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QU’EST-CE QUE LE CANCER ? MIEUX COMPRENDRE POUR MIEUX PRÉVENIR ET RÉAGIR

Hélène Leroy

S’informer est peut-être la première action utile à mettre en place lorsque l’on veut lutter contre le cancer. Facteurs de risque, prévalence, étapes de la formation d’un cancer, signaux d’alerte, ces éléments font partie des tous premiers à connaître. En voici un bref tour d’horizon pour commencer à y voir plus clair.

Qu’est ce que le cancer ?

Le cancer est souvent perçu comme une maladie incurable, sans issue, alors qu’aujourd’hui, grâce au dépistage précoce, aux traitements et à des approches complémentaires qui aident à lutter, bon nombre de malades en guérissent.
Les tissus et les organes sont composés de millions de cellules. Chez les gens atteints du cancer, l’organisme est assailli par des cellules qui se multiplient de façon exagérée et envahissent les tissus avoisinants. Parfois, certaines d’entre elles peuvent se détacher et migrer vers d’autres régions du corps.
Divers facteurs, par exemple une irradiation, des substances cancérogènes présentes dans les aliments, dans l’air et la fumée de cigarette, ou une prédisposition génétique peuvent altérer la « mécanique » normale de ces cellules et les empêcher de fonctionner harmonieusement. Malades, elles se mettront à proliférer de façon incontrôlée. Normalement, le système immunitaire les élimine ou les empêche de devenir de véritables tumeurs, mais il arrive que ces cellules malades déjouent nos mécanismes de défense.
Mentionnons que les expressions tumeur maligne et tumeur cancéreuse sont aussi employées pour désigner un cancer. La tumeur bénigne n’est pas cancéreuse. Elle peut faire pression sur un organe ou un tissu, mais occupe un espace limité et ne se dissémine pas dans l’organisme.

Les chiffres du cancer

Prévalence du cancer : une personne sur trois atteinte avant 75 ans

D’après les prévisions établies en 2005 par l’OMS, une personne sur trois sera atteinte d’un cancer avant l’âge de 75 ans. Dans plusieurs pays occidentaux, au Canada et en France notamment, le cancer est la première cause de décès prématuré, c’est-à-dire avant l’âge de 65 ans.
L’augmentation de la prévalence du cancer s’explique en partie par le fait que la longévité augmente et que l’on détecte davantage de cancers qu’auparavant, grâce aux outils de dépistage. Ces facteurs expliqueraient environ le tiers de cette augmentation. Outre les facteurs déjà mentionnés, les facteurs environnementaux, alimentaires et comportementaux sont de plus en plus mis en avant malgré les hésitations d’une partie de la communauté scientifique.
De plus en plus d’enfants et d’adolescents sont touchés par le cancer : une large étude menée en Europe révèle qu’au cours des 30 dernières années, l’incidence du cancer a augmenté de 1 % tous les ans chez les enfants, et de 1,5 % chez les adolescents.

Pronostic en cas de cancer toujours difficile

Aucun médecin ne peut prédire, avec certitude, l’évolution du cancer ni les chances de survie pour une personne en particulier. Les statistiques dont on dispose donnent une idée du pronostic pour un large groupe de personnes, mais on ne peut transposer avec exactitude ces chiffres à un individu. De plus ces chiffres sont tirés d’études passées et parviennent difficilement à anticiper l’avenir.

Cela dit, une proportion importante de malades guérissent définitivement du cancer. Le taux de guérison dépend d’une multitude de facteurs : du type de cancer (à quel endroit la tumeur a pris naissance), de l’étendue du cancer au moment du diagnostic, de la malignité des cellules, de la présence ou non de métastases, de la disponibilité d’un traitement efficace, des comportements individuels mis en place par le patient type régime alimentaire, activité physique et gestion du stress.

La méthode la plus utilisée pour déterminer la gravité d’un cancer est la classification TNM (Tumor, Node, Metastase), pour « tumeur », « ganglion » et « métastase ».

Le stade T (de 1 à 4) décrit la taille de la tumeur
Le stade N (de 0 à 3) décrit la présence ou l’absence de métastases dans les ganglions voisins.
Le stade M (0 ou 1) décrit l’absence ou la présence de métastases à distance de la tumeur.

Les causes du cancer

D’après l’OMS, les deux tiers des cas de cancer seraient causés par le mode de vie, essentiellement par le tabagisme, une mauvaise alimentation et hygiène de vie. Les facteurs héréditaires seraient responsables de seulement 5 % à 15 % des cancers. Dans les pays en développement, l’incidence du cancer augmente rapidement, suivant l’industrialisation et l’adoption d’un mode de vie à l’occidentale. Mentionnons que certains experts tiennent un discours différent et considèrent la pollution chimique comme l’une des grandes causes du cancer.

