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Médecine douce

Tous les facteurs que vous ignorez surement et qui font grossir

Hélène Leroy

Quel paradoxe! A quantité égale de calories absorbées et dépensées, nous sommes plus gros qu’il y a quarante ans. La génération d’avant avait plus de facilité à garder la ligne, ils pouvaient manger plus et faire moins d’exercice tout en évitant l’obésité, selon une étude grande étude menée par la Faculté de santé de l’Université York, Canada. Des facteurs nouveaux, méconnus et sous-estimés, pèsent sur la prise de poids que nous observons de nos jours.

Maintenir un poids corporel sain est maintenant plus difficile qu’avant. Les résultats d’une importante étude menée sur la prise de poids entre la génération de années 70 et celle de maintenant suggèrent que si vous avez maintenant 40 ans, pour éviter de prendre du poids, vous devriez manger encore moins et faire plus d’exercice que si vous aviez 40 ans en 1971.

Autrement dit, la même quantité de calories absorbées et la même quantité d’activité physique produite maintenant nous font prendre plus de poids qu’il y a quarante ans. Ce paradoxe s’explique par le fait qu’il y a, à notre époque, des paramètres spécifiques nouveaux  qui contribuent à l’augmentation de l’obésité au-delà de la simple alimentation et de l’exercice qui n’existaient pas il y a quarante ans.

L’étude, financée par les Instituts de recherche en santé du Canada, a analysé les données alimentaires de près de 36 400 adultes américains recueillies par l’Enquête nationale sur la santé et la nutrition entre 1971 et 2008. Les données disponibles sur la fréquence de l’activité physique de 14 419 adultes de 1988 à 2006 ont également été utilisées.

Pour une quantité donnée d’apport alimentaire, les gens sont environ 10 % plus gros maintenant qu’en 1971 et environ 5%  plus gros pour un même niveau d’activité physique. L’étude intitulée «Différences séculaires dans l’association entre l’apport calorique, l’apport en macronutriments et l’activité physique liée à l’obésité» souligne que bien que plusieurs études ont montré que manger moins et faire plus d’exercice permettaient de garder la ligne, à long terme, cette simple équation s’est révélée insuffisante. La gestion du poids est en réalité beaucoup plus complexe que simplement baisser la quantité d’énergie absorbée et augmenter l’énergie dépensée.

Notre mode de vie et notre environnement influent sur notre poids aussi. L’utilisation de médicaments, les polluants environnementaux, le moment de la prise alimentaire, le stress, les bactéries intestinales et même l’exposition nocturne à la lumière sont autant de facteurs sous-estimés et rarement pris en compte dans la gestion du poids alors qu’ils exercent des actions défavorables certaines. Ces facteurs nouveaux, qui n’existaient pas ou beaucoup moins il y a 40 ans, peuvent expliquer en grande partie pourquoi, à quantité d’énergie absorbée et dépensée égale, nous avons vu une augmentation spectaculaire de l’obésité.

Trop de stress, plus de graisse

De plus en plus de personnes font face au stress quotidiennement. Que ce soit à la maison ou au travail, le stress est un facteur commun pour la prise de poids. Au début, le stress peut vous faire perdre votre appétit, mais à la longue le stress chronique peut augmenter votre faim. Une fois que nos corps atteignent un certain niveau de stress, ils déclenchent une réponse qui nous amène à trop manger.

De plus, l’un des rôles de l’hormone du stress, le cortisol, est d’augmenter l’apport de glucose dans le flux sanguin afin qu’il puisse être utilisé comme source d’énergie. Pour nos ancêtres, cette augmentation de glucose était utile pour fuir une menace. Cependant, de nos jours, nous n’utilisons plus cette énergie, ce qui entraîne des fluctuations de glycémie et un stockage de graisse.

Les oestrogene-like: ces perturbateurs endocriniens qui font grossir

Notre environnement actuel est bien différent de celui de nos ancêtres. On retrouve dans notre environnement immédiat divers produits pouvant affecter les fonctions de notre corps. Tous ces composés sont structurellement semblables à l’hormone œstrogène, d’où leur noms d’oestrogen-like, ce qui peut entraîner un gain de poids.

BPA : Bisphénol A : perturbateur endocrinien

PCB : aussi appelés biphényles polychlorés (BPC),

Phtalates : les phtalates sont présents partout à des niveaux différents dans notre environnement quotidien : cosmétiques, peintures, vêtements, jouets

Triclosan : ce produit préoccupe depuis quelques années les toxicologues et spécialistes de la santé publique.

Pesticides agricoles et agents ignifuges…

Moins de nutriments, plus d’additifs, plus de poids

La qualité de nos aliments a également changé par rapport à celle de nos ancêtres. Maintenant, bon nombre de nos aliments sont transformés et remplis d’additifs et de conservateurs qui n’existaient pas il y a environ 50 ans.

Sans oublier le fait que les aliments sont cultivés dans un sol qui n’est plus aussi dense et riche que celui d’autrefois, ce qui contribue à faire diminuer la richesse en nutriments des fruits et légumes.

Des médicaments qui font prendre du poids

Nous prenons également beaucoup plus de médicaments que nos ancêtres, un autre facteur nouveau qui contribue à l’épidémie de l’obésité. Les médicaments viennent avec une série d’effets secondaires, donc il n’est pas étonnant que la prise de poids soit liée à leur utilisation excessive. Les experts rapportent que jusqu’à 25% des personnes qui prennent des antidépresseurs peuvent s’attendre à une prise poids de plus de 5 kilos.

Flore intestinale maltraitée, des kilos gagnés

Notre flore intestinale aide à neutraliser certains sous-produits toxiques et à décourager les « mauvaises » bactéries et les levures de se développer. Elle contribue également à stimuler le processus digestif et à favoriser l’absorption des nutriments.

Malheureusement, le régime occidental ne favorise pas une bonne santé intestinale, pauvre en prébiotiques et probiotiques, riche en aliments « morts » tels les aliments transformés.

Pour aider à lutter contre le gain de poids, quelques gestes peuvent vous aider :

Mangez de la nourriture vivante que vous préparez à la maison et le moins possible  d’aliments emballés riches en édulcorants artificiels, additifs et conservateurs.

Mangez des aliments biologiques autant que possible pour leur abondance en nutriments.

Optez pour des produits cosmétiques et ménagers 100% naturels

Apprenez à gérer correctement le stress avec la cohérence cardiaque, l’activité physque  et la méditation.

Prenez les médicaments uniquement lorsque cela est absolument nécessaire et évitez de trop utiliser d’antibiotiques et d’antidépresseurs.

Assurez-vous d’inclure des aliments favorables à votre intestin, comme les prébiotiques, l’ail, les poireaux, les oignons, les asperges et les probiotiques: la choucroute, le kimchi, le tempeh, le miso…

Source

Ruth E.Browna, Arya M.Sharmab : « Secular differences in the association between caloric intake, macronutrient intake, and physical activity with obesity ». Journal of Obesity Research & Clinical Practice.

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