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Les bienfaits méconnus de l’eau pour notre corps

Hélène Leroy

La médecine thermale s’impose maintenant comme une solution efficace dans l’accompagnement thérapeutique de maladies chroniques, la diminution des douleurs et la réduction de la prise médicamenteuse. Jusque-là considéré comme une pratique de confort, le thermalisme affiche depuis peu des études concluantes dans le traitement thérapeutique des rhumatismes, de l’obésité, du sevrage d’antidépresseurs, de la dépression légère, de l’insuffisance veineuse, des troubles de la ménopause, et bien d’autres pathologies. Les bonnes eaux font une excellente médecine.

Le thermalisme sort peu à peu de son image de pratique de confort pour gagner, à force d’études scientifiques, ses galons de thérapeutique médicale avec un « Service Médical Rendu (SMR) » attesté dans plusieurs secteurs de la santé. Cette médecine naturelle, qui s’appuie sur les vertus curatives des eaux de source, n’est plus réservée à une élite fortunée qui va « prendre les eaux » pour soulager ses rhumatismes comme au XIX ème siècle.

Le thermalisme s’appuie maintenant sur des méthodes scientifiques qui démontrent les bénéfices certains dans le soins ou le soulagement de pathologies : veineuses, neurologiques, psychologiques, articulo-musculaires, dermatologiques, respiratoires, etc.. Cette médecine naturelle sort de trois millénaires de pratiques empiriques bénéfiques pour enfin devenir une médecine à part entière, la médecine thermale.

Le thermalisme ou fréquentation des sources minérales et thermales dans des lieux clos regroupe l’ensemble des moyens médicaux utilisés pour exploiter les eaux de sources. Etymologiquement le mot thermes vient du grec thermos qui signifie chaud et renvoie à la pratique de la visite d’établissement de bains public pour l’hygiène ou pour faire une cure grâce à des eaux naturellement chaudes ou réchauffées par l’homme, ayant des vertus médicinales.

Les Grecs et les romains, inventeurs du thermalisme

On date les premiers usages de l’utilisation des eaux chaudes pour un usage médical, aux alentours de l’an 3000 avant J.C. L’histoire des thermes dans l’Antiquité commence réellement avec le gymnase grec. Avec l’introduction de zones d’eau et de bains dans les gymnases non seulement pour se nettoyer mais aussi pour prendre du plaisir, se détendre avant et après l’exercice physique et soulager des douleurs et des blessures.

Les Romains et les Egyptiens étaient eux aussi des grands utilisateurs de cette médecine douce. C’est avec l’expansion romaine que des thermes sont construits dans tout l’Empire. Après une longue période d’oubli pendant le Moyen-Age, le thermalisme est de nouveau utilisé au XVIème siècle. En 1604, sous l’impulsion d’Henri IV, fut inaugurée la première Charte des eaux minérales. A la fin du XVIIIème siècle, les constructions d’établissement acquièrent une dimension monumentale. L’établissement thermal devient un édifice de plus en plus grand, tandis que les sources sont abritées par des pavillons plus petits. En France, le goût de Napoléon III et de sa famille pour les villes d’eaux joue un rôle déterminant dans l’essor du thermalisme après 1850. Le sommet de cette renaissance est atteint à Vichy vers la fin du XIXème siècle. Les principales villes d’eaux se spécialisent peu à peu et c’est en 1950 que les propriétés thérapeutiques des sources sont reconnues. Les organismes de Sécurité Sociale acceptent de prendre les cures thermales en charge.

Les secrets des eaux sont dans leur composition

Une eau thermale est le plus souvent une eau minérale chaude. C’est une eau de source, souterraine, naturellement pure. Chaque eau minérale a une composition qui lui est particulière et constante. Leurs qualités viennent du parcours souterrain qu’elles effectuent dans les entrailles de la terre qui les charge d’éléments particuliers. Elles contiennent des minéraux, sels, gaz et boues qui leur confèrent des propriétés thérapeutiques spécifiques.  On appelle donc « eau thermale » toute eau minérale dotée de propriétés thérapeutiques et utilisée au sein d’un établissement thermal.

