Dysfonctionnement thyroïdien: attention à l’excès d’iode induit par la consommation d’algues

La mode est à la restauration japonaise, aux « sushi » et aux algues qui les accompagnent bien souvent. De plus, la montée en puissance des compléments alimentaires à base d’algues a poussé l’ANSES a faire le point sur les risques potentiels liés au contenu en iode des algues marines.

Jusqu’à il n’y a pas si longtemps, et c’est encore le cas pour une partie de la population, atteindre des apports en iode suffisants n’était pas facile. Surtout pour ceux qui ne consomment pas de produits de la mer. Mais avec l’enrichissement en iode du sel, des pains… et la forte croissance de la consommation d’algues marines, y compris sous forme de compléments alimentaires, on peut s’interroger sur le risque d’un apport excessif en iode. C’est ce qu’a fait l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (ANSES), avec pour conclusion que la vigilance s’impose.

Des risques de dépassement en iode avérés

Première précision de l’agence suite à ses investigations: le contenu en iode des produits à base d’algues varie selon les conditions de production, le procédé de transformation et le type de préparation. Les algues les plus riches en iode sont les algues brunes laminaires et l’algue rouge Gracilaria verruqueuse.

Deuxièmement, l’Agence estime que la consommation d’algues présente un risque de dépassement des limites supérieures de sécurité (600 µg/jour pour l’adulte selon l’EFSA), surtout lorsque l’on cumule consommation d’algues (particulièrement sous formé séchée) et de complément alimentaire à base d’algue. Les conséquences à craindre sont un dysfonctionnement de la thyroïde ainsi que des effets indésirables au niveau cardiaque ou rénal.

Qui doit faire attention en priorité

L’ANSES déconseille donc la consommation d’aliments et de compléments alimentaires contenant des algues aux personnes les plus vulnérables à l’excès d’iode. Il s’agit:

des personnes présentant un dysfonctionnement thyroïdien, une maladie cardiaque ou une insuffisance rénale; des femmes enceintes ou allaitantes, hors avis médical.

Elle émet en outre différentes recommandations, à l’attention:

– des parents: rester prudents sur la consommation de produits à base d’algues de leurs enfants;
– des professionnels de la santé: déclarer les effets indésirables susceptibles d’être liés à la consommation de compléments alimentaires.

Précisons encore qu’au Japon, où la consommation d’algues est élevée, les algues font généralement l’objet d’un traitement visant à réduire fortement leur teneur en iode.

Source:
https://www.anses.fr/fr/system/files/NUT2017SA0086.pdf

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Hélène Leroy
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