10 épidémies hivernales courantes : comment les éviter cet hiver ?
Vous les connaissez : grippe, VRS (pour virus respiratoire syncitial), covid-19, pneumonie, tous ces virus circulent principalement pendant la saison hivernale.

L’hiver est la saison de la propagation des épidémies hivernales courantes. On reste à l’intérieur en raison de la météo et les germes, comme ceux de la grippe, du rhume ou gastro-intestinaux, prospèrent. Les enfants ramènent souvent à la maison pléthore d’agents pathogènes tandis que des collègues malades les colportent en venant travailler.
Cet hiver, un défi sanitaire plus musclé nous attend lorsque des virus respiratoires de type VRS font leur apparition aux côtés de la grippe et du covid-19.
Le chevauchement de plusieurs épidémies porte le nom de « flurone », terme apparu pendant la pandémie de covid- 19. La combinaison augmente la charge virale et la sévérité des infections, surtout chez les personnes vulnérables.
Pouvons-nous éviter d’être malades? Et si nous succombons à ces virus, combien de temps allons-nous être contagieux ? Voici les conseils d’un médecin de famille pour prévenir et gérer 10 maladies particulièrement courantes de la saison hivernale.
Pourquoi les maladies sont-elles plus fréquentes en hiver ?
Deux raisons principales en sont la cause :
- les gouttelettes respiratoires, chargées de germes, se propagent plus facilement à l’air sec lorsque les personnes infectées toussent ou éternuent,
- c’est l’occasion des rassemblements sociaux, typiquement durant les fêtes de fin d’année, ce qui favorise les occasions de transmission des germes entre les gens.
Les symptômes d’une maladie hivernale ne se manifestent pas immédiatement après l’infection. La période d’incubation peut varier de quelques jours à une semaine, selon le virus et la réponse immunitaire individuelle. Avant même l’apparition des symptômes, les personnes peuvent être contagieuses et transmettre sans le savoir.
Comment échapper aux épidémies hivernales courantes ?
Pour éviter de passer n’importe lequel de ces virus à d’autres personnes ou de les attraper soi-même, voici les mesures à respecter :
- toussez et éternuez dans le creux de votre coude, et non dans vos mains,
- désinfectez certains objets de votre quotidien à la maison et à l’extérieur (tables de bar, poignées de porte, etc.),
- ne partagez pas vos couverts, tasses, brosses à dents, vêtements, serviettes ou objets personnels,
- restez à la maison jusqu’à l’amélioration des symptômes et la fin de la période de contagion,
- lavez-vous les mains souvent à l’eau tiède et au savon et utilisez du gel hydro alcoolique de temps en temps,
- portez un masque et des gants en public et éventuellement à la maison pour vous protéger et préserver vos proches (particulièrement si fragilité ou immunodéficience)
La contagion s’arrête deux à trois jours après l’infection, mais elle peut perdurer pendant deux semaines ou plus durant la période de convalescence. Même en l’absence de symptômes, il est important, en hiver, de respecter certains gestes barrières, au cas où l’on serait contagieux sans le savoir : notamment quand on tousse et qu’on éternue, en se lavant régulièrement les mains et en portant un masque dans les transports ou les lieux confinés.
Dans de nombreux pays, comme en Asie, le port systémique du masque est accepté mais il existe encore des réticences en Occident alors que c’est une mesure simple et efficace pour enrayer les épidémies hivernales.
Quelles sont les 10 pathologies communes les plus fréquentes ?
Qu’est-ce qui circule pendant les mois d’hiver ?
Le rhume
Plus de 200 rhinovirus circulent : rien d’étonnant à en attraper 2 ou 3 fois par an. Les enfants sont des proies faciles. Ces virus sont persistants et peuvent être transmis pendant 2 semaines. Durant la période d’incubation sans symptôme, on est déjà contagieux mais la transmission la plus virulente se produit vers le 3ème jour de la maladie, lorsque les symptômes sont au plus fort.
Pour apaiser un rhume, il est nécessaire de rester bien hydraté ce qui soulage le mal de gorge et la congestion nasale :
- boire beaucoup de liquides chauds (bouillon, thé, tisane),
- faire des gargarismes avec de l’eau chaude salée,
- humidifier l’air de la chambre avec un humidificateur.
La grippe
La saison s’étend d’octobre à mars, mais le virus grippal peut s’attraper à tout moment de l’année. La grippe contamine des millions de personnes chaque année : en moyenne en France, 20 000 hospitalisations et environ 9000 décès.
Dès lors que vous commencez à présenter des symptômes grippaux, vous avez probablement déjà transmis le virus à au moins une autre personne. La grippe est contagieuse pendant une semaine ou plus après les premiers symptômes.
Le vaccin antigrippal est la meilleure façon de se protéger de ce virus hautement contagieux. Chaque année, un nouveau vaccin est proposé contre les variantes du virus qui mute tous les ans.
