Carcinogènes communs : quels risques de cancer ?
Les carcinogènes sont une substance, un mélange de substances ou une exposition qui peuvent développer un cancer. Quels sont les risques ?

Il est impossible d’éliminer toute exposition aux carcinogènes communs dans la vie quotidienne. Mais on peut se protéger pour en limiter l’impact.
Comment les carcinogènes communs peuvent-ils provoquer un cancer ?
Ces substances ou expositions modifient l’information génétique, ou ADN, des cellules.
Un agent cancérigène peut endommager directement l’ADN et provoquer des changements appelés mutations. Il peut également provoquer une division cellulaire plus rapide que la normale, augmentant les risques de modification de l’ADN et de cancer.
Quels sont les risques associés aux carcinogènes les plus courants ?
Les éléments cancérigènes ont le potentiel de provoquer un cancer.
Ce qui ne signifie pas qu’un cancer va se développer. Le risque d’être atteint augmente en fonction de plusieurs facteurs :
- durée de l’exposition : le nombre de fois et la durée de chaque exposition jouent un rôle. L’état de santé et d’autres facteurs personnels peuvent aussi augmenter ou diminuer le risque de cancer,
- quantité d’exposition : par exemple, l’ingestion d’acétaldéhyde et d’éthanol dans les boissons alcoolisées. Plus vous en consommez, plus vous êtes à risque,
- prédisposition génétique : les gènes, ou génome, peuvent exposer à un risque accru par rapport à des carcinogènes spécifiques.
Un cancer ne se développe pas du jour au lendemain. La période de latence, autrement dit le temps entre l’exposition et l’apparition clinique d’un cancer, dépend de la substance et des facteurs de risque. Parfois, cela prend des décennies.
Le cancer est le plus souvent causé par une accumulation de mutations. Un certain nombre de problèmes peuvent s’associer aux agents cancérigènes et augmenter le risque de développer un cancer.
Même lorsque l’ADN est endommagé, le corps peut produire des protéines qui le réparent ou éliminent les cellules malades avant qu’une cellule normale ne se transforme en cellule cancéreuse. Les gènes suppresseurs de tumeurs surveillent la division cellulaire et assurent que tout se déroule normalement. Ils la ralentissent et effectuent des réparations. Le gène p53, est appelé gardien du génome.
Quelles sont les substances cancérigènes rencontrées au quotidien ?
Il y en a principalement dans les produits chimiques, les virus, des médicaments et les polluants.
Certains sont liés à des types spécifiques de cancer. 1000 substances sont classées par l’Organisation mondiale de la santé et réparties en sous-groupes :
- groupe 1 : cancérogène pour l’homme (environ 120 substances dans ce groupe),
- groupe 2A : probablement cancérogène pour l’homme,
- groupe 2B : possiblement cancérogène pour l’homme
- groupe 3 : inclassable en ce qui concerne la cancérogénicité chez l’homme.
Produits chimiques professionnels et domestiques
Les substances chimiques ne manquent pas dans les matériaux ou les produits de construction à la maison comme au travail.
Deux d’entre sont courants et cancérigènes, le formaldéhyde et l’amiante :
- formaldéhyde : il se trouve dans les matériaux de construction, les meubles et les produits ménagers et il émet des substances chimiques par un processus appelé « dégagement de gaz ». C’est également un sous-produit de la cigarette. Pour réduire votre exposition au formaldéhyde, achetez des produits de bois composite certifiés anti-émissions, utilisez un climatiseur et un déshumidificateur dans les zones humides et améliorer la ventilation (en bonus, renoncez au tabac). Depuis aout 2026, aucun article ou meuble susceptible d’émettre du formaldéhyde dans l’air intérieur à une concentration supérieure à 0,062 mg /m3 d’air ne peut être mis en vente dans l’Union Européenne.
- amiante : c’est l’isolant de tuyaux anciens, des greniers, des plafonds texturés ou des carreaux de sol. Si le matériau est endommagé, de minuscules fibres peuvent être libérées dans l’air. L’amiante peut provoquer un type particulier de cancer du poumon appelé mésothéliome. L’amiante est interdite en France depuis 1997. Le repérage et le désamiantage des bâtiments est obligatoire pour toute construction avant cette date.
Rayons ultraviolets
Les rayons ultraviolets (UV) du soleil sont une cause bien connue de cancer de la peau.
Vous pouvez protéger votre peau en portant des chapeaux et des vêtements protecteurs lorsque vous êtes à l’extérieur. Utilisez également un écran solaire à large spectre SPF 30, contre les rayons UVA et UVB, les deux types de rayons UV associés au cancer de la peau.
Le radon, une autre forme courante de rayonnement environnemental, est émis par la désintégration normale de l’uranium dans le sol et se retrouve piégé dans les maisons. Le radon est la deuxième cause de cancer du poumon après le tabagisme. Vous pouvez faire tester votre maison et installer un système d’atténuation du radon si le taux est élevé.
