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Médecine douceGuide des plantes médicinales

La petite ortie : de grandes vertus que l’on a tendance à oublier

Aline Legrand

La petite ortie, également appelée ortie brûlante et nommée scientifiquement Urtica urens, est une plante originaire des zones tempérées. Ses feuilles dentées, couvertes de poils, irritent la peau en cas de contact. Cependant, cet effet piquant fait de l’ombre à ses vertus médicinales. Son usage phytothérapeutique remonte au Ier siècle après JC. Le médecin Diosconde fut apparemment le premier à valoriser dans ses écrits tous ses bienfaits. Quels sont-ils ?

Que contient l’ortie brûlante ?

Ses feuilles :
  • des flavonoïdes : plusieurs types comme le quercétol, le kaempférol, l’isorhamnétol aux multiples propriétés possibles (antioxydantes, anti-inflammatoires, protectrices cardiovasculaires, etc.),
  • des minéraux : grande teneur en calcium, potassium, silicium, fer, cuivre, zinc…,
  • des acides organiques et phénoliques : caféique, chlorogénique, caféoylmatique (activateurs métaboliques, antioxydants, anti-inflammatoires, antirhumatismal, etc.),
  • des coumarines : scopolétol (aux potentialités anti-inflammatoires, hépatoprotectrices, stimulantes du drainage lymphatique),
  • des stérols : sitostérol (anti-inflammatoire, hypocholestérolémiant, possiblement anticancéreux),
  • des glyco-protéines, acides aminés,
  • de la chlorophylle : bénéfique à la digestion,
  • des vitamines : A, du groupe B et C, K

Ses racines :

  • des lectines : une protéine aux propriétés potentiellement anti-inflammatoires, antimicrobiennes, anticancéreuses, immunomodulatrices et antioxydantes.
  • des polysaccharides : de type glycanes, favorable à la flore intestinale, favorisant la production de mucus,
  • de stérols : sitostérol,
  • de lignanes : effets hormonaux,
  • de céramides et acides gras : protecteurs, réparateurs,
  • de tannins : effets anti-inflammatoires, antibactériens, astringents.

Dans quel cas conseiller l’ortie en phytothérapie ?

Bien qu’irritante au 1er abord, l’ortie est généreuse en usages médicinaux :

  • fatigue générale : reconstituante grâce à ses vitamines et minéraux.
  • anémie : favorise la production de globules rouges,
  • rhumatismes : facilite l’élimination des déchets, est anti-inflammatoire,
  • ostéoporose : participe à la prévention de la fragilisation osseuse,
  • œdèmes : effets diurétiques favorisent la perte en eau, préviennent leur formation,
  • voies urinaires : en complément d’un traitement pour guérir la cystite pour son action désinfectante et diurétique, troubles mictionnels, prévention des calculs rénaux,
  • saignements : homéostatique, réduit le flux menstruel trop abondant et apaise les saignements du nez,
  • allergies saisonnières : aide à calmer le rhume des foins et les piqûres allergisantes d’insectes,
  • lésions cutanées : dermatoses, eczéma, acné modéré.
Cependant, peu d’études ont été réalisées pour confirmer scientifiquement l’efficacité de l’ortie.

Sous quelles formes peut-on prendre cette plante ?

Les feuilles d’ortie perdent leur caractère piquant après avoir été blanchies.
L’ortie se consomme en :
  • feuilles fraîches : certaines personnes souffrant de rhumatismes n’hésitent pas à frotter leurs articulations avec des feuilles fraîches, donc piquantes. La démangeaison aurait l’avantage de stimuler la circulation sanguine ce qui serait bénéfique aux articulations.
  • soupe de feuilles : pour le coup de fouet, renforcer les os et les cartilages.
  • tisane de feuilles séchées : réputées pour ses effets diurétiques, digestifs, reminéralisants également,
  • bouillie de feuilles : appliquée sur la peau,
  • suc : dilué dans un peu d’eau, appliquez avec un coton tige dans la narine,
  • décoction de racines : souvent recommandée aux hommes souffrant d’hypertrophie bénigne de la prostate pour soulager la miction (les lignanes aux propriétés hormonales pourraient expliquer les bienfaits sur la prostate),
  • gélule et poudre, teinture-mère : évitent de manipuler la plante.

Y a-t-il des contre-indications ?

Peu d’études ont été réalisées pour confirmer scientifiquement l’efficacité de l’ortie.

Par précaution : déconseillée pendant la grossesse et l’allaitement, aux enfants de moins de 12 ans, aux personnes souffrant de troubles du cœur, d’insuffisance rénale, d’œdèmes, de cancer de la prostate (consulter un médecin en cas de problème de miction afin d’éviter un problème plus grave), ou supplémentées en fer (les tannins peuvent diminuer l’absorption de celui-ci).

De effets indésirables en cas de surdosage  : troubles digestifs, sécheresse des muqueuses de la bouche.

Interaction possible avec des médicaments anticoagulants.

Toujours prendre l’avis d’un professionnel de santé car l’automédication peut entraîner des risques.

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