Le covid-19
Ce virus continue de se propage facilement et atteint son apogée durant la saison des pathologies respiratoires. Un vaccin est développé chaque année, du même type que le vaccin antigrippal.
Bien que la vaccination ne garantisse pas une immunité totale, elle réduit considérablement la gravité des symptômes et le risque d’hospitalisation.
Les personnes infectées du covid-19 sont les plus contagieuses un à deux jours avant l’apparition des symptômes et deux à trois jours après. La durée de la contagion peut varier selon la gravité de la maladie :
- cas bénins ou asymptomatiques : contagion pendant environ cinq jours
- cas modérés à graves : contagion jusqu’à vingt jours.
Dès que les symptômes ont diminué ou disparu, et qu’au moins cinq jours se sont écoulés depuis leur apparition, on peut généralement sortir du confinement.
Il est conseillé de porter un masque en public ou auprès de personnes vulnérables pendant encore au moins dix jours pour minimiser le risque de transmission.
Après 10 jours depuis le début de la maladie et en l’absence de symptômes, on peut reprendre ses activités normales sans masque et sans risque.
Le virus respiratoire syncitial (VRS)
Le virus respiratoire syncytial (VRS) est très contagieux : il provoque des infections des voies respiratoires inférieures. Chez les adultes et les enfants en bonne santé, le VRS occasionne généralement une maladie légère semblable au rhume.
Mais cette infection respiratoire peut entraîner une bronchiolite et une pneumonie graves, potentiellement mortelles, chez les nourrissons, les adultes âgés et les individus immunodéprimés.
Une personne qui contracte le VRS peut être contagieuse quelques jours avant l’apparition des symptômes et jusqu’à huit jours après. Les nourrissons et les personnes immunodéprimées peuvent toutefois rester contagieux quatre semaines, même après la disparition des symptômes.
La bronchite
Les virus qui causent le rhume, la grippe et le covid-19 peuvent tous mener à une bronchite s’ils ne sont pas traités ou si les symptômes sont graves.
Connue sous le nom de rhume de poitrine, la bronchite est une inflammation des bronches : elle provoque l’enflure des voies respiratoires qui se remplissent du mucus.
La toux est le principal symptôme : sèche au début, elle peut devenir productive avec l’élimination de mucosités. Elle s’accompagne souvent de fatigue, de fièvre modérée, de douleurs thoraciques et de sifflements respiratoires.
Cette bronchite aiguë, d’origine virale, se traite par le repos, une bonne hydratation, des anti-inflammatoires et des antitussifs. La toux chronique peut durer trois semaines ou plus. La bronchite n’est pas contagieuse alors que les virus qui l’ont provoquée le sont. Il faut donc aussi prendre des précautions pour éviter d’infecter les autres.
La bronchite chronique n’est pas une maladie hivernale : c’est une maladie respiratoire caractérisée par une inflammation à long terme des bronches, un essoufflement à l’effort et une toux chronique. Elle est souvent associée au tabagisme et à la pollution de l’air.
La pneumonie
Les bactéries, de même que les virus du covid-19 et du VRS, peuvent provoquer une pneumonie : virale ou bactérienne, elle est contagieuse mais tous ceux qui sont exposés ne tombent pas malades.
Elle se caractérise par une infection des alvéoles pulmonaires, les petites poches d’air où se produisent les échanges gazeux. Les symptômes sont la toux et la fièvre parfois élevée avec frissons, l’essoufflement, les douleurs thoraciques, de la fatigue et une grande faiblesse. La pneumonie bactérienne se traite par antibiotiques.
Les enfants de moins de 2 ans, les plus de 65 ans et les personnes au système immunitaire affaibli devraient être vaccinés contre le pneumocoque pour prévenir les complications. Ces populations sont particulièrement exposées à des risques accrus de symptômes graves, voire de décès : abcès pulmonaire, septicémie, insuffisance respiratoire.
Si vous souffrez d’une pneumonie virale, vous êtes contagieux jusqu’à l’arrêt de la fièvre et encore plusieurs jours après. S’il s’agit d’une pneumonie bactérienne, la contagion dure pendant les deux premiers jours de la prise d’antibiotiques et jusqu’à l’arrêt de la fièvre.
La conjonctivite
Les bactéries et les virus hivernaux peuvent provoquer la conjonctivite.
Cette infection oculaire gonfle les vaisseaux sanguins dans les tissus, ou conjonctive, qui tapissent les paupières et l’extérieur de l’œil. Les vaisseaux sanguins gonflés rosissent la partie blanche de l’œil infecté. Elle s’accompagne de démangeaisons et de sécrétions.
La conjonctivite peut être virale ou bactérienne :
- virale, elle est associée à un rhume ou à une grippe et se guérit facilement par elle-même. Les adénovirus sont contagieux durant plusieurs jours, voire semaines.
