Radical Remission, les 9 clés de ceux qui ont guéri du cancer

Radical Remission est un livre publié en 2014 par le Pr Kelly Turner. Livre qui a été durant des mois au top du classement du Journal le New York Times. Diplômée d’Harvard et de Berkeley, chercheuse au Memorial Sloan-Kettering Cancer Institut de New York, Kelly Turner s’est penchée sur les cas publiés dans la littérature médicale de rémission « radicale », nous dirions plus définitive, de cancer. Sur plus de 1000 cas étudiés dans la littérature et après plus de 100 interviews de survivants, elle a pu établir une liste de 9 clés retrouvées chez la majorité d’entre eux. Les voici. 

Plus de 1000 cas de rémission spontanée publiés dans les journaux médicaux,  mais avant elle, aucun médecin n’avait tenté d’expliquer ces cas ou souhaité s’y intéresser. Elle décida de chercher dans les dossiers médicaux de ces cas particuliers, de les rencontrer, de les interviewer pour savoir s’ils avaient des points en commun, mis en place des comportements : alimentaires, d’hygiène de vie, des thérapies psy ou autres pour tenter de comprendre pourquoi et comment ils avaient vaincu le cancer. Ce n’est pas parce que l’on ne peut pas l’expliquer médicalement, pour le moment, que ca ne vaut pas le coup de parler des cas de rémissions de cancer se dit-elle. C’est par exemple en étudiant une anormalité qu’Alexander Fleming découvrit la pénicilline, le premier antibiotique. Découverte qui sauva très certainement le plus d’humains dans toute l’histoire de la médecine.

Changer les facteurs de vie qui ont vu le cancer apparaître et se développer

Une « rémission radicale », n’est pas une « guérison miraculeuse ».  Elle se définit par certains critères. Pour le Pr Turner, est considérée comme guérie du cancer :

– une personne dont le cancer disparaît totalement sans l’usage de la médecine conventionnelle

– une personne dont la progression du cancer n’est pas arrêtée et qui arrête ses trainements pour se tourner vers les médecines alternatives ou complémentaires

– une personne qui suit le protocole médical pour son cancer mais qui en plus use de méthodes alternatives et qui survit au-delà des statistiques prévisionnelles en fonction du stade du cancer et de son agressivité.

Kelly Turner a donc décidé de rencontrer ces survivants et de tâcher de comprendre ce qu’elles avaient fait pour guérir. Après une analyse des points communs entre ces personnes, ce sont d’abord 75 facteurs qui sont apparus, puis ramenés à 9 facteurs les plus importants, présents statistiquement dans le plus d’interviews.

La liste des 9 facteurs :

  1. Changer radicalement son alimentation
  2. Prendre sa santé en main
  3. Suivre son intuition
  4. Utiliser des plantes et des compléments alimentaires
  5. Se libérer d’émotions enfermées
  6. Augmenter les émotions positives
  7. S’impliquer dans des rapports sociaux
  8. Approfondir une activité spirituelle
  9. Trouver des raisons fortes de vivre

Ce n’est pas un classement par ordre  d’importance de facteurs, certaines personnes se sont plus concentrées sur tel ou tel mais toutes ont en commun ces 9 points.

Il ne s’agit pas dans ce livre de donner de faux espoirs et de faire croire qu’en suivant ces points, les personnes atteintes d’un cancer guériront. Le fait est que ces cas de rémission existent, sont vrais, répertoriés (trop peu) dans la littérature scientifique et que ces « anomalies » montrent juste qu’il vaut mieux garder de la distance avec les verdicts des statistiques, (espérance de vie) et qu’en reprenant la main sur leur maladie, beaucoup de personnes ont pu défier les statistiques. Ces 9 facteurs ne sont que des hypothèses de « bons leviers » pour lutter contre la maladie…et la battre, mais ils valent d’être dits.

