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Tai Chi : Vers une meilleure santé cérébrale et physique chez les seniors

Deux nouvelles études démontrent maintenant que cette discipline peut également avoir des effets bénéfiques sur la santé du cerveau des personnes âgées.

Le tai chi, discipline ancrée dans la tradition chinoise, fait l’objet de multiples recherches pour ses apports sur la santé. Jusqu’ici surtout salué pour ses effets sur l’équilibre et le moral, il attire désormais l’attention des scientifiques pour ses bénéfices sur la mémoire et le fonctionnement cérébral à un âge avancé. Deux études récentes ouvrent de nouvelles perspectives, suggérant que la pratique régulière du tai chi pourrait soutenir la cognition chez les personnes âgées et contribuer à ralentir la progression de la maladie de Parkinson. Qu’apportent réellement ces découvertes et à qui le tai chi s’adresse-t-il ? Plongée dans un art millénaire aux bienfaits éprouvés.

Le potentiel du tai chi pour soutenir la mémoire

Le tai chi, originaire des arts martiaux chinois, est aujourd’hui largement utilisé pour promouvoir la santé globale, la réadaptation physique et la détente. Historiquement, des études ont mis en avant sa capacité à soulager la douleur chronique liée à l’arthrose, améliorer la mobilité chez les personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde et rehausser la qualité de vie ainsi que le bien-être émotionnel chez les patients souffrant d’insuffisance cardiaque ou de cancers.

Une récente étude parue dans les Annals of Internal Medicine a examiné l’impact du tai chi sur la cognition de 304 seniors présentant des troubles cognitifs légers ou des préoccupations concernant leur mémoire. Ces participants ont été répartis en trois groupes :

  • Groupe « étirements »
  • Groupe « tai chi traditionnel »
  • Groupe « tai chi enrichi cognitivement » (incluant exercices de mémoire et tâches multitâches en complément de la pratique traditionnelle)

Pour mesurer les effets, les scientifiques ont eu recours au Montreal Cognitive Assessment (MoCA), un test standard évaluant la mémoire, l’orientation et les fonctions exécutives, ainsi qu’à un exercice de marche à double tâche, capable d’apprécier la capacité à gérer simultanément une sollicitation mentale et physique.

Des résultats concrets après 24 semaines

Le groupe ayant pratiqué le tai chi enrichi cognitivement a observé un gain de 1,5 point au test MoCA par rapport au groupe tai chi traditionnel, et de 2,8 points face au groupe étirements. Sur le test de marche à double tâche, l’écart était aussi probant : cette variante de tai chi a permis une amélioration de près de 10 % comparée au groupe pratiquant le tai chi classique, et de 22 % par rapport au groupe étirements. Ces données suggèrent que combiner le mouvement du tai chi et les stimulis cognitifs renforce à la fois la mémoire et la coordination.

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Le tai chi face à la maladie de Parkinson

La seconde étude publiée dans le Journal of Neurology, Neurosurgery, and Psychiatry s’est penchée sur les liens entre tai chi et progression de la maladie de Parkinson. Pour mieux cerner les symptômes moteurs et non moteurs qui altèrent la vie des personnes concernées, les chercheurs ont suivi durant 3,5 ans des personnes atteintes de la pathologie.

Selon leurs observations, le tai chi régulier a retardé la nécessité de recourir aux traitements anti-parkinsoniens tout en ralentissant la détérioration de la motricité. Par ailleurs, les participants pratiquant cette discipline ont signalé des améliorations marquées sur de nombreux symptômes non moteurs : une humeur plus stable, un meilleur sommeil et une revalorisation de leur qualité de vie globale.

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Des méthodes complémentaires, telles que l’Acupuncture efficace contre les troubles du sommeil, peuvent venir renforcer ces bénéfices, soulignant l’importance d’une approche holistique du bien-être chez les patients atteints de maladies neurodégénératives.

Activité physique et préservation du cerveau chez les seniors

Toutes les formes d’exercice présentent des bienfaits généraux : amélioration de la circulation sanguine, diminution du stress via la régulation hormonale, atténuation de certains marqueurs inflammatoires et soutien général du fonctionnement cérébral (Lautenschlager, N.T. et coll., 2018). Pourtant, le tai chi se distingue par ses dimensions combinées de motricité fine, d’équilibre et d’entraînement cérébral.

Stabilité, équilibre et prévention des chutes

Ses gestes lents et précis sollicitent le recentrage du centre de gravité et des flexions semblables à celles nécessaires pour se lever, renforçant ainsi la stabilité posturale. Cette amélioration force et équilibre réduit efficacement le risque de chutes, enjeu déterminant pour bien vieillir.

Exercice de l’esprit autant que du corps

Le tai chi – ou tai ji quan – constitue également un défi cognitif. Chorégraphié, il nécessite mémorisation de séquences, concentration et coordination. Pratiquer cet art revient à stimuler autant l’esprit que le corps, et les bénéfices cognitifs pourraient surpasser ceux d’une simple marche selon plusieurs revues systématiques (Wayne, P.M. et coll., 2014). Les travaux s’accordent à montrer que le tai chi contribue à une Amélioration de la santé générale chez les personnes vivant avec des troubles cognitifs ou une démence, rendant cette discipline précieuse pour soutenir l’autonomie.

Pour qui la pratique du tai chi est-elle indiquée ?

Le tai chi se distingue aussi par son accessibilité : il se pratique en groupe ou individuellement, sans besoin de matériel spécifique. Parmi les cinq styles majeurs (Chen, Yang, Wu, Sun, Hao), chacun propose des mouvements adaptés à divers âges et capacités physiques, permettant ainsi une personnalisation selon les besoins du pratiquant.

  • Prise en main facilitée : une première séance, même d’initiation, suffit souvent à percevoir les premiers bienfaits.
  • Conseil médical préalablement nécessaire pour les personnes atteintes de maladies neurologiques avancées, ou ayant déjà fait plusieurs chutes, pour minimiser les risques associés.
  • Offre variée : cours proposés dans les centres sportifs, maisons de quartier, associations seniors, groupes de soutien ou encore plateformes en ligne.

Pour favoriser la stabilité et l’autonomie, l’Amélioration de l’équilibre est un atout démontré pour les pratiquants seniors. Il existe un consensus selon lequel une supervision par un instructeur qualifié, qu’il s’agisse d’encadrement professionnel ou via un groupe motivant, maximise la sécurité et la régularité de la pratique. De plus, l’effet de groupe et la dynamique collective favorisent la motivation sur le long terme.

A retenir en pratique

Le tai chi, art ancestral et accessible, s’appuie aujourd’hui sur de solides études pour démontrer ses effets sur la cognition, la prévention des troubles moteurs et le bien-être général chez les seniors. Sa pratique ne requiert ni équipement coûteux ni prérequis, ce qui en fait une option à la fois sûre et efficace pour maintenir le lien entre corps et esprit, particulièrement en avançant en âge. En intégrant le tai chi à la routine des seniors, il devient possible de soutenir la mémoire, ralentir la progression de certaines maladies neurologiques et améliorer la qualité de vie au quotidien. Cette discipline mérite ainsi une place de choix parmi les solutions naturelles destinées à préserver la santé mentale et physique à tous les âges.

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