur.

– Essayez de garder un bloc-notes ou du papier et un stylo à portée de main, car cela peut l’aider à communiquer.

Rappelez-vous que la capacité de penser de la personne n’est pas nécessairement altérée. Parlez-lui comme à un adulte intelligent, comme vous l’auriez fait avant qu’elle ne soit atteinte d’aphasie.

Complications

L’aphasie a un impact sur de nombreux aspects de la vie, des relations personnelles au bien-être économique, car la communication est fondamentale dans la vie quotidienne. Le patient peut se sentir frustré et angoissé, et ses proches peuvent s’impatienter. Associée à d’autres effets de l’AVC, l’aphasie peut conduire à la dépression. Une personne aphasique est encouragée à participer à des groupes de soutien et à demander à quelqu’un de l’aider à mettre en pratique ses capacités de communication. Si elle présente un risque de dépression, elle doit consulter son médecin pour un traitement. Avant de rencontrer un médecin, un ami peut l’aider à répéter ce qu’elle veut dire ou à écrire les questions qu’elle se pose.

Prévenir l’AVC, prévenir l’aphasie

La principale cause de l’aphasie est un accident vasculaire cérébral (AVC). Éviter un AVC peut donc réduire le risque d’aphasie.

Les précautions que l’on peut prendre à cet effet sont les suivantes :

– Faire de l’exercice régulièrement
– Manger sainement
– surveiller et contrôler la tension artérielle
– éviter le tabagisme
– Maintenir une faible consommation d’alcool
– Gérer le stress
Si une personne présente des signes d’attaque cérébrale, il est important de consulter un médecin dès que possible, car cela est crucial pour la récupération.

Les signes indiquant qu’une personne subit ou est sur le point de subir un accident vasculaire cérébral sont les suivants:

– Vision floue, noircie ou double
– Vertiges, difficultés à marcher, perte d’équilibre et de coordination
– engourdissement, faiblesse ou paralysie d’un côté du corps
– Troubles de l’élocution
– Maux de tête soudains et violents

Voici les signes qui doivent vous faire réagir d’urgence

VISAGE : Le visage de la personne est-il tombé d’un côté ?
BRAS : Peut-elle les lever ?
PAROLE : La personne a-t-elle des difficultés à parler ?
TEMPS : Si l’un de ces trois symptômes est présent, appelez immédiatement les secours.
Une aide rapide peut sauver la vie d’une personne et augmenter ses chances de récupération après une attaque.

Sources

Aphasie

Flowers, H., Skoretz, S.A., Silver, F.L., Rochon, E., Fang, J., Flamand-Roze, C., Martino, R. (2016, December). Poststroke aphasia frequency, recovery, and outcomes: A systematic review and meta-analysis. Archives of Physical Medicine and Rehabilitation

5/5 - (2 votes) Avez-vous trouvé cet article utile?

Photo de Marie Desange

Marie Desange

Je suis une journaliste spécialisée dans le domaine de la santé, connue pour son engagement en faveur de l'information précise et accessible dans ce domaine crucial.

Ces articles pourraient vous intéresser