L’hysope officinale, scientifiquement nommée Hyssopus officinalis, est une plante étroite et touffue à fleurs bleues, de 60 cm de haut. Originaire du sud de l’Europe, elle pousse spontanément sur le pourtour méditerranéen, notamment en Turquie et dans les Balkans. Elle apprécie particulièrement les lieux secs et ensoleillés et les jardins. Son parfum est puissant et pénétrant. Connue depuis l’antiquité pour purifier les temples, elle est aussi utilisée au Moyen Âge en fumigation pour ses propriétés antiseptiques des voies respiratoires.
Il existe 2 variétés d’hysope : l’hysope officilanis var officinalis et l’hysope officinalis var montana (anciennement decumbrans). Comment est utilisée cette plante dans la phytothérapie actuelle ?
Quelle est la composition de l’hysope ?
L’hysope est composée principalement de :
- diterpènes : la marrubiine, un lactone diterpénique actif dans la sphère pulmonaire, expectorant, antalgique, cardioprotecteur, vasorelaxant,
- triterpènes : acides oléanolique et ursolique, aux effets anti-inflammatoires, antimicrobiens, antioxydants, hépatoprotecteurs, antitumoraux etc.,
- flavonoïdes : propriétés potentielles variées (antioxydantes, anti-inflammatoires, protectrices cardiovasculaires, antimicrobiennes, etc.),
- acides phénols : rosmarinique, caféique, chlorogénique (aux propriétés anti-inflammatoires, antioxydantes, hypoglycémiantes),
- composé phénoliques : des OPC, potentiellement anti-inflammatoires, antioxydants, antimicrobiens, cardio et neuroprotecteurs,
- choline : nutriment de la famille des vitamines (impliqué dans la santé du foie).
- huile essentielle :
- la variété hysope officinalis var officinalis, à forte teneur en cétones, est toxique.
- la variété hysope officinalis var montana (anciennement decumbrans), appelée HE d’hysope couchée, ne présente pas ce risque.
Quelles sont les indications de cette plante médicinale ?
Les 2 variétés ont des usages médicinaux assez proches, malgré quelques nuances.
Variété officinalis : la plus courante et la plus polyvalente. Elle se distingue par ses propriétés expectorantes, antiseptiques, digestives et immunostimulantes. Elle contribue à :
- améliorer les affections respiratoires : quinte de toux, rhinite, asthme, grippe, otite, sinusite,
- soutenir la santé digestive : facilite la digestion, ballonnements, évacuation des gaz,
- soigner les infections et lésions cutanées : plaies, ulcères non purulents, furoncle, ecchymose,
- diminuer la fatigue : soutien au système immunitaire, stimule l’organisme.
La variété montana est réputée pour des propriétés plus spécifiques, expectorantes puissantes, antispasmodiques et antalgiques.
- soulager les affections respiratoires : cas nécessitant de fluidifier et d’expulser du mucus ou des glaires pour décongestionner les voies nasales,
- calmer les infections et les douleurs : infection virales (grippe, herpès) ou bactériennes (système respiratoire), rhumatismes, arthrite, crampes, spasmes digestifs.
Comment utiliser l’hysope ?
- feuilles fraîches : hacher et appliquer en cataplasme sur les ecchymoses.
- tisane : infuser 15 minutes 1 cuillère à café de plante séchée dans une tasse d’eau bouillante, 2 à 3 fois par jour.
- décoction : faire bouillir 10 g de plante séchée dans un demi-litre d’eau et infuser 15 minutes. En gargarisme ou en application cutanée sur une compresse.
- huile essentielle (à retrouver dans notre guide des huiles essentielles) :
- la variété officinalis ne s’utilise que par voie cutanée (diluée) ou en diffusion très diluée, sous le contrôle d’un spécialiste.
- la variété montana qui ne contient une forte teneur en cétones peut être utilisée par voie orale (avec avis médical), cutanée (diluée) et respiratoire (inhalation et diffusion).
Quelles précautions prendre ?
L’hysope est contre-indiquée aux femmes enceintes, allaitantes, aux enfants et aux personnes souffrant de troubles épileptiques. Déconseillée aux personnes sous antidiabétiques et immunodépresseurs.
Un surdosage d’hysope pourrait entraîner une crise d’épilepsie et des convulsions. Cette plante ne doit pas être utilisée de façon régulière.
Toujours prendre l’avis d’un professionnel de santé car l’automédication peut entraîner des risques.