9 maladies digestives courantes : exploration de haut en bas

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Chaque jour des millions de personnes endurent des maladies digestives courantes. Certaines sont bénignes, d’autres plus graves. De haut en bas du système digestif, voici 9 pathologies avec leurs symptômes et leurs traitements.

La plus en haut des maladies digestives courantes, le reflux gastro-œsophagien (RGO)

L’acide gastrique reflue dans l’œsophage.

La douleur au niveau de la poitrine est brûlante et survient souvent après les repas ou le soir.

Les reflux sont courants mais, s’ils se produisent au moins 2 fois par semaine, ils deviennent pathologiques.

Les symptômes de RGO sont : brûlures d’estomac persistantes, mauvaise haleine, érosion de l’émail dentaire inexpliquée, nausées, douleurs à la poitrine ou en haut de l’abdomen, difficultés à avaler ou à respirer.

La plupart des gens se soulagent en évitant les aliments et boissons qui déclenchent leurs symptômes ou en prenant des traitements sans ordonnance qui réduisent la production d’acide gastrique et l’inflammation de l’œsophage.

Les changements de mode de vie (se coucher avec la tête surélevée, éviter de s’allonger après un repas et arrêter de fumer) peuvent avoir des effets bénéfiques.

Cependant, certains cas de RGO nécessitent un traitement plus sévère : médicaments bloquant l’acide ou intervention chirurgicale.

Au centre, les calculs biliaires

Les calculs biliaires sont des dépôts durs dans la vésicule biliaire.

25 % de la population européenne en a chaque année. Certaines personnes en souffrent, d’autres pas.

La vésicule biliaire, en forme de poire, stocke et fournit de la bile pendant la digestion. Les calculs apparaissent lorsque des substances contenues par la bile (cholestérol ou bilirubine, un déchet des globules rouges) deviennent trop concentrées et durcissent, formant un calcul.

Lorsque les calculs bloquent les vaisseaux qui mènent de la vésicule biliaire à l’intestin grêle, une colique hépatique se produit avec une douleur aiguë à droite en haut du ventre.

Certains médicaments existent pour dissoudre ces calculs (assez peu efficaces) et la plupart du temps, le problème est réglé définitivement par l’ablation de la vésicule biliaire en chirurgie micro-invasive.

Il est possible de vivre sans vésicule biliaire : le foie continue de produire de la bile qui s’écoule directement dans l’intestin grêle au lieu de passer par la case vésicule biliaire. Celle-ci n’est pas un organe vital mais seulement une poche de stockage de la bile qui favorise la production des calculs.

Maladie cœliaque et intolérance au gluten

En France, la fréquence de la maladie cœliaque est estimée à 1% de la population.

C’est une réaction immunitaire au gluten, une protéine présente dans le blé, le seigle et l’orge. Le système immunitaire endommage les protubérances de l’intestin grêle qui facilitent l’absorption des nutriments des aliments.

Les symptômes sont variés : douleurs abdominales, ballonnements, diarrhée, constipation, vomissements et perte de poids.

Elle peut provoquer des carences et de la malnutrition, causant potentiellement de l’anémie, de la fatigue, une perte osseuse, des convulsions et même la dépression.

Le seul traitement de la maladie cœliaque est d’éviter complètement le gluten. Les alternatives courantes sont le riz, le quinoa, les lentilles, la farine de soja, la farine de maïs et l’amarante.

Certaines personnes peuvent ne pas être atteintes de maladie cœliaque mais présenter une intolérance ou une sensibilité au gluten. Certains symptômes sont communs mais l’intolérance au gluten est seulement un trouble digestif et pas une maladie auto-immune.

Les personnes intolérantes au gluten peuvent en manger si elles sont prêtes à supporter les symptômes digestifs causés. Environ 6 % des Français se déclarent intolérants ou sensibles au gluten.

Maladie de Crohn

La maladie de Crohn est une maladie inflammatoire de l’intestin.

Elle peut atteindre n’importe quelle partie du tube digestif, mais le plus souvent l’extrémité de l’intestin grêle (iléon terminal) et la première partie du gros intestin ou du côlon.

150 000 Français vivent avec cette maladie dont on ne connait pas exactement la cause. Le corps médical pense qu’il s’agit d’un type de réaction auto-immune et que les gênes pourraient jouer un rôle.

Les symptômes courants sont : des douleurs abdominales, de la diarrhée, des saignements rectaux, une perte de poids et de la fièvre.

Le traitement peut inclure, selon les cas, des analgésiques, des immunosuppresseurs et de la chirurgie.

Rectocolite hémorragique, l’une des maladies digestives du bas

C’est une maladie inflammatoire chronique du gros intestin et du rectum.

Assez fréquente, elle se déclare entre 30 et 40 ans. Les symptômes de la colite ulcéreuse sont similaires à ceux de la maladie de Crohn mais la partie du tube digestif touchée ne concerne que le côlon.

Les causes ne sont pas expliquées, l’hypothèse principale est une attaque du système immunitaire sur les cellules de l’intestin. Elle provoque des ulcères ou des plaies dans la muqueuse intestinale.

