Selon une nouvelle étude, les adultes génétiquement prédisposés à une mauvaise santé bucco-dentaire seraient plus susceptibles que les autres de présenter des changements cérébraux associés au déclin cognitif.
Selon les résultats préliminaires d’une nouvelle étude, les personnes génétiquement prédisposées aux caries et à d’autres problèmes dentaires seraient plus susceptibles de développer des changements structurels dans le cerveau associés au déclin cognitif.
Des recherches antérieures ont établi un lien entre les problèmes de santé bucco-dentaire, comme les maladies des gencives, les dents manquantes, les mauvaises habitudes de brossage et l’accumulation de plaque dentaire, et un risque accru d’accident vasculaire cérébral et de facteurs de risque de maladie cardiaque, comme l’hypertension artérielle. Ce qui n’était pas clair, c’est si une mauvaise santé bucco-dentaire affectait la santé du cerveau, c’est-à-dire l’état fonctionnel du cerveau d’une personne. Les chercheurs sont maintenant en mesure de mieux comprendre en utilisant des outils de neuro-imagerie tels que l’imagerie par résonance magnétique, ou IRM. L’étude de la santé bucco-dentaire est particulièrement importante car une mauvaise santé bucco-dentaire est fréquente et constitue un facteur de risque facilement modifiable. Tout le monde peut améliorer efficacement sa santé bucco-dentaire avec un minimum de temps et d’investissement financier.
Des gènes de mauvaise santé bucco-dentaire liés à des lésions structurelles du cerveau
Pour la nouvelle étude, les chercheurs ont examiné les données d’environ 40 000 adultes sans antécédents d’AVC qui ont participé à la UK Biobank, une étude médicale en cours. Les participants ont subi un dépistage de plus de 100 variantes génétiques connues pour prédisposer les gens aux caries, aux prothèses dentaires et aux dents manquantes plus tard dans la vie. Les participants ont également subi une IRM cérébrale afin de détecter les dommages structurels et les hyperintensités de la matière blanche, qui sont tous deux associés à un risque accru d’accident vasculaire cérébral et à des troubles de la mémoire, de l’équilibre et de la mobilité.
Les personnes génétiquement prédisposées aux caries, à l’absence de dents ou à la nécessité de porter des prothèses dentaires présentaient une plus grande quantité d’hyperintensification de la matière blanche et de dommages structurels visibles sur leurs images IRM.
Une mauvaise santé bucco-dentaire peut entraîner un déclin de la santé du cerveau, nous devons donc faire très attention à notre hygiène bucco-dentaire, car elle a des implications bien au-delà de la bouche. Cependant, cette étude est préliminaire, et il faut rassembler davantage de preuves pour confirmer que l’amélioration de la santé bucco-dentaire dans la population entraînera des avantages pour la santé du cerveau. Des données supplémentaires sont nécessaires pour expliquer le lien entre santé bucco-dentaire et santé cérébrale
Au-delà de sa nature préliminaire, une des limites de l’étude est que les résultats de la Biobanque du Royaume-Uni, avec des participants majoritairement blancs et européens, peuvent ne pas représenter ce qui se passerait pour des personnes d’autres origines ethniques.
D’autres études nécessaires
L’étude ne permet pas non plus de savoir si de bonnes habitudes en matière de santé bucco-dentaire peuvent prévenir les changements dans le cerveau associés aux accidents vasculaires cérébraux et au déclin cognitif, ni de connaître l’importance du rôle de la génétique dans cette relation. Les facteurs environnementaux tels que le tabagisme et les problèmes de santé comme le diabète sont des facteurs de risque beaucoup plus forts pour une mauvaise santé bucco-dentaire que n’importe quel marqueur génétique, à l’exception des rares conditions génétiques associées à une mauvaise santé bucco-dentaire, comme un émail défectueux ou manquant.
C’est toujours un bon conseil de faire attention à l’hygiène et à la santé bucco-dentaire. Cependant, étant donné que les personnes ayant une mauvaise santé cérébrale sont susceptibles d’être moins attentives à une bonne santé bucco-dentaire par rapport aux personnes ayant une santé cérébrale normale, il est impossible de prouver la cause et l’effet.