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Réduire les risques de démence en agissant sur le cholestérol et la santé visuelle

de nouvelles recherches révèlent que près de la moitié des cas de démence pourraient être prévenus en agissant sur certains facteurs de risque modifiables, et ce dès l'enfance

La démence est un enjeu de santé publique majeur à l’échelle mondiale, avec une prévalence qui ne cesse d’augmenter face au vieillissement de la population. Cependant, de nouvelles recherches révèlent que près de la moitié des cas de démence pourraient être prévenus en agissant sur certains facteurs de risque modifiables, et ce dès l’enfance. Parmi ces facteurs, le cholestérol élevé après 40 ans et les problèmes de vision apparaissent comme deux éléments clés sur lesquels il est possible d’intervenir pour réduire l’incidence de cette maladie dévastatrice. Explorons ensemble comment ces deux facteurs influencent le risque de démence et quelles sont les pistes d’action pour les prendre en charge efficacement.

Le cholestérol élevé, un facteur de risque majeur de démence

Les études épidémiologiques ont clairement établi que le cholestérol élevé après l’âge de 40 ans est associé à un risque accru de développer une démence, notamment la maladie d’Alzheimer. Ce lien s’explique par les effets délétères du cholestérol sur la santé vasculaire et le fonctionnement cérébral. En effet, un taux élevé de cholestérol LDL (“mauvais” cholestérol) favorise la formation de plaques d’athérome dans les artères, réduisant ainsi l’irrigation sanguine du cerveau. Cette diminution de l’apport en oxygène et en nutriments essentiels fragilise progressivement les neurones et peut conduire à leur dégénérescence.

Agir sur le cholestérol pour préserver la santé cognitive

Face à ce constat, il apparaît crucial d’adopter des mesures préventives pour maintenir un taux de cholestérol dans les normes, et ce dès l’âge adulte. Une prise en charge médicale adaptée, associant éventuellement un traitement hypolipémiant, permet de réguler efficacement le profil lipidique. Parallèlement, des changements dans le mode de vie, comme une alimentation équilibrée faible en graisses saturées et un exercice physique régulier, contribuent également à réduire le cholestérol et à préserver la santé cardiovasculaire et cognitive à long terme.

L’Importance de la santé visuelle dans la prévention de la démence

Outre le cholestérol, la perte de vision constitue un autre facteur de risque émergent pour la démence. En effet, la vision joue un rôle fondamental dans l’intégration des informations sensorielles et la cognition. Les aires visuelles du cerveau sont interconnectées avec de nombreuses autres régions impliquées dans des fonctions supérieures comme la mémoire, l’attention et le traitement des informations. Ainsi, des problèmes visuels peuvent avoir des répercussions négatives sur ces capacités cognitives essentielles.

Agir sur les troubles visuels pour prévenir la démence

Face à ce constat, il est essentiel de prendre en charge précocement tout trouble de la vision, que ce soit une dégradation de l’acuité visuelle, une cataracte ou une dégénérescence maculaire. Une prise en charge adaptée, alliant dépistage régulier, correction optique et traitement des pathologies oculaires, permet de préserver la santé visuelle et, par extension, la santé cognitive. De plus, certaines études suggèrent que le maintien d’une bonne santé visuelle pourrait même contribuer à renforcer les capacités cognitives et la résilience cérébrale face à la démence.

Agir dès le plus jeune âge pour réduire le risque de démence

Les nouvelles recommandations de la Commission Lancet soulignent que la prévention de la démence doit s’envisager dès l’enfance, en agissant sur un ensemble de facteurs de risque modifiables. Outre le cholestérol et la santé visuelle, d’autres éléments clés comme l’hypertension, le diabète, l’obésité, l’activité physique, l’éducation ou encore la santé mentale doivent également faire l’objet d’une attention particulière.

Pour relever ce défi de santé publique, les gouvernements du monde entier sont appelés à mettre en place des politiques ambitieuses visant à réduire ces différents facteurs de risque à grande échelle. Cela peut passer par des campagnes de sensibilisation, des programmes de dépistage précoce, une meilleure prise en charge des pathologies chroniques, ou encore le développement d’environnements favorables à un mode de vie sain. En agissant de manière coordonnée sur ces leviers, il serait possible de diminuer de près de moitié l’incidence de la démence dans les prochaines décennies, avec des bénéfices sociaux et économiques considérables.

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Face à l’enjeu majeur que représente la démence, il est essentiel d’adopter une approche préventive ambitieuse, dès le plus jeune âge. Parmi les facteurs de risque modifiables, le cholestérol élevé après 40 ans et les problèmes de vision apparaissent comme deux éléments clés sur lesquels il est possible d’intervenir efficacement. En prenant en charge ces deux facteurs par le biais d’un suivi médical adapté et de changements dans le mode de vie, il est envisageable de réduire significativement l’incidence de cette maladie dévastatrice. Cependant, pour y parvenir, l’implication des pouvoirs publics sera cruciale afin de mettre en place des politiques de santé publique ambitieuses et coordonnées à l’échelle mondiale. C’est à ce prix que nous pourrons espérer relever le défi de la démence et préserver la santé cognitive des générations futures.

 

 

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François Lehn

François Lehn, journaliste science/santé depuis 20 ans, auteur, il a notamment été la "Plume" et l'assistant du Pr David Servan-Schreiber.

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