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Etude: une nouvelle cause de la maladie de Parkinson dévoilée

Des chercheurs de l'Université de Copenhague ont découvert que des dommages de l'ADN des neurones propagent la maladie dans tout le cerveau

Marie Desange

Le Parkinsonisme est une maladie neurologique qui affecte le mouvement. Les symptômes initiaux comprennent des tremblements, une diminution de l’odorat et des difficultés de coordination. Les causes exactes du Parkinsonisme restent incertaines, mais les théories actuelles suggèrent que les altérations génétiques et les interactions avec l’environnement, telles que l’exposition à des substances nocives, peuvent contribuer de manière significative à son apparition.

Découverte révolutionnaire : ADN mitochondrial et biomarqueur précoce

Des chercheurs de l’Université de Copenhague, au Danemark, ont récemment réalisé une percée importante dans notre compréhension du Parkinsonisme. Leur découverte porte sur les dommages de l’ADN mitochondrial dans les cellules cérébrales et son potentiel en tant que biomarqueur précoce de la maladie. Cette condition affectant plus de 10 millions de personnes dans le monde, ces résultats revêtent une importance capitale pour l’avenir du diagnostic et des traitements. En effet, ces dommages à l’ADN mitochondrial, comparés à un incendie de forêt incontrôlé, offrent de l’espoir et une nouvelle direction pour la compréhension et le traitement de cette maladie.

Dans une nouvelle étude publiée dans Molecular Psychiatry, les chercheurs de l’Université de Copenhague expliquent comment les mitochondries, qui sont les usines énergétiques essentielles des cellules cérébrales, en particulier des neurones, subissent des dommages et pourraient être impliquées dans la maladie. Ces dommages provoquent des problèmes dans l’ADN mitochondrial, ce qui propage rapidement la maladie dans tout le cerveau.

Les chercheurs soulignent que leur étude confirme que la transmission de ce matériel génétique endommagé entraîne des symptômes similaires au Parkinsonisme et son évolution vers la démence. Les cellules cérébrales coupent des parties de leur propre matériel génétique (ADN mitochondrial) et le rejettent hors des cellules, qui est ensuite récupéré par d’autres cellules voisines. De cette manière, ce matériel génétique endommagé rend la nouvelle cellule malade et la maladie se propage comme un incendie de forêt. Normalement, les gènes antiviraux aident les cellules cérébrales à prévenir le développement et la propagation de la maladie. Mais si les cellules cérébrales ne possèdent pas de bonnes réponses antivirales, la maladie peut se développer.

Un nouveau biomarqueur révolutionnaire

Les biomarqueurs, qui sont des signes tangibles de conditions de santé spécifiques chez les patients, peuvent varier des attributs couramment mesurés tels que la pression artérielle et la température corporelle, à des indicateurs spécifiques de maladies, tels que des mutations génétiques dans le cancer ou les niveaux de glucose pour le diabète. Par exemple, selon cette nouvelle recherche, il est possible que l’ADN mitochondrial endommagé dans les cellules cérébrales puisse se retrouver dans la circulation sanguine. Si tel est le cas, il serait possible d’utiliser un simple échantillon de sang d’un patient pour un diagnostic précoce ou pour surveiller l’efficacité des traitements à venir.

La première étape consiste à vérifier de petits échantillons de sang de patients atteints de Parkinsonisme et de personnes en bonne santé pour s’assurer que les matériaux génétiques endommagés sont sélectifs pour les patients atteints de Parkinsonisme. Cela peut aider à diagnostiquer les patients atteints de Parkinsonisme et les stades de progression de leur maladie (en tant que biomarqueur). Le biomarqueur peut aider à évaluer les effets du traitement. Les nouvelles connaissances peuvent aider à développer de nouveaux médicaments. »

Prévention des dommages mitochondriaux

Davantage de recherche est nécessaire sur le rôle potentiel des dommages mitochondriaux dans les affections neurodégénératives. Cependant,  l’un des traitements cliniques les plus prometteurs est l’exercice aérobie de haute intensité. Les recherches montrent que l’exercice aérobie a un effet sur les mitochondries et la capacité des cellules à produire de l’ATP pour l’énergie, de l’ARN messager et de la transcription génique des protéines. En fait, plusieurs études ont montré que les adultes jeunes et âgés ont une capacité oxydative similaire pour produire de l’énergie à partir des mitochondries, mais cela dépend du niveau d’activité physique.

Cette étude met l’accent sur l’importance de prescrire de l’exercice physique aux patients atteints de Parkinsonisme dès le début de leur diagnostic. Cela pourrait potentiellement atténuer les dommages causés par l’effet de la maladie sur les mitochondries. Les physiothérapeutes effectuent des recherches sur le type, l’intensité et le moment idéaux de l’exercice pour en tirer le bénéfice thérapeutique le plus important. L’exercice en tant qu’intervention précoce et fréquente peut aider à lutter contre la diminution de la fonction observée dans le Parkinsonisme.

Le Parkinsonisme est une maladie complexe avec de nombreuses causes potentielles. Cette découverte révolutionnaire concernant les dommages à l’ADN mitochondrial ouvre la voie à de nouvelles stratégies de diagnostic précoce et de traitement. À mesure que la recherche avance, il est essentiel de continuer à explorer les mécanismes sous-jacents de la maladie et à développer des interventions médicales et thérapeutiques pour améliorer la qualité de vie des patients atteints de Parkinsonisme.

 

 

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