Le jaillissement des eaux minérales peut s’accompagner de l’émission de gaz, souvent en volume considérable. Les gaz thermaux sont eux aussi dotés de propriétés thérapeutiques qui leurs sont propres. Ils peuvent donc être utilisés dans le cadre d’une cure thermale en même temps que l’eau minérale. Ce sont principalement des gaz chargés en soufre ou en gaz carbonique, utilisés surtout dans le traitement des maladies chroniques des voies respiratoires, des maladies cardio-artérielles et en phlébologie. On retrouve aussi souvent du radon, un gaz radioactif qui a des bénéfices pour la santé lorsqu’il est utilisé dans des conditions très strictes.

L’eau thermale plusieurs mécanismes bénéfiques

L’explication exacte des mécaniques thérapeutiques des eaux thermales n’est pas encore bien connue. Plusieurs particularités de ces eaux conjuguées entre elles et des utilisations multiples : bains, jets, vaporisation, etc.. dessinent une explication probable de leurs effets sur la santé mais le modèle scientifique (chimique, bio-chimique, …) reste encore à établir.

Il est toutefois acquis que par exemple, l’eau possède deux caractéristiques mises à profit dans les soins de rééducation : la résistance uniforme que sa masse oppose au mouvement et la relative apesanteur d’un corps qui y est plongé. L’eau thermale possède plus généralement quatre autres propriétés très utiles : elle maintient sa température, elle communique cette température beaucoup mieux que l’air et réchauffe donc facilement les corps, elle transporte des minéraux et des métaux et on peut la transformer en jets, en bulles, en courants, etc.

Les eaux thermales naturellement chaudes, ou réchauffées pour les besoins des soins, permettent d’augmenter la température du corps. Or, l’idée de créer artificiellement l’état de fièvre et la sudation qui l’accompagne pour soigner certaines affections remonte au moins à l’Antiquité grecque. On sait bien aujourd’hui que la fièvre sert à combattre l’infection. La chaleur permet aussi la dilatation des vaisseaux sanguins, diminue la pression artérielle et augmente l’irrigation sanguine de la peau et des muscles. C’est grâce à l’effet de dilatation que les bains et les compresses d’eau chaude aident à soulager des affections comme les spasmes musculaires, les inflammations articulaires et les douleurs menstruelles. Les bains chauds ont également pour effet d’ouvrir les pores de la peau et d’ainsi évacuer une partie des déchets de l’organisme. Parmi ceux-ci : les produits chimiques absorbés par l’air, l’eau ou les aliments, de même que les résidus toxiques de certains processus métaboliques. Cette détoxication se traduit par un bien-être général. Elle est également utile dans le traitement de divers problèmes cutanés.

Quant aux minéraux, dont certains sont indispensables à la santé (le calcium, le potassium, le magnésium, l’iode, etc.), ils procurent des effets bénéfiques en pénétrant dans le sang au cours des traitements. Les orientations thérapeutiques des différents instituts thermaux dépendent justement de la composition minérale de l’eau à laquelle ils ont accès. Les eaux thermales ont une double action sur l’organisme :

– Une action mécanique : au travers d’exercices spécifiques et perfectionnées des curistes dans les thermes, elles agissent sur le corps humain en général.

– Une action chimique : leurs oligo-éléments passent la barrière cutanée et agissent en profondeur sur les organismes malades en renforçant leurs défenses naturelles.

A chaque eau thermale, ses vertus thérapeutiques

Les oligo-éléments, minéraux et métaux que l’eau a patiemment arraché des profondeurs souterraines durant son long parcours avant sa remontée à la surface donnent à chaque eau sa « signature » thérapeutique. En fonction de la présence de tel ou tel élément, l’eau thermale va ainsi se doter d’un pouvoir thérapeutique spécifique.

On peut ainsi avoir une idée assez claire des propriétés santé des eaux selon leur composition :

-Les eaux sulfurées (forte présence d’acide sulfhydrique) ont une action curative sur les muqueuses, lieu de développement des infections chroniques. Elles sont utilisées pour lutter contre les maladies des voies respiratoires (rhinites, otites, asthme, bronchites).

– Les eaux sulfatées calciques sont indiquées dans les affections du rein et dans certaines maladies métaboliques.

– Les eaux sulfatées mixtes (calciques et magnésiennes) sont aussi indiquées pour le traitement des eczémas, des séquelles et cicatrices de brûlure.

