
En France, le cancer du poumon représente une des principales préoccupations de santé publique. Troisième cancer le plus fréquent tous sexes confondus, il enregistre 52 777 nouveaux cas détectés en 2023, impliquant 33 438 hommes et 19 339 femmes. Le cancer du poumon occupe le 2e rang des cancers chez l’homme et le 3e rang chez la femme. Bien que la maladie reste plus fréquemment diagnostiquée chez les hommes, l’écart avec la population féminine tend à se réduire.
- Le cancer du poumon est le deuxième en fréquence chez l’homme, derrière celui de la prostate.
- Chez la femme, le cancer du sein reste la première cause de décès par cancer, suivi par le cancer du poumon.
- La progression du tabagisme féminin explique en partie la hausse des cas observés chez les femmes.
Cette situation suscite d’autant plus de vigilance que la principale cause du cancer du poumon, le tabac, constitue un facteur de risque évitable, contrairement à ceux du cancer du sein, de la prostate ou du côlon. Pour celles et ceux souhaitant mieux connaître les signaux d’alerte, il est recommandé de consulter cette page sur les signes du cancer et de rester attentif à la santé respiratoire, surtout en cas de symptômes persistants.
Quels sont les principaux facteurs du cancer du poumon ?
Les chercheurs poursuivent l’étude des origines exactes du cancer du poumon, mais plusieurs causes et facteurs de risque ont été établis, tant sur le plan individuel qu’environnemental : tabagisme, exposition à certains polluants, génétique, et agents cancérogènes professionnels. Le rôle de l’amiante, par exemple, fait l’objet de nombreuses alertes, à consulter sur amiante et cancer poumon.
Le rôle dominant du tabac
Le tabagisme reste le facteur le plus déterminant dans le développement du cancer broncho-pulmonaire, chez l’homme comme chez la femme. Avant l’essor industriel du tabac, la maladie demeurait exceptionnelle. Sa généralisation a parallèlement fait bondir l’incidence de ce cancer, portée par les stratégies intensives de l’industrie du tabac et la banalisation de la consommation de cigarette.
D’après les dernières estimations, environ 90 % des cas de cancer du poumon chez l’adulte sont liés au tabagisme. Cela signifie pourtant que sur l’ensemble des fumeurs, seuls 16 % seront touchés par cette maladie à 75 ans selon Santé Publique France, ce qui indique que la majorité des fumeurs — 84 % — n’en développeront pas. Mais pour la population exposée, le risque demeure nettement supérieur à celui des non-fumeurs. Parmi les cas restants, les causes sont multiples : pollution, exposition au radon, substances toxiques au travail, etc. Ces dernières années, une hausse des cas chez les jeunes adultes suscite l’inquiétude, comme l’indique le dossier sur le cancer du poumon chez les jeunes.
Composition toxique des cigarettes et cigares
La fumée de cigarette diffuse plus de 70 substances cancérogènes connues telles que plomb, arsenic, cadmium (utilisé dans les batteries), isoprène (composant du caoutchouc synthétique) et benzène (présent dans l’essence). Pour les cigares, la concentration en nitrosamines spécifiques du tabac est particulièrement préoccupante, selon le rapport “Rajeunir”.
Effets délétères de la fumée sur les voies respiratoires
La fumée inhalée endommage ou détruit les cils microscopiques des cellules respiratoires qui servent d’abord à éliminer toxines, virus et bactéries. Privés de cette fonction protectrice, les poumons sont plus vulnérables aux infections et au développement des lésions cancéreuses. Cette progression de la pathologie chez les femmes s’explique aussi par la modification des habitudes tabagiques, comme évoqué dans le dossier sur le cancer du poumon chez les femmes.
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Symptômes du cancer broncho-pulmonaire
Manifestations précoces
Le cancer du poumon débute souvent sans provoquer de symptômes marquants et spécifiques. Beaucoup de patients l’ignorent ou l’attribuent à d’autres troubles bénins, retardant la détection précoce. Environ une personne sur quatre découvre sa maladie à l’occasion d’un examen pratiqué pour un autre motif (radiographie, scanner thoracique).