Si vous avez des envies fréquentes et urgentes d’aller aux toilette, des douleurs et de la diarrhée, du sang dans les selles, des crampes abdominales, consultez votre médecin car vous pourriez être atteint(e).

Les médicaments sont le traitement principal pour supprimer l’inflammation, mais il faut aussi éviter certains aliments irritants (épicés, riches en fibres, gras, produits laitiers, café, et alcool).

L’alimentation tient une place très importante dans l’amélioration : céréales et légumes mous et bien cuits, fruits mûrs, viandes maigres, œufs et beaucoup de protéines qui aident à réparer les tissus.

Dans les cas graves, la chirurgie ôte la partie du côlon endommagé.

Syndrome du côlon irritable

Également appelé colopathie fonctionnelle, ce trouble digestif chronique affecte le gros intestin (côlon).

Il doit se manifester au moins 3 fois par mois pendant plusieurs mois pour être classé dans cette pathologie.

En France, environ 10 % de la population serait concernée.

Les signes peuvent varier considérablement : selles dures et sèches ou molles et aqueuses, ou les deux. Les ballonnements et les gaz sont également des symptômes.

Les causes ne sont pas élucidées mais elle s’améliore principalement par l’alimentation : faire des repas pauvres en graisses et riches en fibres, éviter les aliments déclencheurs (produits laitiers, alcool, caféine, édulcorants artificiels, aliments provoquant des gaz intestinaux).

Un régime pauvre en glucides fermentescibles réduirait les symptômes par rapport à un régime non modifié, selon une revue de 12 articles publiée en 2021. Ces glucides peuvent être décomposés par le microbiote : fruits, légumes, céréales, légumineuses, etc.

Certaines recherches suggèrent que les probiotiques de certains aliments comme le yaourt et les compléments pourraient aider à lutter contre le syndrome du côlon irritable. Dans une revue publiée dans la revue Nutrients, 7 des 11 études incluses ont mentionné que les compléments de probiotiques amélioraient considérablement les symptômes par rapport à un placebo.

Cependant à ce stade, les preuves scientifiques sont insuffisantes pour recommander les probiotiques contre la colopathie fonctionnelle.

Le stress peut déclencher des symptômes : une thérapie cognitivo-comportementale ou des antidépresseurs à faible dose seront proposés comme traitements.

Diverticulite

La diverticulite du côlon est due à une anomalie anatomique acquise du côlon, caractérisée par la présence de diverticules.

Les diverticules sont de petites poches qui peuvent se former dans la muqueuse du tube digestif et le plus souvent dans celle du côlon.

Si vous avez des diverticules sans aucun symptôme, la maladie est appelée diverticulose. Cette pathologie assez fréquente à partir de 50 ans cause rarement des problèmes.

Chez environ 5 % des personnes, les poches deviennent inflammatoires ou s’infectent. C’est une maladie appelée diverticulite. Les symptômes sont de la fièvre, des frissons, des nausées et des douleurs abdominales.

• La diverticulite légère : est traitée avec des bouillons le temps que le côlon guérisse. Dans le passé, des antibiotiques étaient prescrits mais les diverticulites simples peuvent être soignées sans médicament. Une alimentation pauvre en fibres pourrait être la cause de la diverticulite. Le médecin  peut recommander un régime riche en fibres (céréales complètes, légumineuses, légumes) une fois la crise passée.
• La diverticulite sévère : est généralement traitée par antibiotiques intraveineux et peut nécessiter une intervention chirurgicale.

Hémorroïdes, encore plus bas

Les hémorroïdes sont un trouble très courant aux veines du rectum et de l’anus.

Elles sont causées par une pression accrue dans cette zone, comme en cas de constipation chronique.

Les veines sont enflées dans l’anus ou le rectum inférieur provoquant douleurs et démangeaisons.

En plus de la constipation chronique, la diarrhée, l’effort pendant la défécation le manque de fibres alimentaires peuvent être responsables.

Mangez davantage de fibres, buvez plus d’eau et essayez les bains de siège. Utilisez des lingettes bébé ou du papier toilette humide pour une gestuelle plus douce. Des crèmes et suppositoires vendus sans ordonnance soulagent généralement bien.

Mais si les symptômes persistent, des médicaments sur ordonnance ou une intervention chirurgicale, appelée hémorroïdectomie, peuvent être nécessaires.

Fissures anales, fin du parcours

Les fissures anales sont de minuscules déchirures ovales dans la muqueuse de l’anus.

Les symptômes sont semblables aux hémorroïdes : saignement et douleur. Les selles dures et les pressions peuvent causer des fissures mais aussi des selles molles et la diarrhée.

Un régime riche en fibres qui rend les selles bien formées et volumineuses est souvent le meilleur traitement.

Les médicaments pour détendre les muscles du sphincter anal ainsi que les anesthésiques locaux ou les bains de siège peuvent soulager la douleur. Parfois, les fissures chroniques nécessitent une chirurgie du muscle sphincter anal.

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