Toux avec du sang : comprendre les causes, les symptômes et la conduite à tenir
La présence de sang dans les expectorations, connue sous le terme médical d'hémoptysie, peut être le signe de divers problèmes de santé, allant des infections bénignes aux maladies graves comme le cancer.

Toux persistante, légère irritation ou brusque accès de toux sanguinolente, la présence de sang dans les expectorations inquiète, à juste titre. Ce phénomène, connu sous le nom d’hémoptysie, peut révéler des maladies bénignes ou, plus rarement, des affections nécessitant une intervention urgente. Mais comment distinguer une petite lésion sans gravité d’un symptôme d’une maladie sous-jacente plus inquiétante ? Cet article propose un tour d’horizon détaillé sur les causes de crachats de sang, les symptômes associés ainsi que les démarches à suivre en cas de toux sanglante.
Reconnaître l’hémoptysie : symptômes et degré de gravité
Lorsqu’il s’agit d’hémoptysie, la quantité de sang craché varie d’une personne à l’autre et oriente le diagnostic. On classe généralement ce symptôme en plusieurs catégories, suivant le volume observé :
- Hémoptysie légère : de minces filets de sang ou des crachats rosés, signalant une présence sanguine en très faible quantité.
- Hémoptysie légère à modérée : la quantité de sang est plus marquée, bien qu’elle demeure généralement inférieure à 100 millilitres sur 24 heures, soit environ moins d’une demi-tasse. Cela va au-delà de simples traces.
- Hémoptysie massive : l’expectoration atteint ou dépasse 100 à 1 000 millilitres sur une journée, soit jusqu’à près d’un quart de litre. Cette situation représente une véritable urgence médicale.
Bien entendu, ces seuils restent indicatifs. Le ressenti du patient, la fréquence des épisodes et le contexte général de santé doivent guider l’attitude face à ce symptôme.
Origines de l’hémoptysie : distinguer les causes potentielles
Le sang qui s’invite dans les expectorations provient généralement des voies respiratoires inférieures, mais une confusion reste possible avec d’autres sources (bouche, nez, gorge), on parle alors de « fausse hémoptysie ». Pour écarter les erreurs de diagnostic, il importe d’éliminer les autres causes de saignement, telles que les causes de l’hématurie, qui peuvent parfois prêter à confusion, notamment si l’expulsion du sang se fait de façon simultanée au travers d’autres fluides corporels.
Affections infectieuses
- Pneumonie : infection bactérienne des poumons, responsable de lésions et de ruptures capillaires.
- Bronchite aiguë ou chronique : l’inflammation persistante des bronches fragilise la muqueuse.
- Infections fongiques : certaines mycoses pulmonaires rares peuvent s’accompagner de saignements.
- Tuberculose : infection sévère causée par le bacille de Koch, toujours en cause dans une proportion non négligeable de cas d’hémoptysie dans le monde.
Tumeurs et pathologies malignes
Le cancer du poumon, y compris chez les personnes ne présentant pas de facteur de risque évident, demeure l’une des causes non négligeables d’hémoptysie. Qu’il s’agisse d’une tumeur bénigne ou maligne, l’infiltration des vaisseaux sanguins par la masse tumorale peut provoquer un saignement important, parfois révélateur. D’autres cancers, tels que les métastases pulmonaires ou les tumeurs des bronches, sont également impliqués.
Problèmes vasculaires
- Embolie pulmonaire (EP) : la migration d’un caillot sanguin obstrue une artère pulmonaire, entraînant parfois une rupture vasculaire et un saignement. Pour mieux connaître les réalités et la détection d’un caillot de sang, il convient de s’informer auprès de sources spécialisées.
- Malformations vasculaires pulmonaires : elles sont plus rares mais peuvent favoriser l’apparition d’hémoptysie à répétition.
Causes inflammatoires et autres facteurs
- Bronchectasies : dilatation anormale des bronches, source d’inflammations chroniques et d’exacerbations hémorragiques.
- Vascularite ou maladie auto-immune : inflammation des vaisseaux pulmonaires comme dans la granulomatose avec polyangéite (ex-Wegener).
- Lésions traumatiques : blessure directe des voies respiratoires due à une intubation, une intervention ou un accident.
- Corps étranger : rarement, l’inhalation accidentelle d’un objet peut engendrer une irritation puis un saignement.
Dans un certain nombre de cas, aucune origine précise n’est identifiée après les examens – on considère alors l’hémoptysie comme « idiopathique ».
Médicaments et risques médicamenteux
Des traitements prescrits, en particulier les anticoagulants destinés à fluidifier le sang et prévenir les thromboses, exposent leurs utilisateurs à un sur-risque d’hémoptysie. Ainsi, des patients traités pour une maladie cardiovasculaire ou ayant déjà subi une embolie reçoivent fréquemment ce type de médicaments.
Soutenez Pressesante.com : Rejoignez notre communauté sur Tipeee
Individualiser le risque et signaler d’emblée la survenue d’une toux sanglante à son médecin est impératif, car il pourrait s’agir d’un effet indésirable sérieux. Pour mieux appréhender comment identifier un caillot de sang, il existe des indicateurs à surveiller scrupuleusement.