Il est recommandé de consulter un professionnel en cas de symptômes respiratoires inhabituels ou persistants, pour bénéficier d’un diagnostic rapide.
Symptômes évolués
- Toux persistante ou récidivante
- Fatigue prolongée
- Perte de poids inexpliquée
- Essoufflement ou respiration sifflante
- Expectorations sanguinolentes
- Douleurs thoraciques
Comment le cancer du poumon est-il dépisté ?
Examen clinique
Le médecin recherche divers signes respiratoires et généraux : toux, douleur thoracique, difficultés respiratoires, modifications de la voix… D’autres manifestations, comme l’apparition de sueurs nocturnes, de veines gonflées au niveau du cou ou d’un visage légèrement œdématié, peuvent orienter le diagnostic. Les antécédents de tabagisme et une radiographie du thorax sont systématiquement abordés.
Pour approfondir, voir le dossier sur le dépistage établi par les autorités de santé publique.
Cytologie des expectorations
L’analyse microscopique des expectorations permet de détecter la présence de cellules anormales, potentiellement cancéreuses, dans le mucus bronchique du patient.
Tomodensitométrie en spirale (scanner CT à faible dose)
Cette technique d’imagerie sophistiquée fournit une visualisation en 3D des poumons et des zones suspectes. Selon des recommandations fondées sur plusieurs études (voir APHP, 2021), un dépistage régulier est conseillé pour les personnes âgées de 55 à 74 ans ayant une longue histoire de tabagisme (au moins un paquet par jour durant 30 ans).
Sur quoi repose le diagnostic définitif ?
Après ces premières étapes, l’identification du cancer du poumon nécessite généralement une analyse anatomo-pathologique. Le pathologiste étudie les tissus (biopsie) ou cellules extraits des muqueuses pulmonaires afin de confirmer la présence d’un cancer, d’en préciser la nature (type histologique) et le stade d’évolution.
Face à un doute, n’hésitez pas à solliciter un avis médical spécialisé sur vos symptômes respiratoires.
Quelles formes de cancer du poumon identifie-t-on ?
Deux grands types sont recensés, selon leur origine cellulaire et leur évolution :
- Cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) : ils représentent 90 % des cas. Leur progression est en général moins rapide, mais nécessite un diagnostic précoce pour maximiser l’efficacité du traitement.
- Cancer bronchique à petites cellules : ce type, plus rare (10 % des cas), se développe et s’étend très vite dans l’organisme.
Moins de 5 % sont issus de tumeurs carcinoïdes. Certaines formes encore plus exceptionnelles regroupent des carcinomes kystiques adénoïdes, des sarcomes et des lymphomes.
Caractéristiques du cancer non à petites cellules
Sa croissance plus lente lui offre une meilleure réponse au dépistage et à certaines thérapies, en particulier dans les formes précoces.
Spécificité du cancer à petites cellules
Plus agressif, il se propage fréquemment au-delà du poumon au moment du diagnostic. La prise en charge requiert souvent une approche combinée, associant chimiothérapie et radiothérapie.
Vivre avec un cancer du poumon : quels enjeux ?
L’annonce d’un diagnostic de cancer du poumon bouscule fortement le quotidien : stress, anxiété, voire dépression peuvent surgir. Néanmoins, les progrès thérapeutiques récent augmentent les perspectives de survie et de qualité de vie, en permettant un suivi multidisciplinaire adapté.
Arrêter le tabac apporte un bénéfice indiscutable au pronostic, tout comme une hygiène de vie favorable. Pour accompagner les difficultés respiratoires et améliorer le confort des patients, plusieurs dispositifs de réhabilitation sont accessibles en complément des traitements.
Fumée secondaire : un danger pour l’entourage
Les non-fumeurs exposés à la fumée ambiante présentent un excès de risque significatif d’être atteints à leur tour. Les études épidémiologiques montrent qu’un conjoint, un enfant ou toute personne cohabitant avec un fumeur a un risque augmenté de 20 à 30 % de développer un cancer pulmonaire par rapport à la population non exposée (Santé Publique France, 2023).