1) Changer radicalement son alimentation

Chaque personne interrogée s’est demandé ce qu’elle pouvait bien faire, par son alimentation pour l’aider à lutter le cancer. Après tout, ce qu’on absorbe tous les jours, trois fois par jour, doit bien avoir un impact sur le corps. Dans un sens ou dans l’autre.

D’abord éliminer de l’alimentation :

– Les sucreries (bonbons, glaces, sirops, pâtisseries, barres sucrées), la raison principale est que les cellules cancéreuses se nourrissent principalement de sucre. D’ailleurs, quand on fait des visites de contrôle dans les services d’oncologie et que l’on fait un Pet Scan, on absorbe du glucose et l’on voit ensuite par imagerie médicale où ce glucose est principalement absorbé.  S’il y a des points de concentration du glucose, c’est qu’il y a des cellules pour le capter et l’absorber en masse.

– La viande rouge : il est bien établi maintenant que la viande rouge est un facteur majeur d’apparition de plusieurs types de cancer : colorectal, sein, par exemple. Deux portions de viande rouge par semaine doit être un maximum.

– Les produits laitiers (fromage, yaourt, lait) : la caséine (une protéine du lait) fait également croître les cellules tumorales, in vitro et in vivo (sur modèle animal). Des souris ont ainsi vu un cancer se déclencher par simple absorbation répétée de caséine. De plus, on retrouve dans le lait, des traces d’antibiotiques et de pesticides.

– Les produits raffinés et transformés : les produits transformés contiennent, sels, sucre, graisses saturées, conservateurs, acidifiants, colorants, arômes, etc.. tout un cocktail chimique dont on peut se passer. De plus, le processus de transformation vide les matières premières (légumes, fruits, céréales) de leurs nutriments essentiels.

Privilégier dans son alimentation :

– les fruits et légumes qui contiennent tout ce dont le corps a besoin, vitamines et minéraux, hydrates de carbones (glucides), fibres, protéines, et de bons acides gras omega 3.

Une grande étude menée sur 15 mille femmes  a montré que celles qui mangent 5 fruits et légumes par jour et font 30 min de sport, on un risque de rechute du cancer du sein divisé par deux.  De plus, certains composés naturels contenus dans les crucifères : brocolis, choux ou dans les alliacées :  oignons, ail, aident à lutter contre certains cancers et bloquent la prolifération des métastases. De façon générale, privilégier le bio.

L’eau de consommation est filtrée pour éliminer les traces et résidus de médicaments, pesticides, et engrais.

2) Prendre sa santé en main

Prendre une part active à sa santé aide à aller mieux, de façon globale, à ne plus avoir l’impression de subir sa maladie et ses traitements. Cela aide à cultiver l’impression de reprise de contrôle sur quelque chose qui échappe complémentent.

Prendre une part active à sa guérison, s’est être disposé à faire des changements dans sa vie et être capable de négocier avec ses résistances. Par exemple :

– Ne pas rester passif, prendre soin de soi.

– Avoir l’envie de faire des changements dans sa vie ne va pas de soi, il va peut-être falloir s’interroger sur des : situations stressantes, lieux ou personnes déplaisantes que l’on ne veut plus.

– Compter avec la résistance des autres, de l’entourage à ces changements

– Dans l’idéal, trouver un médecin qui ne soit pas embêté que vous posiez des questions sur votre état de santé, les traitements à venir, les options de la vie de tous les jours. Soyez actif avec votre médecin.

– Restez informé et cherchez des informations de qualité qui peuvent vous aider, en apprenant aussi à différencier le bon grain de l’ivraie en terme d’information.

– Prenez un bout de papier, faites 4 cases : physique, mental, émotionnel, spirituel et notez tant ce que vous aimez et qui vous fait du bien dans ces cases que ce qui vous déplaît. Cela vous aidera à faire des choix en privilégiant l’un et en évitant l’autre.

– Essayez de vous entourer de quelqu’un qui vous soutient dans votre démarche de prise en main.