– Les eaux chlorurées sont indiquées, grâce à leur effet stimulant sur la croissance, dans le traitement des troubles du développement et de l’énurésie.

– Les eaux bicarbonatées sodiques facilitent le traitement de certaines affections gastro-intestinales et hépato-biliaires. Elles régularisent la motricité du tube digestif, atténuent les spasmes digestifs et ont également une action cicatrisante sur la muqueuse intestinale. Les eaux bicarbonatées calciques ont un effet anti-inflammatoire, apaisant et cicatrisant en dermatologie, notamment dans le traitement de l’acné et des brûlures.

– Les eaux à minéralisation spéciale sont riches en cuivre, fer ou arsenic. Les eaux contenant du cuivre sont indiquées en dermatologie. Les eaux qui contiennent du fer sont utilisées dans certains traitements de l’anémie. Celles contenant de l’arsenic dans toutes les allergies. De façon générale, ces eaux renforcent le système immunitaire.

Enfin certaines eaux minérales hyperthermales (très chaudes), ont un effet particulièrement décontractant et calmant sur les douleurs rhumatismales et sont anti-inflammatoires en gynécologie.

Ces vertus thérapeutiques des eaux thermales commencent maintenant à être bien documentées. Des études ont été publiées dans des revues médicales internationales. Quelques-unes peuvent maintenant aider à se faire une idée plus précise des propriétés des médicales avérées.

Dépression, anxiété : jetez-vous à l’eau

Le traitement thermal a une action reconnue sur l’anxiété́, l’asthénie, les douleurs fonctionnelles et les troubles du sommeil. Il en résulte des indications centrées sur les troubles anxieux, les troubles somatoformes, les troubles du sommeil, le sevrage thérapeutique aux tranquillisants et hypnotiques. La cure thermale peut également être proposée en prévention des décompensations dépressives, notamment dans le cadre de troubles anxieux prolonges ou dans le cadre de dépressions légères à modérées. Enfin, certaines pathologies courantes telles que la fibromyalgie, les colopathie fonctionnelle, le syndrome de fatigue chronique, le syndrome hyperalgique diffus sont également de bonnes indications. Certaines études sont venues étayer la réalité́ de ces indications thérapeutiques. Arnaud (1979-1981) et Beneytout (1991) rapportent l’efficacité́ d’une cure thermale sur l’anxiété́ et la dépression et signalent une amélioration variable de 45 % à 58 % des symptômes anxieux et dépressifs en fin de cure et une diminution de 35 à 38 % de la consommation médicamenteuse. Constant (1995) évalue l’efficacité́ du thermalisme à 6 mois sur des sujets dépressifs comparativement à un groupe témoin. Les résultats montrent une baisse de 54 % de l’intensité des symptômes une baisse de la consommation d’antidépresseurs de 14 % dans le groupe cure, contre une stabilité́ et une augmentation de la consommation d’antidépresseurs de 25 % dans le groupe témoin.

Plus récemment, l’étude stop-TAG, sur les Troubles Anxieux Généralisés (TAG), menée à l’échelle nationale sur 4 sites (Bagnères-de- Bigorre, Néris-les-Bains, Saujon, Ussat-les-Bains), a été menée sur une durée de 8 semaines et sur 237 patients recrutés par 68 médecins généralistes ou psychiatres. Le profil moyen du groupe était une femme (75 %) de 51 ans, mariée, souffrant de TAG et prenant un antidépresseur connu la Paroxétine. Les résultats montrent une amélioration globale à la fois sur les symptômes psychiques et somatiques de l’anxiété́. De même, les symptômes dépressifs fréquemment rencontres dans le TAG sont nettement améliorés. Cette étude vient confirmer l’hypothèse d’une activité́ du thermalisme sur les symptômes dépressifs secondaires au trouble anxieux. Il en résulte que le thermalisme peut être appliqué aux patients présentant un trouble anxieux soit en première intention, soit comme alternative en cas d’échec des autres traitements. Plus précisément, les résultats montrent une réduction symptomatique pour 50,12 % des sujets. 83% des patients du ont eu une amélioration nette de leur état de plus de 30% après 8 semaines. Ces patients, qui n’ont pas eu besoin d’entre traités par Paroxétine du fait de leur amélioration à 8 semaines ont été suivis jusqu’à la semaine 24. L’état d’amélioration s’est montré stable dans le temps. Pas de rechute pour ces patients.