Soins et traitements possibles de l’hémoptysie
Examens et évaluation
Toute toux avec du sang justifie une prise en charge rapide. Le médecin cherchera à documenter la quantité, la durée, l’aspect du sang et associera une batterie d’examens afin d’orienter son diagnostic :
- Inspection physique et interrogatoire médical précis
- Biologie sanguine (numération globulaire, recherche de troubles de la coagulation, marqueurs infectieux)
- Imagerie : radiographie du thorax puis scanner thoracique haute résolution
- Endoscopie bronchique (bronchoscopie) pour visualiser l’intérieur des voies respiratoires
La rapidité d’exécution et l’étendue des explorations dépendront du contexte clinique.
Médicaments adaptés à la cause
- Infections : traitement antibiotique contre les bactéries identifiées, médicaments antifongiques si une mycose est repérée, ou traitements antituberculeux spécifiques dans le cas d’une tuberculose pulmonaire. La disparition de l’infection entraîne généralement la résolution du saignement.
- Cancer pulmonaire : l’éradication de la tumeur par chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie ou thérapies ciblées peut atténuer la fréquence de l’hémoptysie.
- Embolie pulmonaire : la prise en charge repose normalement sur les anticoagulants, mais ce traitement expose à davantage de saignements, imposant parfois une surveillance accrue, voire une adaptation des doses selon la situation.
- Effets secondaires médicamenteux : en cas de suspicion d’implication d’un anticoagulant, la suspension temporaire du traitement peut s’imposer, toujours sous supervision médicale.
Un suivi régulier, notamment lors de la perte importante de sang, permet de vérifier les conséquences de la perte de sang, en particulier en cas d’hémoptysie massive.
Interventions et actes médicaux spécialisés
Lorsque la quantité de sang présente dans les voies respiratoires met en danger la fonction respiratoire, une intervention urgente s’impose. Plusieurs techniques existent pour stopper ou limiter le flux sanguin :
- Bronchoscopie interventionnelle : cet examen permet d’extraire directement les caillots bloquant les bronches, d’aspirer le sang et d’identifier la région du saignement. Des gestes complémentaires sont réalisés : injection de sérum froid pour contracter les vaisseaux, obturation temporaire par un ballonnet gonflable ou même coagulation par laser.
- Embolisation artérielle bronchique : par voie radiologique, l’artère responsable du saignement est repérée grâce à l’imagerie puis obstruée à l’aide de minuscules particules, visant à faire cesser l’hémorragie.
- Chirurgie : en dernier recours, un acte chirurgical lourd (résection partielle du poumon ou ablation d’une tumeur par exemple) s’applique dans les cas de saignement massif non contrôlable par d’autres moyens.
Facteurs aggravants et risques de complications
Une hémoptysie abondante fait courir le danger d’obstruer les voies aériennes par accumulation de sang coagulé, ce qui réduit l’apport d’oxygène à l’ensemble de l’organisme. Cela pèse sur le cœur, le cerveau et d’autres organes vitaux, particulièrement chez les personnes âgées ou fragilisées.
Certaines populations présentent plus de risques de complications :
- Personnes immunodéprimées (patients sous chimiothérapie, personnes vivant avec le VIH, transplantés)
- Fumeurs ou ex-fumeurs (vulnérabilité accrue à la pathologie tumorale)
- Antécédents pulmonaires connus (bronchiectasies, asthme sévère, maladies interstitielles…)
- Sujets poly-médicamenteux, notamment sous anticoagulants ou antiagrégants plaquettaires
Savoir réagir face à une toux sanglante : consultations et urgences
Face à l’apparition de sang dans les crachats, surtout lors du premier épisode, il reste recommandé de solliciter rapidement un avis médical. Si la quantité de sang expectorée est modeste et que le patient ne présente pas de signe d’essoufflement majeur ni de douleurs thoraciques, une consultation programmée dans les jours suivants sera appropriée. Cependant, toute hémoptysie massive, récidivante ou accompagnée de symptômes de gravité (fièvre persistante, altération générale, essoufflement, douleurs, coloration bleue des lèvres ou extrémités) justifie une prise en charge urgente, avec appel aux services d’urgences ou transport immédiat à l’hôpital.
Il est aussi pertinent de connaître les Causes de sang dans d’autres excrétions corporelles, afin de différencier les situations et comprendre les signaux d’alerte, particulièrement chez les personnes à antécédents médicaux complexes.
À ne pas oublier : points-clés sur l’hémoptysie
- La toux accompagnée de sang n’est jamais à banaliser, même si elle paraît minime ou passagère. Cela peut signer une infection banale tout comme signaler une pathologie pulmonaire sérieuse.
- Un volume de sang important, l’association à d’autres symptômes tels que fièvre, amaigrissement, essoufflement ou un terrain médical à risque rendent indispensable l’avis spécialisé et souvent des examens complémentaires poussés.
- Le traitement dépend, avant tout, de la cause identifiée. Du simple traitement antibiotique à la chirurgie en passant par les actes de radiologie interventionnelle, les options s’adaptent à la gravité et à l’origine du trouble.
- Prendre certains médicaments, en particulier les anticoagulants, peut majorer la fréquence et l’importance des saignements.
- Une hémoptysie massive est une urgence : elle expose à l’asphyxie et peut mettre en jeu le pronostic vital.
- Enfin, l’identification précoce et la consultation rapide demeurent les meilleurs atouts pour limiter les complications.
Références : Société de pneumologie de langue française (SPLF), Recommandations HAS 2023, MedlinePlus (U.S. National Library of Medicine).