- bactérienne, elle est également contagieuse mais la durée diminue rapidement avec la prise d’antibiotiques.
Il est très important de respecter les mesures d’hygiène de base pour éviter la contagion : éviter de se toucher les yeux, se laver les mains souvent, ne pas partager des objets personnels comme du maquillage.
La sinusite
Les sinus peuvent être atteints par les infections saisonnières. La sinusite virale est une inflammation des sinus, des cavités situées dans les os du visage, qui survient souvent pendant les périodes de froid et d’humidité. Les symptômes sont l’écoulement nasal, la congestion, des douleurs faciales, des céphalées, et parfois de la fatigue et de la fièvre.
Les maladies hivernales risquent aussi faire le lit de sinusites bactériennes : quand la muqueuse est enflammée par les virus et les voies nasales obstruées, des bactéries peuvent s’installer et transformer une sinusite virale en sinusite bactérienne.
- La sinusite virale : les symptômes apparaissent soudainement et s’améliorent rapidement, l’écoulement est plus clair et aqueux au début et plus épais par la suite.
- La sinusite bactérienne : les symptômes persistent au-delà de 10 jours et empirent, l’écoulement est épais et coloré, les douleurs faciales plus marquées, la fièvre plus élevée, la fatigue plus prononcée.
Pour soulager l’inconfort, la pulvérisation d’une solution saline dans le nez aide à dégager les voies nasales, diminuer la congestion et drainer les sinus. L’application d’une compresse chaude et humide sur les sinus plusieurs fois par jour peut soulager la douleur et la pression. Les antibiotiques sont prescrits contre une sinusite bactérienne.
L’infection des sinus n’est pas contagieuse mais les virus qui irritent les voies respiratoires le sont.
L’angine à streptocoques
En hiver, les maux de gorge ne sont pas rares. Mais les angines à streptocoques sont les plus contagieuses.
Cette infection bactérienne enflamme la gorge et les amygdales. L’ingestion d’aliments est douloureuse. De la fièvre ou le gonflement des ganglions lymphatiques se manifestent.
L’angine à streptocoque est très contagieuse et se transmet principalement par contact direct avec les sécrétions d’une personne infectée (toux, éternuements, partage d’objets contaminés).
Le traitement repose principalement sur les antibiotiques. Une angine à streptocoque non traitée peut provoquer des complications : rhumatisme articulaire aigu, inflammation des reins ou abcès autour des amygdales.
La scarlatine peut être considérée comme une forme plus sévère de l’angine à streptocoques, avec des symptômes cutanés caractéristiques (éruption bosselée).
La contagion de l’angine à streptocoques dure jusqu’à la fin de la fièvre et après 12 heures de prise d’antibiotiques.
La gastro-entérite
Le norovirus est « le virus de la gastro » qui provoque diarrhée, vomissements et crampes d’estomac. Si on l’appelle parfois « grippe intestinale », la souche n’a rien à voir avec la grippe.
Les norovirus (il en existe de nombreux types) sont très contagieux et difficiles à éliminer. Ils peuvent persister pendant des semaines sur des surfaces contaminées.
Il n’existe pas de traitement spécifique contre le norovirus. Il faut boire beaucoup pour rester hydraté, éviter les aliments solides tant qu’il y a vomissements et diarrhées et prendre du repos. Un traitement au charbon actif n’est pas forcément une bonne idée.
La contagion est maximale au moment des vomissements, de la diarrhée et les quelques jours suivant l’atténuation des symptômes. Mais la contamination reste possible encore 2 semaines ou plus, même lorsqu’on se sent mieux. De bonnes mesures d’hygiène évitent de le propager.
Quand consulter ?
Selon l’intensité de l’infection, des traitements antibiotiques peuvent être prescrits par un médecin traitant. Il existe des traitements antiviraux mais ils sont rares pour les maladies saisonnières (contre la grippe) et leur efficacité est variable. Les vaccins sont les meilleures armes contre les virus.
Les symptômes suivants doivent amener à consulter :
- fièvre chez les nourrissons dès 38°,
- fièvre de 39° chez l’adulte plus de 2 jours d’affilée,
- difficulté à respirer, sifflement, douleur thoracique,
- fatigue intense,
- ganglions lymphatiques gonflés, amygdales enflées, mal de gorge intense,
- signes de déshydratation (urine foncée, confusion, étourdissements, fontanelle enfoncée chez les tout petits),
- douleurs abdominales intenses, diarrhée sanglante ou avec mucosités,
- baisse de vision, intolérance à la lumière, douleur oculaire intense et sécrétions abondantes,
- ne vous tournez pas vers l’automédication, consultez rapidement si vos symptômes persistent ou vous semblent inquiétants.
L’application des conseils préventifs (vaccination, hygiène, bon sens) éloigne les pathologies et facilite la traversée de la saison hivernale.