Etude SPECTH : diluer les anxiolytiques dans l’eau

Parmi les médicaments anxiolytiques, les benzodiazépines sont de très loin, en nombre de produits et en pourcentage de médicaments utilisés, les plus prescrits en France.

Selon le rapport de l’OPEPS (Office Parlementaire des Évaluations de Politique de Santé) publié en 2006, 15 à 20 % des Français ont un usage ponctuel des anxiolytiques et hypnotiques et 10 % un usage régulier. 25% des sujets ont consommé au moins un médicament psychotrope au cours des 12 derniers mois.

Plus de 50 % des sujets traités sont exposés pendant plus de 2 ans consécutifs.

Les recommandations AMM préconisent pourtant de ne pas dépasser l’utilisation de benzodiazépines à visée hypnotique au-delà̀ de 4 semaines et de benzodiazépines à visée anxiolytique au-delà̀ de 12 semaines. Près de 60% des patients consommateurs de benzodiazépines sont des femmes. L’âge moyen est de 48 ans.

Une étude a été menée sur 70 patients avec un programme de soins thermaux constitué de 4 activités thérapeutiques associées :

> Le programme balnéothérapique

> Le suivi médical par un médecin thermal formé

> Le suivi psychothérapique individuel

> Les ateliers psycho-éducatifs en groupe encadrés par des professionnels formés

Le programme balnéothérapique consistait en un forfait thermal traditionnel et conventionnel associant 18 séances de massages sous l’eau, 18 séances de bains bouillonnants, 18 séances de douches thermales et 18 séances de bains en piscine.

Le suivi médical était constitué d’entretiens évaluatifs hebdomadaires avec information à visée psycho-éducative principalement centrée sur les modalités thérapeutiques et les conditions du sevrage médicamenteux.

Les résultats obtenus ont montré :

– Un arrêt de la consommation de benzodiazépines obtenu avant 3 mois et persistant à 6

mois, pour 43 % des patients,

– Une amélioration significative des symptômes anxieux et des symptômes dépressifs,

– Une amélioration du sommeil qui apparait également corrélée à l’arrêt des benzodiazépines.

 

La médecine thermale, par la multiplicité́ de ses atouts thérapeutiques, et du fait de l’efficacité́ démontrée de la cure sur les troubles anxieux  et dépressifs apparait être une solution thérapeutique d’avenir pour réduire ce grave problème de santé publique.

Arthrose du genou, marchez sur l’eau 

La rhumatologie, et les séquelles de traumatismes ostéo- articulaires, constitue l’orientation la plus représentée en thermalise. L’arthrose, dans l’ensemble de ses localisations, représente la principale indication de cure (environ 1 curiste sur 2, soit 250 000 patients chaque année).

Le traitement thermal usuel de l’arthrose repose principalement sur des pratiques de balnéation en eau thermale, d’application de boues thermales, de kinésithérapie ou de kinébalnéothérapie, mais également sur des douches ou des applications de vapeurs thermales.  L’étude Thermarthrose est, à ce jour, le plus important essai contrôlé́ en médecine thermale (462 patients enrôlés). La gonarthrose est la principale infirmité́ articulaire des membres inferieurs de nature mécanique. L’étude a été́ réalisée dans trois centres thermaux : Aix les Bains, Balaruc, Dax. Le critère de jugement principal était l’obtention d’un état d’amélioration cliniquement importante à 6 mois. Les résultats de l’étude démontrent le bénéfice net du traitement thermal dans cette indication. Plus globalement, à 3 mois, 6 mois et 9 mois la cure augmente d’environ 50 % le nombre de patients améliorés de manière pertinente en termes de douleur et de fonction. L’effet thérapeutique de la cure thermale chez le gonarthrosique est donc une amélioration significative des douleurs et des capacités fonctionnelles par rapport au traitement non chirurgical. Cette amélioration se maintient stable au 9e mois. Par son efficacité́ sur le plan clinique prouvée par cette étude et son rapport bénéfice/risque très favorable, la cure thermale représente une amélioration du SMR (Service médical rendu) par rapport aux thérapeutiques non chirurgicales habituelles de la gonarthrose.

