Maladie de Parkinson : quels sont les symptômes clés ?
La maladie de Parkinson est un problème neurologique dont les symptômes clés comprennent l’instabilité posturale, les mouvements lents ou interrompus, la rigidité et les tremblements.

La maladie de Parkinson est progressive et s’aggrave lentement au fil du temps. Elle commence plusieurs années avant l’apparition des symptômes. Les premiers signes sont une difficulté à se lever d’une chaise, parler doucement et écrire lentement. D’autres signes non moteurs, parmi les plus précoces, concernent la digestion, la santé mentale et le sommeil.
Cette pathologie peut mener à la démence de Parkinson et à des problèmes cognitifs et de mémoire graves. C’est le deuxième trouble neurologique le plus courant au monde, affectant de 2 à 3 % des plus de 65 ans. Quels sont les nombreux signes et les symptômes de cette maladie ?
Quels sont les symptômes cardinaux de la maladie de Parkinson ?
En médecine, un symptôme cardinal est à la fois fréquent et essentiel. Il attire l’attention et guide le diagnostic.
La dégénérescence et la mort des cellules du cerveau dans la région de la substance noire du tronc cérébral sont à l’origine de la maladie de Parkinson. Cette zone régule les habiletés motrices et l’équilibre. L’un des symptômes cardinaux de cette maladie altère la capacité à bouger. Mais il y en a 4 au total :
- bradykinésie : une interruption constante ou une lenteur du mouvement physique. Devenant difficile, bouger fatigue avec un manque de coordination et une faiblesse. Environ 80 % des personnes présentent une bradykinésie au début des symptômes.
- instabilité posturale : incapacité à maintenir une posture correcte et droite. L’équilibre et la capacité de se déplacer sont affectées et entraînent des chutes. C’est généralement le signe d’une maladie plus avancée.
- rigidité : raideur musculaire et résistance au mouvement ou à la pression appliquée. Elle a tendance à affecter un côté du corps avant de se propager. Les signes caractéristiques sont une posture penchée, le balancement réduit du bras en marchant et une main striatale, terme neurologique pour décrire un “verrouillage” des articulations de la main.
- tremblements : secousses incontrôlables dans les bras, les mains, les pieds, la mâchoire, la langue et les lèvres se manifestant généralement d’un côté du corps, se produisant au repos et diminuant avec l’activité.
Quels sont les symptômes cognitifs ?
De 24 % à 31 % des malades de Parkinson présentent un déclin cognitif ou une démence : difficultés à se concentrer ou à accomplir des tâches, problèmes de mémoire et difficultés à prêter l’attention. Le déclin cognitif peut se développer progressivement ou rapidement.
La démence de Parkinson est un type de démence à corps de Lewy. Les dépôts de la protéine alpha-synucléine dans le cerveau causent ce déclin qui peut impacter sévèrement la qualité de vie et l’autonomie au fil du temps.
La maladie de Parkinson provoque des psychoses et des hallucinations visuelles chez 20 à 40 % des personnes prenant des médicaments pour la traiter. La psychose peut s’aggraver et entraîner l’apparition de la démence de Parkinson.
Quels sont les symptômes moteurs ?
Ces symptômes peuvent être groupés en différents types : tête ou le visage (craniofacial), mouvements de l’œil (visuel), système des muscles et des os (musculosquelettique) et la capacité de marcher (démarche).
Tête et visage
– Dysphagie : incapacité à avaler correctement,
– Salivation excessive,
– Dysarthrie hypocinétique : incapacité à coordonner les muscles pour respirer et parler,
– Hypomimie : incapacité à produire des expressions faciales,
– Hypophonie : incapacité à parler fort) provoquant une voix calme, respirante ou monotone,
– Réduction du temps pendant lequel on peut cligner des yeux spontanément.
Symptômes visuels
– Vision floue : manque de concentration dans le champ visuel avec la progression de la maladie,
– Saccades hypermétriques : l’œil change rapidement de point d’un objet à l’autre. Les cas graves entraînent des difficultés à se concentrer,
– Sensibilité au contraste altérée : moindre capacité de voir les contours de petits objets et les différences subtiles dans les motifs et les textures, les détails,
– Convergence altérée : incapacité des yeux à agir ensemble pour se concentrer sur des objets proches, incapacité à regarder vers le haut,
– Réflexe vestibulo-oculaire altéré : perte de la capacité à maintenir le regard et la concentration pendant les mouvements de la tête. Les yeux peinent à compenser les déséquilibres dans le mouvement,
– Apraxie d’ouverture de la paupière : incapacité pour ouvrir volontairement les yeux après les avoir fermés.