Le risque professionnel du cancer du poumon
Environnement professionnel et substances toxiques jouent aussi un rôle essentiel. Outre le tabac, diverses expositions à l’amiante, uranium, arsenic ou benzène ont été reconnues comme facteurs de risque (d’après François Lehn).
L’exposition à l’amiante, anciennement fréquente dans le secteur du bâtiment, notamment avant les années 1997, peut engendrer la maladie plusieurs dizaines d’années après le premier contact, parfois entre dix et quarante ans après l’exposition initiale.
Le gaz radon : un cancérogène silencieux
Le radon figure parmi les causes moins connues mais avérées du cancer du poumon. Il s’agit d’un gaz radioactif d’origine naturelle, produit par la désintégration de l’uranium présent dans certains sols.
Invisible, inodore et insipide, il s’infiltre dans les bâtiments anciens ou mal ventilés, à travers fissures et passages de tuyauteries. La surveillance du radon dans l’habitat fait l’objet de recommandations institutionnelles (Santé.gouv.fr, 2022). Des kits de détection simples existent, et les cartographies du risque communal sont disponibles en ligne.
L’effet cumulé de l’exposition au radon et du tabagisme multiplie considérablement le risque individuel, selon plusieurs rapports incluant l’OMS.
Pollution atmosphérique : estimation de l’impact
Les polluants présents dans l’air, en particulier les particules fines issues de la circulation routière et du diesel, augmentent le risque de cancer pulmonaire. Les travaux épidémiologiques estiment qu’ils sont responsables d’environ 5 % de l’ensemble des cancers du poumon en France (Fondation ARC, 2023).
La croissance urbaine, la mobilité et les pics de pollution appellent à renforcer la surveillance et les politiques publiques préventives.
Des questions qui gardent leur mystère
Malgré les avancées, certains aspects du cancer du poumon demeurent incompris :
- Des cas familiaux apparaissent alors que personne ne semble exposé à un facteur de risque connu.
- Certains individus développent la maladie sans étiologie identifiable : une hypothèse mentionne la présence d’arsenic dans l’eau potable dans des proportions variables selon la région.
- L’adénocarcinome pulmonaire survient parfois plus chez les non-fumeurs que chez les fumeurs, ce qui interroge sur d’autres mécanismes en jeu.
Préventions et perspectives
L’arrêt du tabac reste aujourd’hui le levier de prévention central. Refuser de commencer à fumer, se protéger des atmosphères enfumées et éviter les expositions professionnelles à risque sont des enjeux essentiels.
Pour un ancien fumeur, le risque commence à chuter quelques années après l’arrêt, pour atteindre le niveau d’un non-fumeur environ dix ans plus tard, d’après Santé Publique France. Il importe également d’éviter le contact avec l’amiante, le benzène ou d’autres agents chimiques. Parallèlement, la recherche avance : des essais sur des vaccins contre ce type de cancer, par exemple, sont en cours dans plusieurs pays.
L’essentiel à retenir
- Le cancer du poumon touche aussi bien les hommes que les femmes, avec une fréquence croissante chez celles-ci.
- Le tabagisme demeure, de très loin, le principal facteur de risque. La fumée secondaire et les expositions professionnelles et environnementales constituent des facteurs aggravants.
- Le dépistage, l’identification précoce des symptômes et la prévention de l’exposition aux agents nocifs sont cruciaux pour améliorer le pronostic.
- La lutte contre la pollution atmosphérique et la prévention du radon dans l’habitat ajoutent une dimension collective à cet enjeu de santé publique.
Sources République Française : le cancer du poumon Arc : le cancer en chiffres APHP : dépistage du cancer du poumon par scanner Centre de lutte contre le cancer Léon Bernard : cancer du poumon Assurance maladie : comprendre le cancer du poumon Santé.gouv.fr : le gaz radon