L’eau fait maigrir

L’étude Maâthermes avait pour objectif l’évaluation de la cure thermale dans la prise en charge du surpoids et de l’obésité́, et la comparaison de son efficacité́ à celle des traitements habituels (programmes de changement de vie et médicaments).

Elle a porté sur 257 patients obèses (IMC > 30) ou en surpoids (IMC entre 27 et 30). Ces patients entaient par ailleurs en bonne santé, et avaient pour 77% d’entre eux déjà̀ suivi un régime diététique. Le groupe d’étude était composé de 51 hommes et 206 femmes, d’âge moyen 51 ans. Le groupe a été́ reçu dans cinq stations thermales : Brides les Bains, Capvern les Bains, Vals les Bains, Vichy et Vittel. Pendant 3 semaines, il a suivi le traitement thermal spécifique pour l’obésité́ :

– cure de boisson,

– bain bouillonnant d’eau thermale,

– enveloppement de boue thermale,

– massage sous affusion d’eau minérale,

– exercices en piscine,

– des conseils diététiques

En moyenne, au bout de 3 semaines, de cure  chaque patient du groupe a perdu 3,86 Kg

La cure thermale de 3 semaines se révèle plus efficace que le traitement de médecine de ville pour une perte de poids durable et significative des sujets obèses ou en surpoids.

Insuffisance veineuse chronique sévère, les eaux réparatrices

La maladie veineuse chronique (MVC) est un handicap dont souffrent 3 millions de personnes, hommes ou femmes, dans notre pays. Le coût global de la MVC est important : deux milliards d’euros par an (environ 700€ par patient). La MVC occasionne des douleurs et de la gène fonctionnelle, elle retentit très négativement sur la qualité́ de vie. La peau peut également être lésée, les lésions cutanées ont tendance à s’aggraver et peuvent aboutir à des ulcères cutanés qui ont de nombreuses conséquences sur la qualité́ de vie comme sur la santé des personnes. 600 000 personnes, en France, sont porteuses de lésions de ce type.  La pathologie veineuse chronique des membres inferieurs représente un large spectre de manifestations cliniques qui touchent plus de la moitié de la population française, et dont la fréquence augmente de manière importante avec l’âge. On distingue trois grands syndromes :

– les varices définies par l’augmentation de calibre et de longueur des veines sous-cutanées,

– les symptômes veineux, dont le plus fréquent est la sensation de jambes lourdes ou enflées, associées ou non aux varices,

– et les troubles trophiques veineux, qui résultent de varices sévères ou de séquelles de thromboses veineuses, touchent 4 à 5% de la population Française, et qui constituent la principale cause d’ulcères de jambes.

Ces troubles trophiques veineux représentent les formes sévères d’insuffisance veineuse chronique, dont le retentissement sur la microcirculation cutanée entraine une micro angiopathie inflammatoire qui prédomine à la cheville.

Pour cette étude 425 patients ont été́ enrôlés, les patients curistes ont bénéficié́ de soins thermaux pendant dix huit jours consécutifs. Ces patients entaient porteurs de formes sévères de MVC. L’étude a montré que la cure thermale améliorait, à un an, de manière statistiquement significative, la qualité́ de vie, les symptômes douloureux ainsi que le score de sévérité́ de la maladie veineuse (score de Rutherford.

L’insuffisance veineuse chronique sévère une solution d’accompagnement par le traitement thermal. Ce traitement est bien codifié et normalisé pour sa plus grande part dans les stations phlébologiques françaises. Aux bains en baignoire profonde, d’action anti-œdème, il associe des massages, et des soins actifs dont le principal est le couloir de marche qui est une véritable rééducation de la pompe musculaire du mollet, principal moteur du retour veineux.

Comment s’y prendre pour faire une cure

La procédure de prescription est simple. Voici les grandes étapes à suivre :

Le questionnaire de prise en charge Cerfa_11139*02  est disponible dans les caisses primaires d’assurance maladie. Il doit être demandé par le patient ou le médecin.

Le médecin remplit le questionnaire avec son patient, en y mentionnant la ou les orientations thérapeutiques selon les besoins du malade. Il indique aussi la station préconisée.  Le médecin peut éventuellement souligner la nécessité d’une hospitalisation ou la prise en charge dans une maison d’enfants.

