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Médecine douceNutrition

La dose exacte d’Omega-3 à prendre contre stress et dépression

Marie Desange

Une nouvelle étude suggère qu’une dose quotidienne élevée d’un supplément d’oméga-3 peut contribuer à ralentir les effets du vieillissement en supprimant les dommages et en renforçant la protection au niveau cellulaire pendant et après un événement stressant. Cette étude a été publiée lundi 19 avril 2021 dans la revue Molecular Psychiatry.

Des chercheurs de l’Université d’État de l’Ohio ont découvert que les suppléments quotidiens contenant 2,5 grammes d’acides gras polyinsaturés oméga-3, la dose la plus élevée testée, étaient les plus efficaces pour aider l’organisme à résister aux effets néfastes du stress. Par rapport au groupe placebo, les participants prenant des suppléments d’oméga-3 ont produit moins de cortisol, l’hormone du stress, et moins de protéines pro-inflammatoires lors d’un événement stressant en laboratoire. Et alors que les niveaux de composés protecteurs ont fortement diminué dans le groupe placebo après l’événement stressant, aucune diminution de ce type n’a été détectée chez les personnes prenant des oméga-3.

Les suppléments ont contribué à ce que les chercheurs appellent la résilience au stress : réduction des dommages pendant le stress et, après un stress aigu, activité anti-inflammatoire soutenue et protection des composants cellulaires qui rétrécissent en raison du vieillissement. Les effets anti-vieillissement potentiels ont été jugés particulièrement frappants parce qu’ils se sont produits chez des personnes en bonne santé mais également sédentaires, en surpoids et d’âge moyen. Toutes des caractéristiques qui pourraient entraîner un risque plus élevé de vieillissement accéléré.

Les oméga-3 protègent les télomères

Les résultats suggèrent que la supplémentation en oméga-3 est un changement relativement simple que les gens pourraient faire et qui pourrait avoir un effet positif en brisant la chaîne entre le stress et les effets négatifs sur la santé. Cet article est une analyse secondaire de l’une des études antérieures de Kiecolt-Glaser montrant que les suppléments d’oméga-3 modifient un ratio de consommation d’acides gras d’une manière qui aide à préserver de minuscules segments d’ADN dans les globules blancs. Ces courts fragments d’ADN sont appelés télomères, qui fonctionnent comme des capuchons protecteurs à l’extrémité des chromosomes. La tendance des télomères à se raccourcir dans de nombreux types de cellules est associée aux maladies liées à l’âge, notamment les maladies cardiaques, et à la mortalité précoce.

Dans l’étude initiale, les chercheurs ont surveillé les changements de la longueur des télomères dans les globules blancs appelés lymphocytes. Pour cette nouvelle étude, les chercheurs ont examiné comment un stress soudain affectait un groupe de marqueurs biologiques comprenant la télomérase, une enzyme qui reconstruit les télomères, car les niveaux de l’enzyme réagiraient plus rapidement au stress que la longueur des télomères eux-mêmes. Plus précisément, ils ont comparé l’influence de doses modérées et élevées d’oméga-3 et d’un placebo sur ces marqueurs pendant et après un facteur de stress expérimental. Les participants à l’étude ont pris soit 2,5 grammes ou 1,25 gramme d’oméga-3 chaque jour, soit un placebo contenant un mélange d’huiles représentant la consommation quotidienne d’un Américain typique.

Après avoir pris les suppléments pendant quatre mois, les 138 participants à la recherche, âgés de 40 à 85 ans, ont passé un test de 20 minutes combinant une tâche d’élocution et une tâche de soustraction mathématique, connue pour produire de manière fiable une réponse inflammatoire au stress. Seule la dose la plus élevée d’oméga-3 a permis de supprimer les dommages causés par l’événement stressant, par rapport au groupe placebo, en réduisant le cortisol et une protéine pro-inflammatoire de 19 % et 33 % en moyenne, respectivement.

Les résultats des échantillons sanguins ont montré que les deux doses d’oméga-3 ont empêché toute modification des niveaux de télomérase ou d’une protéine qui réduit l’inflammation dans les deux heures qui ont suivi le stress aigu subi par les participants, ce qui signifie que toute réparation cellulaire nécessaire liée au stress, y compris la restauration des télomères, a pu être effectuée comme d’habitude. Dans le groupe placebo, ces mécanismes de réparation ont perdu du terrain : La télomérase a chuté en moyenne de 24 % et la protéine anti-inflammatoire a diminué en moyenne d’au moins 20 %.

On pourrait considérer une augmentation du cortisol et de l’inflammation comme des facteurs potentiels d’érosion de la longueur des télomères. L’hypothèse basée sur les travaux antérieurs est que la télomérase peut aider à reconstruire la longueur des télomères, et vous voulez avoir suffisamment de télomérase présente pour compenser tout dommage lié au stress.

Moins de stress, de vieillissement mais aussi de dépression

Les chercheurs ont également suggéré qu’en réduisant l’inflammation liée au stress, les oméga-3 pourraient contribuer à rompre le lien entre le stress répété et les symptômes dépressifs. Des recherches antérieures ont suggéré que les personnes ayant une réaction inflammatoire plus élevée à un facteur de stress en laboratoire peuvent développer davantage de symptômes dépressifs au fil du temps.

Toutes les personnes déprimées ne présentent pas une inflammation élevée, environ un tiers d’entre elles le font. Cela permet d’expliquer pourquoi une supplémentation en oméga-3 n’entraîne pas toujours une réduction des symptômes dépressifs. Si vous ne souffrez pas d’une inflammation élevée, les oméga-3 peuvent ne pas être particulièrement utiles. Mais pour les personnes souffrant de dépression qui en souffrent, ces résultats suggèrent que les oméga-3 seraient plus utiles.

La dose de 2,5 grammes d’oméga-3 est beaucoup plus élevée que ce que la plupart des personnes consomment quotidiennement, mais les participants à l’étude n’ont montré aucun signe de problèmes avec les suppléments.

Source

Annelise A. Madison et al. Omega-3 supplementation and stress reactivity of cellular aging biomarkers: an ancillary substudy of a randomized, controlled trial in midlife adults, Molecular Psychiatry (2021). DOI: 10.1038/s41380-021-01077-2

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