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Médecine douceGuide des plantes médicinales

L’hysope, une plante médicinale sous-estimée

Aline Legrand

L’hysope officinale, scientifiquement nommée Hyssopus officinalis, est une plante étroite et touffue à fleurs bleues, de 60 cm de haut. Originaire du sud de l’Europe, elle pousse spontanément sur le pourtour méditerranéen, notamment en Turquie et dans les Balkans. Elle apprécie particulièrement les lieux secs et ensoleillés et les jardins. Son parfum est puissant et pénétrant. Connue depuis l’antiquité pour purifier les temples, elle est aussi utilisée au Moyen Âge en fumigation pour ses propriétés antiseptiques des voies respiratoires. Comment est-elle utilisée dans la phytothérapie actuelle ?

Quelle est la composition de l’hysope ?

L’hysope est composée principalement de :

  • huile essentielle : très forte teneur en cétones, monoterpènes, sesquiterpènes, elle a des propriétés mucolytiques, antalgiques, antivirales, anti-infectieuses, antispasmodiques. Mais elle contient aussi du pinocamphone, un composant toxique.
  • diterpènes : la marrubiine, un lactone diterpénique actif dans la sphère pulmonaire, expectorant, antalgique, cardioprotecteur, vasorelaxant,
  • triterpènes : acides oléanolique et ursolique, aux effets anti-inflammatoires, antimicrobiens, antioxydants, hépatoprotecteurs, antitumoraux etc.,
  • flavonoïdes : propriétés potentielles variées (antioxydantes, anti-inflammatoires, protectrices cardiovasculaires, antimicrobiennes, etc.),
  • acides phénols : rosmarinique, caféique, chlorogénique (aux propriétés anti-inflammatoires, antioxydantes, hypoglycémiantes),
  • composé phénoliques : des OPC, potentiellement anti-inflammatoires, antioxydants, antimicrobiens, cardio et neuroprotecteurs,
  • choline : nutriment de la famille des vitamines (impliqué dans la santé du foie)

Quelles sont les indications de cette plante médicinale ?

Les remèdes à base d’hysope sont conseillés en phytothérapie pour :

  • améliorer les troubles ORL : quinte de toux, rhinite, asthme, grippe, otite, sinusite,
  • soutenir la santé digestive : calme les spasmes gastriques et intestinaux, facilite l’évacuation des gaz, apaise les voies digestives,
  • prévenir les infections cutanées : en cas d’ecchymose et de plaies, d’ulcères non purulents.

Comment utiliser l’hysope ?

  • feuilles fraîches : hacher et appliquer en cataplasme sur les ecchymoses.
  • tisane : infuser 15 minutes 1 cuillère à café de plante séchée dans une tasse d’eau bouillante, 2 à 3 fois par jour.
  • décoction : faire bouillir 10 g de plante séchée dans un demi-litre d’eau et infuser 15 minutes. En gargarisme ou en application cutanée sur une compresse.
  • huile essentielle : la variété d’hysope officinale est considérée comme neurotoxique et abortive. Elle ne doit pas être ingérée. En usage externe, diluée à 20 % dans une huile de support, massage du ventre ou du thorax (prendre conseil auprès d’un professionnel de santé).

Quelles précautions prendre ?

Cette plante est contre-indiquée aux femmes enceintes, allaitantes, aux enfants et aux personnes souffrant de troubles épileptiques.

Un surdosage pourrait entraîner une crise d’épilepsie et des convulsions. Cette plante ne doit pas être consommée de façon régulière.

Déconseillée aux personnes sous antidiabétiques et immunodépresseurs.

L’huile essentielle d’hysope officinale ne doit pas être confondue avec celle de la variété hysope couchée (non toxique).

Toujours prendre l’avis d’un professionnel de santé car l’automédication peut entraîner des risques.

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