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Un sommeil « optimal » associé à un risque cardiovasculaire réduit de 74 %

De nouvelles recherches confirment qu'un bon sommeil est essentiel à la prévention de la santé cardiovasculaire

Marie Desange

De nouvelles recherches confirment qu’un bon sommeil est essentiel à la santé cardiovasculaire. Des chercheurs ont examiné la relation entre le risque cardiovasculaire et la qualité du sommeil. Ils ont constaté qu’une meilleure qualité de sommeil est liée à un risque cardiovasculaire plus faible. Ils ont noté qu’une sensibilisation accrue à la qualité et à la quantité du sommeil pourrait améliorer la qualité du sommeil et potentiellement réduire le risque cardiovasculaire. Des études montrent que le trouble du sommeil est lié à de multiples problèmes cardiovasculaires. Les recherches indiquent également que des habitudes de sommeil saines réduisent le risque cardiovasculaire, même chez les personnes présentant un risque génétique élevé.

La plupart des études examinant le lien entre la qualité du sommeil et le risque cardiovasculaire se sont concentrées sur une seule dimension du sommeil : la durée du sommeil ou l’apnée du sommeil. L’effet combiné de plusieurs dimensions du sommeil sur la santé cardiovasculaire reste donc peu étudié. Récemment, des chercheurs de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale de Paris (France) ont étudié l’effet conjoint de plusieurs habitudes de sommeil sur l’incidence des maladies cardiovasculaires. Ils ont constaté qu’un score de sommeil globalement plus sain était lié à un risque plus faible de maladie cardiovasculaire et d’accident vasculaire cérébral. Ils ont présenté leurs conclusions lors du congrès de la Société européenne de cardiologie.

Meilleur est le sommeil, plus faible est le risque cardiovasculaire

Pour l’étude, les chercheurs ont analysé les données recueillies entre 2008 et 2011 auprès de 7 203 hommes et femmes âgés de 50 à 75 ans. Tous ne souffraient d’aucune pathologie cardiovasculaire au début de l’étude.
Chaque participant a subi un examen physique et divers tests biologiques. Ils ont également fourni des informations sur leur mode de vie et leurs antécédents médicaux. Les chercheurs ont évalué les habitudes de sommeil des participants par le biais d’un questionnaire, en s’intéressant à:

la durée du sommeil
l’insomnie
le chronotype de réveil précoce, connu sous le nom de « personne du matin ».
l’apnée du sommeil
la somnolence diurne subjective.
Un score de 1 ou 0 a été attribué à chaque dimension. Les critères permettant d’obtenir un score de 1 ou un score « sain » sont les suivants :

chronotype précoce
une durée de sommeil de 7 à 8 heures par jour
pas ou peu d’insomnie
pas d’apnée du sommeil
pas de somnolence diurne fréquente.

Les scores globaux de sommeil des participants allaient donc de 0 à 5. Parmi les participants, 6,9% avaient un score de sommeil de 0 ou 1, et 10,4% avaient un score de sommeil optimal de 5. Après un suivi médian de 8 ans, les chercheurs ont noté que les participants ayant un score de 5, sommeil optimal, présentaient un risque de troubles cardiovasculaires inférieur de 74 % à celui des personnes ayant la plus mauvaise qualité de sommeil. Ils ont ajouté que chaque augmentation d’un point du score de sommeil sain correspondait à une réduction de 22 % du risque cardiovasculaire.

Quels sont les mécanismes sous-jacents ?

Les recherches actuelles suggèrent qu’un sommeil sain est vital pour le repos du cœur et du cerveau. En l’absence de sommeil, il peut y avoir une augmentation de l’inflammation, une libération d’hormones de stress et une diminution de l’élimination des toxines du cerveau. Ces phénomènes peuvent entraîner des fluctuations du rythme cardiaque et une augmentation de la pression artérielle pendant la nuit. Nous pensons que cela peut conduire à des maladies cardiaques telles qu’une pression artérielle incontrôlée: l’hypertension, des rythmes cardiaques irréguliers comme la fibrillation auriculaire et éventuellement une mauvaise cognition [ou] des difficultés de mémoire. Un mauvais sommeil, s’il est secondaire à une apnée du sommeil sous-jacente, peut également entraîner un risque accru d’accident vasculaire cérébral/de caillots sanguins par le biais de l’inflammation, ainsi qu’un manque d’oxygène la nuit et un épaississement du sang, qui résulte d’un faible taux d’oxygène chronique dans le sang.

L’augmentation du tonus du système nerveux sympathique est responsable d’une circulation plus importante de catécholamines, qui sont des hormones entraînant une augmentation de la fréquence cardiaque, de la pression sanguine et de la résistance vasculaire. Indirectement, un mauvais sommeil contribue à la dérégulation des hormones impliquées dans la faim. Cela contribue à l’obésité, qui est un facteur de risque important de maladie cardiovasculaire. Les chercheurs ont conclu qu’une meilleure qualité de sommeil dans plusieurs dimensions est liée à un risque plus faible de maladie cardiovasculaire et d’accident vasculaire cérébral.

 

Conseils d’experts pour améliorer le sommeil

Les spécialistes du sommeil recommandent de donner la priorité au sommeil et que 7 à 8 heures de sommeil par nuit sont idéales pour la santé cardiaque.

Il est également important de pratiquer une bonne hygiène du sommeil, qui consiste à se mettre dans la meilleure position pour bien dormir en optimisant son horaire de sommeil, sa routine au coucher et son environnement de sommeil.

Respectez un horaire de sommeil stable, c’est-à-dire essayez de vous coucher et de vous réveiller à la même heure chaque jour, et essayez de garder le même horaire de sommeil en semaine et le week-end pour éviter de perturber le rythme veille-sommeil de votre horloge biologique. Profitez de l’heure qui précède le coucher pour vous détendre et vous relaxer, et optimisez votre environnement de sommeil en rendant votre chambre confortable, calme, fraîche et sombre.

Débarrassez-vous des distractions telles que la lumière vive et le bruit. Par exemple, utilisez des rideaux épais ou un masque pour les yeux pour empêcher la lumière d’interrompre votre sommeil et évitez les sources de lumière vive comme les ordinateurs, les téléviseurs et les téléphones. Essayez également d’étouffer tout bruit en utilisant des bouchons d’oreille ou une machine à bruit blanc, et évitez les stimulants comme la nicotine et la caféine.

Enfin, du point de vue de la santé publique, il est essentiel d’accroître la sensibilisation et les connaissances en matière de santé sur la qualité du sommeil. Cela pourrait en effet commencer tôt dans la vie, dès l’école primaire peut-être. Cela pourrait représenter une merveilleuse fenêtre d’opportunité pour apprendre très tôt à adopter une bonne hygiène de sommeil.

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