3) Suivre son intuition

Certains survivants pensent que leur corps « sait » ce qui est bon pour lui, que le corps a une connaissance intuitive de ce dont il a besoin pour se soigner. Ils pensent que le corps sait ce qui lui a causé des préjudices et les comportements qui ont poussé à perdre l’équilibre.

Beaucoup ont écouté leur intuition, ce sentiment diffus et incertain mais qui sait se rendre présent. Ils ont ainsi soit :

-quitter leur travail qu’ils détestaient, changer de climat, changer d’alimentation, d’amis, de couple….

– Pour développer son intuition, quelques habitudes peuvent être utiles : éviter de regarder la télévision et lire les journaux. Les mauvaises nouvelles polarisent l’esprit dans ce sens.  Se relaxer le plus souvent possible. Méditer, écouter des musiques de médiation guidée, être attentif à ses rêves et les noter le matin.

4) Prendre des plantes et des compléments alimentaires

La différence et la complémentarité entre la chimiothérapie et les herbes et compléments alimentaires sont que la première vise à tuer les cellules cancéreuses alors que les suppléments visent à renforcer l’immunité et le corps pour l’aider à lutter contre le cancer. Les herbes et compléments alimentaires ne peuvent pas seuls guérir du cancer mais peuvent aider à renforcer et détoxifier le corps. Mieux vaut toujours en parler avec son médecin car certains principes actifs, si naturels soient-ils peuvent bloquer ou limiter les effets d’une chimiothérapie.

Une grande étude publiée dans le JAMA en 2014 (le Journal of the American Medical Association), qui a suivi 14 600 hommes pendant 14 ans, a montré que ceux qui prennent quotidiennement des vitamines et suppléments réduisent leur risque de développer un cancer. Les auteurs de l’étude concluent à l’intérêt préventif de la supplémentation.

Les compléments les plus fréquemment utilisés par les survivants sont :

– Prébiotiques et probiotiques qui aident les bonnes bactéries de l’intestin à mieux digérer et absorber les nutriments. Ils aident à améliorer l’immunité.

– Antifongiques, (contre le candida albican) antiparasites, antibactériens et détoxifiants du foie.

– Stimulants du système immunitaire : vitamine C à haute dose, omega 3, certains champignons et minéraux

– Vit B12, vitamine D, mélatonine

– Thé vert

Beaucoup de personnes ayant vaincu le cancer pensent qu’à son origine, il y a un problème d’émotions négatives qui ont été entretenues ou ignorées et refoulées. Les mettre à jour et s’en libérer leur est apparu comme un moyen de soulager l’esprit, de retrouver un calme mental et une foi en l’avenir.

Les émotions refoulées sont toutes des émotions liées au passé, qu’elles soient négatives (colère, peur, regrets, tristesse,) ou  positives comme la joie, créant de la nostalgie et empêchant de projeter un avenir heureux. Aucune émotion ne cause le cancer à elle seule mais elle peut générer un stress constant, affaiblir le corps et le système immunitaire et favoriser la sécrétion d’hormones qui favorisent la progression du cancer.

Pour la libération émotionnelle vous pouvez :

– Ecrire dans un journal la liste des souvenirs/émotions qui vous pèsent. Puis le bruler. Ce n’est pas magique, juste un acte concret qui vous implique dans l’abandon de ces émotions.

– Faire tous les jours des exercices de gestion du stress comme la cohérence cardiaque

– faire des séances d’EMDR ou d’hypnothérapie.

Le bonheur serait-il un des secrets de la vie ? Une majorité de survivants guéris le pensent. Tous, ils ont fait bien attention à ne choisir de vivre que ce qui génère en eux des émotions positives comme l’amour, la joie et le bonheur. En faisant attention d’éviter les situations stressantes, de trop s’inquiéter ou de verser dans  les regrets,  la colère, la tristesse. L’amour de soi, de sa vie et des autres est devenu leur priorité. C’est un bon moyen de stimuler positivement le système immunitaire et de détendre le système nerveux, capital dans la gestion du stress.