Une seule cure annuelle de 18 jours de soins est remboursée, sauf cas exceptionnel dont la justification sera évaluée par le médecin conseil de la caisse. Le forfait thermal de 3 consultations de 70 €, est remboursé à hauteur de 70%. Les soins sont pris en charge à hauteur de 65%. Le coût d’une cure équivaut à moins d’une journée d’hospitalisation. Sous réserve de conditions de ressources, le curiste peut bénéficier d’une prise en charge partielle de ses frais de transport et d’hébergement ; mais la plus grande part de ces frais reste à la charge du patient.

Si le malade présente des contre-indications, le médecin conseille à son patient d’emporter en cure tout son dossier médical, avec si possible le courrier médical pour le confrère, les radiographies, les ordonnances, la liste des médicaments et les résultats d’examens biologiques.

Le patient adresse son formulaire rempli et signé à son centre de sécurité sociale avant la date de départ choisie. A défaut de réponse de la CPAM Caisse sous 15 jours, l’accord est réputé acquis. Le patient prend lui-même contact avec l’établissement thermal pour fixer les dates de sa cure et avec l’office de tourisme organiser son hébergement.

Généralement, la veille ou le premier jour de la cure, le patient rencontre le médecin thermal avec lequel il aura préalablement pris rendez-vous ; celui-ci établit pour lui un programme personnalisé de soins.  Ces derniers lui seront dispensés par des spécialistes hydrothérapeutes, kinésithérapeutes, etc.

Attention, l’hébergement n’est pas toujours prévu au sein de la station thermale. Recherchez sur internet ou en vous renseignant auprès du centre ou de la mairie de votre lieu de cure un hébergement qui corresponde à vos besoins en prenant en compte , le coût, la distance par rapport au centre, la pension (complète, demi-pension).

En résumé : Les indications thérapeutiques du Thermalisme

Douze grands domaines thérapeutiques ont été définis par la Sécurité Sociale :

  1. RHUMATOLOGIE

Rhumatismes chroniques ou inflammatoires, arthroses, tendinites, lombalgies, sciatiques, douleurs dorsales post-opératoires, séquelles de traumatismes ostéo-articulaires…

  1. VOIES RESPIRATOIRES

Affections ORL traînantes (rhinites, otites, pharyngites ou sinusites), affections chroniques et recidivantes d’origine allergique (asthme, rhinites allergiques, trachéites spasmodiques), affections des voies respiratoires inférieures…

  1. MALADIES CARDIO-ARTERIELLES

Artérite des membres inférieurs, hypertension artérielle, angor chronique, syndrome de Raynaud…

  1. PHLEBOLOGIE

Insuffisance veineuse à tous les stades, séquelle de phlébites, cicatrisation des ulcères veineux, diminution des lymphoedèmes…

  1. NEUROLOGIE

Névrites, polynévrites, séquelle de zona, hémiplégie, maladie de Parkinson…

  1. AFFECTIONS PSYCHOSOMATIQUES

Anxiété, somatisation, asthénie, troubles du sommeil, dépression chronique…

  1. AFFECTIONS URINAIRES ET MALADIES METABOLIQUES

Prévention des récidives de lithiase urinaire, infections urinaires récidivantes chez la femme, prostatite récidivante, albuminurie de l’enfant sans cause organique retrouvée…

  1. GYNECOLOGIE

Algies pelviennes de toute nature…

  1. AFFECTIONS DIGESTIVES ET MALADIES METABOLIQUES

Colopathies fonctionnelles, troubles de la digestion, colites inflammatoires, diverticulose intestinale, constipations sévères, surcharge pondérale…

  1. TROUBLES DU DEVELOPPEMENT CHEZ L’ENFANT

Infections ORL récidivantes, pathologies ostéoarticulaires, anorexie, instabilité psychomotrice, énurésie…

  1. DERMATOLOGIE

Eczéma de l’adulte et de l’enfant, psoriasis, cicatrices hypertrophiques de brûlures, prurit, urticaire rebelle…

  1. AFFECTIONS DE LA MUQUEUSE BUCCO-LINGUALE

Parodontopathies, mycoses buccales, lichen plan, glossites, glossodynies…

 

 

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