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Médecine douce

Manger seul dégrade l’état de santé

Hélène Leroy

Le fait de prendre plusieurs repas seul est associé à un risque accru de syndrome métabolique, avec des différences entre femmes et hommes.

Outre la composition nutritionnelle de ce qui est ingéré, le contexte dans lequel s’effectue la prise alimentaire est déjà apparu comme un facteur associé a diverses caractéristiques en rapport avec la santé: l’environnement sonore, le cadre, le nombre de mastications et leur bruit, la rapidité avec laquelle on mange,… ont déjà fait l’objet de plusieurs recherches.

Le fait de manger seul s’est par ailleurs déjà vu associé à des choix alimentaires moins sains que lorsque le repas est pris à plusieurs. C’est ce qui a motivé cette équipe de chercheurs coréens à passer au peigne fin le profil de prise de repas seul pour détecter d’éventuelles associations avec le risque de syndrome métabolique.

8 profils pour le manger seul

Dans cette étude portant sur près de 9.000 femmes et hommes, enrôlés dans la Korea National Health and Nutrition Examination Survey 2013-2015, les auteurs ont établi 8 profils pour la prise de repas seul:

  • 3 fois/jour: matin, midi et soir
  • 2 fois/jour: matin et soir
  • 2 fois/jour: midi et soir
  • 2 fois/jour: matin et midi
  • 1 fois/jour: petit-déjeuner
  • 1 fois/jour: midi
  • 1 fois/jour: soir
  • Ne mange jamais seul

Après correction pour différents facteurs de risque, dont l’âge, les revenus, le nombre de membres de la famille, le statut marital, le tabagisme et l’activité physique, les auteurs arrivent au constat que le syndrome métabolique est le plus élevé les femmes et hommes de 40 à 64 ans qui prennent les trois repas principaux seuls.

Le repas comme lien social

Même tendance chez les hommes qui mangent seuls soit le soir, soit le midi et le soir, qui voient leur risque de présenter un syndrome métabolique augmenté d’environ 50%, par rapport à ceux qui ne mangent pas seuls.

La relation n’est cependant pas aussi simple que cela, et c’est une relation inverse que l’on retrouve chez les femmes qui mangent seul au petit-déjeuner, avec une réduction du risque de syndrome métabolique de l’ordre de 30%.

Dans leur discussion, les auteurs expliquent que la nourriture n’a pas seulement pour rôle de nourrir, mais qu’elle contribue aussi à construire le tissu social et les relations entre les gens. Et que le fait de manger seul pourrait refléter le passage vers une société caractérisée par l’individualisme et l’isolement, ce qui pourrait affecter l’équilibre alimentaire.

Source

Chul-Kyoo K. et al., Int J Environ Res Public Health., 2018; 15(5): 1020.

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