Selon les chiffres, environ 800 000 infections nosocomiales sont recensées dans l’Hexagone chaque année. Elles causent près de 10 000 décès. Pourtant, la désinfection est au cœur des priorités depuis la pandémie mondiale du coronavirus. La solution du gel hydroalcoolique est mise en avant pour éliminer les bactéries et lutter ainsi efficacement contre les infections. Cependant, il est difficile de savoir à quel point le personnel soignant respecte les processus de désinfection. D’ailleurs, la ruée vers les urgences et le rythme de travail effréné rendent souvent le respect des gestes compliqué. C’est justement pour remédier à ce type de problème que le service des Maladies Infectieuses et Tropicales (MIT) à l’hôpital Nord de Marseille a voulu tenter une expérience avec Médi-Handtrace. Il s’agit d’un dispositif révolutionnaire assurant la traçabilité dans le milieu hospitalier. Cette nouvelle technologie devrait permettre au personnel soignant, notamment aux infirmières de surveiller l’hygiène de leurs mains.
La technologie de pointe au service de l’hygiène en milieu hospitalier
Cette révolution est le fruit du travail de Micro BE et Ephygie-Hand, deux entreprises varoises. Son fonctionnement est assez simple. Le dispositif automatisé enregistre dans un premier temps l’hygiène des mains des infirmiers. Le même procédé est utilisé pour celle des mains des patients.
En temps réel, il va ensuite fournir des informations sur la friction hydroalcoolique des mains. Ce système évalue également le taux de solution hydroalcoolique que chaque soignant utilise. Ce dispositif révolutionnaire a été testé pendant 2 ans avant d’être lancé dans le milieu hospitalier. Il vise surtout à améliorer les taux de compliance dans ce domaine étant donné le nombre de personnes vulnérables qui y sont admises. Ainsi une puce est placée dans les chaussures de chaque membre du personnel soignant et des tapis de sol connectés sont installés au niveau des distributeurs de gel hydroalcoolique. De cette manière, chaque fois que le soignant se positionne sur le tapis pour frictionner ses mains, la puce placée dans sa chaussure envoie un signal qui sera enregistré dans une base de données.
Il faut savoir que ce système se base sur une technologie de radiofréquences. Il est donc capable de reconnaître l’utilisateur, notamment le soignant avec une puce électronique. La puce enregistrera tous les lavages de mains effectués par le personnel médical. À noter que cette puce pourra être introduite dans divers modèles de chaussures pour infirmière, notamment dans les sabots, pro ou autoclaves, à destination du personnel soignant : médecins, infirmiers, aide-soignants…
Des puces dans les sabots médicaux pour un renouveau en milieu hospitalier
Cette puce constitue une véritable révolution pour l’hygiène dans le milieu hospitalier. Elle apporte du dynamisme pour l’équipe qui l’a testé d’après le cadre supérieur. De plus, l’utilisation de puce dans les sabots a accentué la vigilance du personnel soignant. D’une part, les soins prodigués aux patients sont plus sécurisés. D’autre part, le personnel soignant se voit valoriser ses compétences, et ce, pour toutes les catégories confondues.
Grâce à la création de cette puce pour les chaussures médicales, les infirmiers ont pu revoir leur pratique. En effet, certains protocoles ne sont pas forcément conformes aux normes. Ils ont également eu l’occasion d’identifier les principaux blocages quant à l’utilisation des solutions hydroalcooliques.
Il faut savoir qu’au-delà de l’hygiène, la puce offre une traçabilité des soins donnés aux patients. Cela est possible puisqu’elle s’équipe d’une scannette améliorée. Elle constitue une véritable base de données pour les personnes travaillant en milieu hospitalier et leurs cadres. Ces derniers pourront effectivement comprendre les problèmes liés aux infections nosocomiales. Grâce aux données collectées, les professionnels de la santé pourront trouver des solutions efficaces pour les limiter. Ils seront également en mesure de former le personnel soignant sur les nouveaux protocoles à suivre pour lutter contre les infections.
Une surveillance généralisée, est-ce possible ?
L’utilisation des puces dans les chaussures en milieu médical n’est-elle donc intéressante qu’en cas d’infection nosocomiale ? Elles sont efficaces pour assurer une bonne hygiène en milieu hospitalier. Pour les autres infections, la question reste en suspens. En effet, certaines infections ne sont pas forcément prises en compte. Il se pourrait ainsi que la responsabilité de l’établissement soit engagée. La transmission du germe pourrait même faire l’objet d’une enquête. Dans ce cas, les responsables remonteront jusqu’à la personne à l’origine de l’infection.
Quoi qu’il en soit, l’efficacité de cette puce introduite dans les chaussures des infirmiers reste encore à prouver. Cela se vérifie normalement par la réduction du nombre d’infections nosocomiales. En parallèle, les tests sur l’efficacité des puces se poursuivent. Cela devrait permettre au personnel soignant de voir jusqu’à quel point il peut compter sur la puce pour garantir l’hygiène.
Pour les soignants, l’utilisation de la puce revêt alors un double enjeu. Ils seront soumis à un protocole de soin plus strict afin de protéger les patients. Désormais, ces infirmiers disposent également d’un dispositif leur permettant d’assurer leur protection.
Quelles chaussures pour introduire ces puces ?
Les conditions de travail des infirmiers exigent des chaussures confortables et faciles à désinfecter. En général, ils portent surtout des crocs et des sabots médicaux. Justement, les puces dédiées au renforcement de l’hygiène en milieu hospitalier s’introduisent aisément dans ces modèles de chaussures.
À noter que ces types de chaussures bénéficient d’un traitement anti-odeur et antimicrobien. Ils peuvent passer en machine, ce qui garantit une bonne hygiène en plus de l’utilisation de la puce. Si de nombreux infirmiers misent sur ces sabots médicaux, c’est aussi pour leurs semelles amortissantes antiglisse. Cela permet de limiter la pression exercée sur les pieds tout en réduisant la fatigue.
Bien plus que de simples chaussures, les sabots infirmiers offrent un soutien à la voûte plantaire. Ce sont des dispositifs parfaits pour les infirmiers ayant des pieds sensibles. Leur forme est pensée pour permettre une bonne circulation sanguine, quelle que soit la position du soignant. Les chaussures stimulent la circulation vasculaire et réduisent ainsi les risques d’œdème ou encore de contusion.
Il faut savoir que les puces ont été essayées sur différents types de chaussures pour infirmiers. Les résultats étaient probants surtout pour les infections nosocomiales. La question qui se pose aujourd’hui est la possibilité d’adapter cette puce à d’autres infections microbiennes. Mais avant cela, il serait intéressant de mettre en place un protocole de désinfection pour ensuite l’intégrer à une puce.