Avez-vous besoin de contacter la rédaction ? Envoyez vos e-mails à [email protected] ou sur notre formulaire.
ActualitéMédecine douce

Cancer colorectal: perdre du poids pour réduire le risque par deux

Le surpoids augmente le risque de cancer colorectal mais la perte de poids peut réduire le risque par deux.

Marie Desange

L’obésité est en augmentation dans le monde entier. En 2016 déjà, l’Organisation mondiale de la santé a recensé 650 millions d’adultes souffrant d’obésité dans le monde.

De nombreuses personnes savent que l’obésité est un facteur de risque de diabète, d’accident vasculaire cérébral et de maladie cardiovasculaire, mais elles sont moins nombreuses à savoir que l’obésité augmente également le risque de développer des cancers au cours de la vie. Une étude récente traite de la façon dont l’obésité de longue date augmente le risque de développer des adénomes colorectaux, une croissance bénigne qui peut conduire au cancer colorectal. L’étude montre également que la perte de poids peut réduire le risque pour les personnes en surpoids ou obèses.

Les adénomes colorectaux qui persistent et se développent pendant de longues périodes peuvent être un tremplin vers le cancer colorectal, la troisième cause de décès par cancer chez homme et le second pour le femmes ne France. Nouvelle tendance inquiétante, le cancer du côlon est en augmentation chez les personnes de moins de 55 ans, à un taux de 1 % par an entre 2005 et 2016.

En s’appuyant sur les données d’une vaste étude multicentrique sur le risque de cancer, appelée Prostate, Lung, Colorectal, and Ovarian (PLCO) Cancer Screening Trial, les scientifiques ont évalué comment les changements de poids affectent le risque de développer des adénomes colorectaux. Les résultats sont publiés dans le Journal of the National Cancer Institute Spectrum.

La perte de poids est liée à une réduction de 46 % du risque

L’objectif de l’étude PLCO était de déterminer l’efficacité des régimes de dépistage pour réduire les décès par cancer. Ils ont suivi cliniquement 154 942 hommes et femmes âgés de 55 à 74 ans, de 1993 à 2001. Les participants ont été rejetés s’ils présentaient un risque antérieur de cancer du côlon. Ils devaient en outre subir un test de référence négatif, une sigmoïdoscopie flexible (FSG, qui permet de visualiser la partie inférieure du côlon à la recherche d’excroissances. Les 18 588 personnes restantes ont subi une nouvelle FSG après 3 ou 5 ans. Les scientifiques ont fait correspondre les résultats de la FSG des participants avec leur poids autodéclaré à 20 ans, 50 ans et au moment de l’étude.

Cette étude est la première à examiner la prise et la perte de poids au cours d’une vie. Cette étude montre que la perte de poids du début à la fin de l’âge adulte, au moins seulement 0,5 Kg tous les 5 ans, était associée à une réduction de 46% du risque de développer un adénome colorectal. Les résultats de cette étude soutiennent particulièrement le bénéfice de la perte de poids pour les adultes en surpoids ou obèses.

Mécanismes pouvant expliquer les résultats

Les hommes qui ont perdu du poids du début à la fin de l’âge adulte ont présenté une diminution significative du risque de développer des adénomes. À l’inverse, plus les participants prenaient du poids, plus leur risque de développer des adénomes était élevé. Les hommes ont davantage bénéficié de la perte de poids que les femmes. La raison pour laquelle les hommes en ont tiré plus de bénéfices que les femmes n’est pas claire, mais les scientifiques émettent l’hypothèse que les hommes peuvent avoir une proportion plus élevée de poids au milieu de l’abdomen, ce qui augmente leur risque et donc bénéficier davantage d’une perte de poids. Les chercheurs pensent que l’augmentation du poids et de l’obésité peut augmenter le risque d’adénome en partie en augmentant le risque de développer une résistance à l’insuline. Le corps réagit en produisant plus d’insuline, et il peut également y avoir d’autres changements biologiques tels qu’une augmentation de la signalisation du facteur de croissance analogue à l’insuline 1 (IGF1).

Ces changements peuvent augmenter la croissance cellulaire et réduire le risque de mort cellulaire, des changements qui sont liés à des risques accrus de développer un cancer. La résistance à l’insuline peut également conduire au diabète de type 2, qui est considéré comme un facteur de risque indépendant de cancer colorectal.

Il est connu qu’il existe un risque plus élevé d’adénomes et de cancer colorectal chez les personnes qui sont obèses, qui mangent de grandes quantités de viande rouge, d’aliments transformés, qui ne font pas d’exercice et qui consomment beaucoup d’alcool.

Chercher précisément les causes

L’un des aspects les plus intéressants et les plus préoccupants du cancer colorectal est l’augmentation massive du nombre de jeunes diagnostiqués avant 50 ans. Cette augmentation est plus importante que celle de n’importe quel autre cancer chez les jeunes. La question est « Pourquoi ? » Car la majorité des personnes diagnostiquées ne sont pas obèses, ne sont pas fumeuses. Il y a donc clairement une autre raison. De nombreux travaux sont menés pour essayer de comprendre le microbiome et sa relation avec le système immunitaire afin de comprendre la pathogenèse du cancer du côlon et d’identifier des cibles potentielles pour le traitement.

Les hypothèses concernant l’augmentation des cas de ce type de cancer sont nombreuses. Certains données pointent les changements de mode de vie depuis 50 ans et notamment l’augmentation de la sédentarité ou la surconsommation de sucre.

source

Weight Change and Incident Distal Colorectal Adenoma Risk in the PLCO Cancer Screening Trial

5/5 - (1 vote) Avez-vous trouvé cet article utile?
À lire aussi