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Médecine douce

Dépression et mal-être des adolescentes: plus elles sont sur les réseaux sociaux, plus elles sont déprimées

Hélène Leroy

Les réseaux sociaux sont depuis un moment soupçonnés d’être liés à des problèmes de santé mentale, principalement chez les adolescent(e)s. L’utilisation des médias sociaux montre même un lien avéré avec la dépression, en particulier chez les adolescentes. Mais une nouvelle étude soutient que la question peut être plus complexe que les experts ne le pensaient jusque là.

La recherche, publiée dans la revue The Lancet Child – Adolescent Health, a porté sur des entretiens auprès de 10 000 enfants âgés de 13 à 16 ans en Angleterre. Les chercheurs ont constaté que les médias sociaux peuvent nuire à la santé mentale des filles en augmentant leur exposition à l’intimidation, en réduisant leur sommeil et l’exercice physique. Les résultats suggèrent que les médias sociaux eux-mêmes ne causent pas de mal, mais que leur utilisation fréquente peut perturber les activités qui ont un impact positif sur la santé mentale comme le sommeil et l’exercice, tout en augmentant l’exposition des jeunes à des contenus nocifs, en particulier l’expérience négative de la cyber-intimidation.

En d’autres termes : les médias sociaux eux-mêmes pourraient ne pas être à blâmer dans les problèmes de santé mentale; ils enlèvent plutôt de la qualité du sommeil et du temps d’activité physique des filles tout en exposant les utilisateurs à la cyber-intimidation, et c’est ce qui conduit à une baisse du bien-être et des problèmes de santé mentale.

Bob Patton, chargé de cours en psychologie clinique à l’Université de Surrey, a déclaré que cela signifie que les stratégies axées uniquement sur la réduction de l’utilisation des médias sociaux comme outil pour améliorer le bien-être ou la santé mentale pourraient ne pas suffire.

Pour les garçons, l’impact sur leur santé mentale semble être dû à d’autres raisons, de sorte que d’autres recherches sont nécessaires.

La différence entre les garçons et les filles

La recherche a été menée en interviewant des adolescents une fois par an de 2013 à 2015. Ils signalaient la fréquence à laquelle ils ont vérifié ou utilisé les médias sociaux comme Facebook, Instagram, WhatsApp, Twitter et Snapchat. Plus de trois fois par jour a été considéré comme «très fréquent». Les chercheurs ont noté qu’ils n’ont pas saisi le temps que les participants ont passé sur ces sites Web, ce qui est une limitation de l’étude.

Plus les filles sont sur les réseaux sociaux, plus leur détresse psychologique augmente

En 2014 et 2015, les chercheurs ont posé des questions sur la détresse psychologique des adolescents et leur bien-être personnel, comme la satisfaction de la vie, le bonheur et l’anxiété.

Les chercheurs ont constaté que, chez les deux sexes, l’utilisation très fréquente des médias sociaux était associée à une plus grande détresse psychologique. L’effet était particulièrement clair chez les filles : plus elles étaient souvent sur les réseaux sociaux, plus leur détresse psychologique était grande.

Mais si près de 60 % de l’impact sur la détresse psychologique chez les filles pourrait être expliqué par une faible qualité du sommeil, une plus grande exposition à la cyber-intimidation et la diminution de l’activité physique, en revanche,  pour les garçons, ces facteurs n’expliquent que 12 % des effets de l’utilisation très fréquente des médias sociaux sur la détresse psychologique. D’autres facteurs sont encore à découvrir.

 

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