Les émotions positives ont un effet concret et direct sur le corps. Elles permettent au corps de sécréter des hormones telles que la sérotonine, l’ocytocine, la dopamine et les endorphines, que des substances qui nous font nous sentir bien. Elles contribuent également à faire baisser la pression sanguine et le cortisol ( hormone du stress).

Les émotions positives aider à augmenter la circulation sanguine, approfondir la respiration ce qui favorise l’oxygénation du corps, ralentir la digestion et permettre une meilleure absorption des nutriments, augment l’activité des globules blancs en charge de notre immunité, et plus particulièrement celle des Natural Killers, globules blancs dédiés à la lutte contre les cellules tumorales. Les survivants ont tous instauré le bonheur comme habitude de vie.

7) Le soutien des autres

L’entourage, les proches, amis, familles, les personnes de confiance ou complices est crucial aux moments difficiles de la vie. Ils aident bien plus que par le réconfort. Le sentiment d’être aimé et soutenu aide directement le corps, par le jeux des hormones du bien être,  à aller mieux . L’un des buts est aussi de ne pas se sentir seul.

En ce sens, ne pas hésiter à rejoindre des groupes de patients, à demander de l’aide quand le besoin est là et à rejoindre des cercles de personnes s’adonnant à la même passion que la votre ou s’efforçant de répandre de la bienveillance et de l’attention.

8) Approfondir sa démarche spirituelle

La spiritualité est un sujet délicat. Les survivants interrogés ont décrit leur implication dans des activités « spirituelles » comme apportant un bénéfice tant émotionnel que physique.  Les activités dites spirituelles des survivants allaient du Yoga, en passant par la prière, la méditation, ou marcher dans la nature. L’idée étant toujours de se sentir connecté, relié à quelque chose qui vous apparaît comme fondamentalement bon et qui vous apporte un réel sentiment de paix intérieur.

Cela permet de ressentir des émotions positives et de se focaliser sur autre chose que la maladie.

Afin de ressentir un fort sentiment d’apaisement, vous pouvez commencer par travailler à calmer la respiration et le rythme cardiaque avec les exercices de cohérence cardiaque,

Vous tourner vers les méditations guidées ou les marches dans la nature, adresser des prières quotidiennement ou méditer. Rejoindre des groupes aux buts et motivations claires.

9) Avoir de fortes raisons de vivre

Les analyses des interviews des survivants ont montré que tous avaient non seulement la volonté de « ne pas mourir » mais surtout, voulaient continuer à vivre, ce qui fait pour eux une nette différence. Les liens non encore élucidés entre l’esprit et le corps laissent toutefois penser que l’esprit a un réel pouvoir sur les réponses immunitaires et plus globalement sur « l’énergie vitale » du corps. Ainsi, de fortes raisons de continuer à vivre ont contribué dans de nombreux cas à renforcer le corps et la volonté de traverser victorieusement cette épreuve. L’esprit combatif seul ne semble pas faire de différence au regard des études menées sur cet aspect, en revanche se battre pour ce qui nous procure du bonheur et de la joie dans la vie semble bien faire une différence.

Pour s’aider à y voir clair dans les raisons fortes qui poussent à rester, certains survivants ont eu recours à quelques gestes comme : Ecrire le nombre d’années que l’on désire encore vivre. Garder ce chiffre idéal en tête. Ecrire soi-même sa nécrologie et mettre l’accent sur ce qui vous a rendu le plus fier ou apporté le plus de bonheur dans votre vie. Ecrire la liste des choses qui vous apportent bonheur et joie dans votre vie.

Radical Remission n’est pas un guide de guérison du cancer. C’est un bilan de ce que rapportent le plus fréquemment ceux qui ont survécu. Peut-être que ces expériences partagées et ces 9 points pourront être utiles à d’autres.

Radical Remission, de Kelly Turner. Ed Harper One. 312p. Uniquement en Anglais pour le moment.

Pour les anglophones qui souhaitent en savoir plus, un site web a été mis en place :

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Hélène Leroy
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