Radiations médicales
Les expositions aux rayons se produisent lors de la radiologie et de la radiothérapie
Par exemple, les femmes sous radiothérapie après une mastectomie (intervention visant à enlever un sein en raison d’un cancer du sein) courent un risque accru de développer un cancer du poumon en raison des rayonnements dans la région thoracique.
Cependant, les risques de refuser ces examens ou traitements sont souvent considérés comme plus élevés que ceux associés aux rayonnements médicaux.
Virus
Plusieurs virus affectent l’ADN de cellules saines qui peuvent devenir cancéreuses :
- virus du papillome humain (VPH) : peut causer des cancers du col de l’utérus, à la bouche et à la gorge et des cancers génitaux (pénis, vagin, vulve),
- hépatite B et hépatite C : ces infections au foie peuvent entraîner une fibrose du foie (cirrhose) et un cancer hépatique,
- lymphocytes T humains de type 1 (HTLV-1) : leucémie, un type de cancer du sang,
- virus d’Epstein-Barr : provoque la mononucléose et peut augmenter le risque de cancer du nasopharynx (un type de cancer de la tête et du cou) et de lymphomes (cancers du système lymphatique appartenant au système immunitaire),
- virus de l’immunodéficience humaine (VIH) : lié à une forme rare de cancer de la peau appelée sarcome de Kaposi, aux lymphomes, aux cancers des organes génitaux et des yeux et aux cancers de la peau non mélanomes,
- polyomavirus cellulaire de Merkel (VCM) : virus associé au carcinome cellulaire de Merkel, un cancer cutané rare et agressif.
Des vaccins contre le VPH et l’hépatite B peuvent réduire le risque de contracter ces virus et les cancers associés. Ils ne sont efficaces que si la vaccination est effectuée avant l’exposition au virus.
Médicaments
Certains médicaments de chimiothérapie et d’hormonothérapie peuvent augmenter le risque de cancer.
Certains traitements de chimiothérapie contre le cancer du sein à un stade précoce peuvent parfois provoquer une leucémie lorsqu’ils sont administrés à fortes doses.
Les contraceptifs oraux peuvent augmenter le risque de cancer du sein ou du col de l’utérus, mais ils peuvent réduire le risque de cancers de l’endomètre, des ovaires et du colorectal.
Pollution
L’air extérieur et intérieur peut contenir des polluants cancérigènes.
Les polluants atmosphériques courants proviennent des usines, des centrales électriques, des gaz d’échappement des moteurs et de la fumée du feu. Ils sont fortement associés au cancer du poumon.
Dans les bâtiments, diverses sources (matériaux de construction, produits ignifuges, vapeurs de peinture, produits d’entretien et poussière) peuvent être cancérigènes pour les poumons.
Hygiène de vie
Une grande variété de facteurs liés au mode de vie peut contribuer aux mutations qui entraînent le cancer :
- tabagisme ou exposition à la fumée secondaire,
- consommation d’alcool,
- obésité,
- mauvaise alimentation (aliments transformés),
- modes de cuisson des aliments (haute température, viande grillées ou brûlées),
- manque d’activité physique.
Comment limiter l’exposition aux carcinogènes communs ?
Comme toutes les substances possiblement cancérogènes n’ont pas été testées, prenez des précautions à l’égard de potentiels agents cancérogènes.
Voici ce que vous pouvez faire :
- lisez les étiquettes : renseignez-vous sur les ingrédients que vous ne connaissez pas. Ce site de lutte contre le cancer répertorie par type de cancer les substances cancérigènes et des bases de données permettent de vérifier si une substance l’est potentiellement. Certains produits ménagers indiquent sur l’emballage qu’ils contiennent des agents cancérigènes.
- suivez les instructions pour manipuler les produits chimiques à la maison en toute sécurité. Certaines étiquettes recommandent de porter des gants. Lisez aussi les petits caractères. D’autres suggèrent une bonne ventilation ou le port d’un masque. Protégez-vous pendant les manipulations car de nombreuses substances peuvent être facilement absorbées par la peau.
- appliquez les procédures recommandées au travail pour employer des produits chimiques. Les employeurs sont tenus de fournir des données sur la sécurité des produits chimiques. Prenez le temps de les lire attentivement et de poser des questions.
- envisagez des solutions de rechange aux substances avec une trop longue liste d’ingrédients inconnus. Par exemple, vous pouvez nettoyer efficacement votre maison avec du vinaigre, du jus de citron, de l’huile d’olive et du bicarbonate de soude.
Ne prenez pas de risques inutiles pour votre santé, protégez-vous.
Sources :
Sante.gouv.fr : repérage de l’amiante dans les bâtiments
INRS : formaldéhyde réglementation et risques
Institut national du cancer : exposition aux rayons UV
ASNR : le risque radon en 10 questions
Cancer environnement : infections et risques de cancer
Cancer environnement : cancérogénicité de certains médicaments et plantes médicinales
Ligue contre le cancer : pollution de l’air et cancers
NIH : les gênes suppresseurs de tumeurs
American cancer society : comprendre les risques de cancer par l’imagerie médicale