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Médecine douce

Diabète: les omega-3 améliorent la situation

Hélène Leroy

Le diabète est une maladie auto-immune avec une forte composante inflammatoire. Les bienfaits associés à la consommation de gras oméga-3 sont liés à leur action anti-inflammatoire. Des résultats montrent que cet effet est causé par l’interaction directe de ces gras avec les cellules immunitaires responsables du déclenchement de l’inflammation.

Les oméga-3 sont des gras essentiels que nous sommes incapables de fabriquer par nous-mêmes, et qui doivent, donc, provenir de notre alimentation. Les graines de lin et certaines noix (noix de Grenoble en particulier) sont une bonne source d’oméga-3 d’origine végétale (à courte chaîne), tandis que les poissons gras représentent les principales sources d’oméga-3 d’origine animale (à longue chaîne). La consommation régulière de ces aliments est importante car la carence en oméga-3 est directement responsable du développement de plusieurs maladies cardiovasculaires, neurologiques, ainsi que du cancer.

Cet impact positif des oméga-3 sur la santé est dû à leurs multiples effets sur l’organisme. Par exemple, la présence d’oméga-3 à longue chaîne dans la membrane des cellules permet une plus grande plasticité de ces membranes, et joue, ainsi, un rôle important dans plusieurs processus, notamment la transmission de l’influx nerveux. De la même façon, la présence des oméga-3 dans la membrane des cellules du cœur favorise les battements réguliers du muscle cardiaque, et empêche, ainsi, les épisodes d’arythmies souvent responsables des embolies et des morts subites.

Omega-3, les champions anti-inflammatoires

En plus d’améliorer les fonctions cellulaires, une des propriétés les plus importantes des oméga-3 est leur capacité à réduire l’inflammation. Plusieurs mécanismes entrent en jeu : par exemple, les oméga-3 d’origine végétale (acide linolénique) empêchent la synthèse d’enzymes responsables de la production de molécules inflammatoires (COX-2), ainsi que de certaines molécules qui initient l’inflammation (IL-6, TNF). Les oméga-3 d’origine animale comme les acides docosahexaénoïque (DHA) et eicosapentaénoïque (EPA) sont, quant à elles, des molécules ani-inflammatoires naturelles qui empêchent le système immunitaire de faire preuve d’un excès de zèle et d’endommager les tissus. Ces propriétés font en sorte qu’une alimentation contenant de grandes quantités de ces molécules empêche la création d’un climat d’inflammation chronique dans l’organisme et réduit du même coup le développement de maladies qui dépendent de cette inflammation pour progresser.

Omega-3, bénéfiques en cas de diabète

Le diabète de type 2 est l’un des meilleurs exemples de maladies liées à l’inflammation chronique. Lorsqu’une personne présente un excédent de poids, les tissus surchargés de graisse sont considérés comme une menace par le système immunitaire, et attirent un nombre important de macrophages, un type de cellules inflammatoires. Ces macrophages sécrètent alors un cocktail de molécules inflammatoires très irritantes qui endommagent les cellules environnantes et les rendent incapables de capter le sucre en réponse au signal de l’insuline. Avec le temps, cette résistance à l’insuline devient telle, que le pancréas cesse de fonctionner, provoquant un surplus de sucre sanguin caractéristique du diabète.

Une équipe de chercheurs américains a démontré que les gras oméga-3 à longues chaînes pourraient contrecarrer l’inflammation associée à l’obésité et l’apparition subséquente du diabète. Ils ont observé que le DHA, et l’EPA se liaient spécifiquement à une protéine nommée GPR120, un récepteur qui est localisé exclusivement à la surface des macrophages inflammatoires. Cette liaison provoque la mise en branle d’une cascade d’événements complexes qui culminent par une inhibition complète de la production des molécules inflammatoires par les macrophages. Chez les animaux, l’impact de cet effet anti-inflammatoire est spectaculaire : le simple ajout d’une source d’oméga-3 à l’alimentation de souris obèses provoque une réduction drastique de l’inflammation ainsi qu’une amélioration marquée de la réponse à l’insuline.

Ces observations soulignent encore une fois à quel point ce que nous mangeons peut avoir des répercussions concrètes sur le fonctionnement de l’organisme et, par ricochet, sur notre bien- être et notre santé. En ce sens, la consommation d’un à deux repas par semaine d’aliments riches en oméga-3, notamment des poissons comme le saumon ou les sardines, représente une façon concrète de réduire l’inflammation et de prévenir le développement de maladies.

Source

Oh et al. GPR120 is an omega-3 fatty acid recepor mediating potent anti-inflammatory and insulin-sensitizing effects. Cell 142 : 687-698.

 

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