Comment réduire son empreinte grâce à une alimentation durable

25L’impact de notre alimentation sur le climat est un sujet de préoccupation croissant. La production de nourriture est responsable d’une part importante des émissions de gaz à effet de serre (GES), contribuant ainsi au réchauffement climatique. Cependant, il existe des solutions pour réduire notre empreinte carbone en faisant des choix alimentaires plus durables. Dans cet article, nous explorerons comment certains aliments, en particulier les poissons et fruits de mer, peuvent être des alternatives nutritives et respectueuses de l’environnement par rapport à la viande terrestre.

La production de viande terrestre, en particulier le bœuf, est responsable d’une grande partie des émissions de GES liées à l’alimentation. Selon une étude, la production de 100 g de protéines de bœuf génère en moyenne 100 fois plus de GES que la même quantité de protéines provenant de noix ou de légumineuses. Par conséquent, réduire notre consommation de viande terrestre peut avoir un impact significatif sur la réduction des émissions de GES.

Une alimentation à base de plantes, qui exclut les produits d’origine animale, pourrait même réduire les émissions de GES de 8 gigatonnes de CO2 par an. Cependant, il n’est pas nécessaire de devenir strictement végétalien pour contribuer à la réduction de notre empreinte carbone. Même une diminution modeste de la consommation de viande rouge peut avoir des effets positifs sur le climat et la santé en général1.

Outre la réduction de la consommation de viande terrestre, une autre solution intéressante est de se tourner vers les poissons et les fruits de mer. Une étude récente a évalué la densité nutritionnelle et l’empreinte carbone de différentes espèces de poissons, ainsi que de la viande terrestre, pour déterminer les choix les plus nutritifs avec le moins d’impact environnemental.

Les résultats de l’étude indiquent que certaines espèces de poissons sont particulièrement avantageuses du point de vue nutritionnel et environnemental. Parmi celles-ci, nous retrouvons :

Les salmonidés sauvages tels que le saumon sockeye et le saumon rose à bosse.

Les petits poissons pélagiques, tels que la sardine, le hareng, le maquereau et l’anchois.

Les bivalves cultivés comme les moules et les huîtres.

Ces espèces de poissons présentent un ratio avantageux entre densité nutritionnelle élevée et faible empreinte carbone. En fait, environ la moitié des espèces étudiées présentaient un profil favorable en termes de nutrition et d’impact environnemental. Cependant, il convient de noter que certains crustacés sauvages, tels que le homard et la crevette, ont une densité nutritionnelle inférieure à la moyenne et sont associés à des émissions élevées de GES, similaires à celles de l’élevage bovin.

Adopter une alimentation pesco-végétarienne, qui combine une consommation régulière de poissons et de fruits de mer avec une abondance de produits végétaux, peut être une excellente approche pour réduire notre impact environnemental. De plus, des études ont montré que ce mode d’alimentation présente des avantages pour la santé, notamment en réduisant le risque de cancer colorectal. Il est important de souligner que la réduction de notre consommation de viande terrestre et l’adoption d’une alimentation plus durable ne doivent pas être perçues comme des sacrifices. Au contraire, cela peut être une opportunité d’explorer de nouvelles saveurs, de découvrir des recettes créatives à base de poissons et de fruits de mer, et de soutenir des pratiques agricoles plus respectueuses de l’environnement.

Réduire notre empreinte carbone grâce à des choix alimentaires durables est crucial pour lutter contre le changement climatique. En réduisant notre consommation de viande terrestre et en privilégiant les poissons et les fruits de mer nutritifs et respectueux de l’environnement, nous pouvons contribuer à la préservation de notre planète tout en maintenant une alimentation équilibrée et délicieuse. Il est temps d’adopter une approche consciente de notre consommation alimentaire et de faire des choix qui soutiennent à la fois notre santé et notre environnement.

Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. Rapport spécial : Changement climatique et terre, Figure 5.12 (2019).

Bianchi M et al. Évaluation de la diversité nutritionnelle des produits de la mer associée à leurs impacts climatiques pour des conseils alimentaires plus complets. Commun. Earth Environ. 2022; 3: 188.

Orlich MJ et al. Modèles alimentaires végétariens et risque de cancer colorectal. JAMA Intern. Med. 2015; 175: 767-76.