Symptômes musculo squelettiques
– Camptocormie : flexion anormale vers l’avant de la colonne vertébrale en position verticale ou en marchant, pouvant entraîner une posture inclinée,
– Dystonie : contractions musculaires involontaires provoquant des mouvements répétitifs et tortueux,
– Kyphose et scoliose : différents types de courbure ou de flexion de la colonne vertébrale,
– Micrographie : incapacité à faire des mouvements fins, ce qui affecte l’écriture,
– Myoclonus : contraction et secousses musculaires récurrentes involontaires,
– Syndrome de Pise : flexion latérale dans la colonne vertébrale en position de bout et pendant la marche.
Façon de marcher
La maladie peut provoquer des changements dans la façon de marcher, principalement en raison des effets sur les muscles et le contrôle moteur. Cela peut entraîner une “marche parkinsonienne” caractéristique. Les personnes atteintes de la maladie ont tendance à traîner les pieds, à faire de petits pas ou à s’arrêter brusquement, voire à se figer en marchant.
Le piétinement, ou festination, un terme neurologique, est une autre caractéristique de la marche parkinsonienne : tendance à accélérer progressivement avec des pas de plus en plus courts et rapides.
Quels sont les symptômes non-moteurs ?
Les symptômes non moteurs sont souvent les premiers symptômes de la maladie de Parkinson et surviennent avant l’apparition du trouble lui-même.
Santé mentale
– Anxiété : sentiment sévère et constant de préoccupation et de peur souvent associé à la dépression,
– Apathie : manque persistant d’intérêt, d’enthousiasme, de motivation pour les activités. Elle peut entraîner une perte de l’impulsion ou de la volonté et une réduction de la parole ou de l’expression des émotions,
– Dépression : c’est l’effet le plus courant de ce trouble sur la santé mentale avec un sentiment persistant de tristesse, d’humeur mélancolique, de perte d’intérêt pour les activités qui affecte la vie quotidienne.
Troubles du sommeil
Environ 64 % des personnes atteintes de la maladie de Parkinson éprouvent des troubles du sommeil. La fatigue, causée par des troubles du sommeil, est un signe précoce courant de la maladie de Parkinson. Ces troubles du sommeil peuvent également avoir une incidence sur d’autres aspects de la santé mentale et physique.
– Somnolence diurne excessive : difficulté à rester éveillé pendant la journée,
– Insomnie : Incapacité à s’endormir et à dormir,
-Trouble du comportement en sommeil paradoxal (TCSP) : Mouvements corporels excessifs pendant la phase de sommeil paradoxal (REM), ou phase des rêves,
– Syndrome des jambes sans repos (SJSR) : envie incontrôlable de bouger les jambes, qui peut perturber le sommeil.
Fonctions corporelles autonomes
– Constipation,
– Diaphorèse : transpiration excessive,
– Dysphagie : Incapacité à mâcher correctement les aliments,
– Orthostase : pression artérielle basse en position debout, pouvant conduire à l’évanouissement,
– Dysfonction sexuelle : manque de désir sexuel, dysfonction érectile, activité sexuelle excessive ou insuffisamment active et sécheresse vaginale.
Autres symptômes
– Des problèmes d’odorat : incapacité à distinguer les odeurs ou perdre complètement le sens de l’odorat,
– Des douleurs, une autre caractéristique commune, touchent environ 46 % des personnes atteintes : picotement, brûlure ou une sensibilité accrue sur tout le corps ou certaines articulations, organes génitaux, abdomen ou visage.
Quand faut-il consulter ?
Si vous soupçonnez une maladie de Parkinson et présentez des symptômes typiques comme des tremblements, de la rigidité et des difficultés à bouger ou à rester debout, parlez avec un médecin.
Sans oublier les symptômes cognitifs, la difficulté à avaler, les infections de la vessie, l’apparition soudaine de symptômes et l’aggravation d’une douleur.
L’espérance de vie moyenne d’une personne atteinte de la maladie de Parkinson est semblable à celle d’une personne sans cette maladie.
Cependant l’impact est sévère sur la qualité de vie et les personnes malades souffrent d’un handicap dans les 10 ans. Ne tardez pas à consulter si vous avez des doutes sur certains symptômes.
Sources :
Santégouv.fr : la maladie de Parkinson