Les habitudes de vie : regard mondial sur le cancer

Les habitudes de vie jouent un rôle prédominant dans l’apparition du cancer. Cela est bien mis en relief par le phénomène de l’immigration. Les émigrés finissent généralement par avoir les mêmes maladies que la population de leur pays d’accueil.
Par ailleurs, les types de cancer les plus fréquents varient d’une région à l’autre du globe. En Asie, les cancers de l’estomac, de l’oesophage et du foie sont beaucoup plus fréquents, notamment parce que l’alimentation des habitants comporte une grande part d’aliments très salés, fumés, marinés ou crus. En Amérique du Nord ainsi qu’en Europe, les cancers du poumon, du côlon, du sein et de la prostate sont les plus fréquents, entre autres en raison du tabagisme, des mauvaises habitudes alimentaires et de l’obésité. Au Japon, la consommation de viande rouge, qui n’a cessé d’augmenter au cours des 50 dernières années, a fait augmenter de sept fois l’incidence du cancer du côlon.

La formation d’un cancer

Un cancer peut se former dans n’importe lequel des tissus. Chez les adultes, il se développe habituellement sur plusieurs années, voire des dizaines d’années. On peut diviser la formation d’une tumeur maligne en trois étapes qui sont chacune indispensables à l’apparition d’un cancer :

Première phase : l’initiation

Le matériel génétique d’une cellule est endommagé; il s’agit d’un événement fréquent. La fumée de cigarette, l’amiante, les substances cancérogènes présentes dans les aliments ou un surplus de radicaux libres peuvent causer un tel dommage. La plupart du temps, l’organisme répare l’erreur grâce à ses mécanismes naturels. Si l’erreur est irréparable, la cellule meurt. On parle alors d’apoptose ou de « suicide » cellulaire. Lorsque ces mécanismes ne fonctionnent pas, la cellule endommagée entre en phase de «promotion».

Deuxième phase : La promotion

Des facteurs extérieurs vont stimuler ou non la formation d’une cellule cancéreuse. Il peut s’agir des habitudes de vie, comme le tabagisme, l’activité physique, l’alimentation ou de facteurs liés à la pollution et la qualité de l’environnement.

Troisième phase : la progression

Les cellules prolifèrent et la tumeur se forme. Dans certains cas, elles peuvent envahir d’autres parties du corps (on parle alors de métastases). Dans sa phase de croissance, la tumeur commence à provoquer des symptômes : des saignements, de la fatigue, etc.

Les propriétés des cellules cancéreuses et de la tumeur

Il y a certaines caractéristiques des cellules cancéreuses qui se retrouvent quel que soit le cancer. En voici les plus documentées :
Une multiplication déréglée : Les cellules se reproduisent sans cesse et sont insensibles aux signaux d’arrêt de croissance en provenance des cellules voisines.
Une perte des fonctions d’origine : Les cellules n’ont plus d’utilité pour l’organisme.
L’immortalité : Le processus d’apoptose ou de « suicide » cellulaire, qui se déclenche normalement lorsqu’une cellule est déréglée, ne fonctionne plus.
Une résistance aux attaques du système immunitaire : Les cellules cancéreuses déjouent leurs « assassins », les cellules NK, ainsi que d’autres cellules censées limiter leur progression.
La formation de nouveaux vaisseaux sanguins, appelée angiogenèse tumorale : Ces vaisseaux sont indispensables à la croissance des tumeurs, car ils leur apportent des nutriments et de l’oxygène (sinon, les tumeurs ne peuvent croître au-delà de 1 mm).
L’envahissement des tissus voisins et d’autres parties du corps : Les nouveaux foyers de cancer sont appelés métastases.
Transmission du dérèglement : Les transformations génétiques qui surviennent dans la cellule, lorsqu’elle devient cancéreuse, sont transmises à ses cellules descendantes.

Les signaux d’alerte : peut-être un cancer ?

Le cancer se manifeste de manière très variable. Il évolue généralement sur de nombreuses années avant que les symptômes n’apparaissent. Les symptômes suivants peuvent être des signes de cancer. En leur présence, le mieux est de consulter un médecin, même si cela vous angoisse.

1) Une masse palpable, surtout si elle augmente de volume : un nodule dans un sein, sous la peau, à un ganglion, etc.
2) Un grain de beauté ou une tache cutanée qui change d’aspect, de couleur ou de taille, ou qui saigne.
3) Un saignement persistant: du sang dans les crachats, les urines ou les selles. Pour les femmes, des pertes sanguines vaginales en cours de cycle ou après la ménopause.
4) Des symptômes persistants : une toux et des enrouements inexpliqués depuis plus de quatre semaines, une difficulté à déglutir, des nausées et des vomissements, une plaie qui ne guérit pas en trois semaines, une diarrhée ou de la constipation depuis six semaines ou plus.
5) Une rétractation ou un écoulement du mamelon.
6) Des maux de tête récidivants et violents.
7) Une fatigue extrême.
8) Une perte de poids rapide, inexpliquée.

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