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Pourquoi la cigarette cause le cancer du poumon

Nous allons explorer ici en détail les mécanismes scientifiques derrière le lien entre la cigarette et le cancer du poumon

La cigarette est malheureusement l’un des principaux facteurs de risque du cancer du poumon, responsable d’environ 80 à 90 % des décès par cancer du poumon aux États-Unis. Bien que de nombreuses personnes soient conscientes des dangers du tabagisme, elles peuvent encore se demander comment exactement la cigarette provoque le cancer du poumon et quels sont les autres risques de santé associés. Nous allons explorer ici en détail les mécanismes scientifiques derrière le lien entre la cigarette et le cancer du poumon, ainsi que les autres effets néfastes du tabagisme sur la santé. Nous examinerons également comment le fait d’arrêter de fumer peut réduire considérablement les risques, même après des années de tabagisme. Avec une compréhension approfondie de ces enjeux, les lecteurs seront mieux armés pour prendre des décisions éclairées concernant leur santé.

Les produits chimiques cancérigènes présents dans les cigarettes

Les cigarettes contiennent de nombreux produits chimiques dangereux, appelés cancérigènes, qui peuvent endommager l’ADN cellulaire et conduire au développement du cancer. Le rapport du Surgeon General de 2020 a identifié pas moins de 70 cancérigènes présents dans la fumée de tabac. Parmi les plus nocifs figurent les nitrosamines spécifiques au tabac, les hydrocarbures aromatiques polycycliques, les amines aromatiques, le 1,3-butadiène, le benzène, les aldéhydes comme le formaldéhyde et l’oxyde d’éthylène. Certains de ces cancérigènes proviennent même du sol où le tabac est cultivé, comme le cadmium et le plomb. Lorsque la cigarette est allumée, ces produits chimiques toxiques sont libérés dans la fumée et pénètrent dans les poumons, puis dans le flux sanguin, atteignant ainsi tous les organes du corps.

Comment les cancérigènes endommagent l’ADN pulmonaire

Quand ces cancérigènes entrent dans les cellules des poumons, ils peuvent altérer l’ADN d’une personne. Certaines de ces modifications affectent la façon dont les cellules se développent. Si les cellules pulmonaires perdent le contrôle de ces processus, cela peut conduire au cancer du poumon. Les cancérigènes provoquent en effet des mutations dans l’ADN, augmentant ainsi les chances qu’une cellule devienne cancéreuse et se multiplie de manière incontrôlée, formant potentiellement des tumeurs qui peuvent se propager dans tout le corps.

Autres maladies liées au tabagisme

Outre le cancer du poumon, le tabagisme est associé à un risque accru d’au moins 15 autres types de cancer, notamment les cancers de la bouche, du nez, de la gorge, de l’œsophage, de l’estomac, des reins, du foie, du pancréas, du côlon, des ovaires, de la vessie, du col de l’utérus et la leucémie. Les produits chimiques présents dans la fumée de tabac peuvent également endommager les vaisseaux sanguins dans tout le corps, augmentant ainsi les risques de crise cardiaque et d’accident vasculaire cérébral. De plus, ces substances nocives peuvent causer d’autres problèmes respiratoires comme la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) et l’asthme.

Pourquoi certains fumeurs ne développent pas de cancer

Bien que le tabagisme soit le principal facteur de risque du cancer du poumon, tous les fumeurs ne développent pas nécessairement cette maladie. Cela s’explique par le fait que les mutations causées par les cancérigènes dans l’ADN ne mènent pas systématiquement au cancer. En effet, une personne qui fume un paquet de cigarettes par jour a en moyenne environ 150 mutations dans ses cellules pulmonaires chaque année. Cependant, la plupart de ces mutations n’entraînent aucun problème. C’est seulement lorsque la « mauvaise » mutation se produit que le cancer du poumon peut se développer. D’autres facteurs de risque comme les antécédents familiaux, l’exposition professionnelle à d’autres cancérigènes ou encore certains choix alimentaires peuvent également influencer les probabilités de développer un cancer du poumon chez les fumeurs.

Réduire les risques en arrêtant de fumer

Bien que le risque de cancer du poumon augmente avec la durée et l’intensité de l’exposition à la cigarette, arrêter de fumer peut significativement diminuer ce risque. En effet, plus une personne reste sans fumer, plus son exposition aux cancérigènes diminue, réduisant ainsi ses chances de développer un cancer. Cependant, même après avoir arrêté, les personnes ayant des antécédents de tabagisme peuvent toujours développer un cancer du poumon, d’où l’importance du dépistage régulier.

Dépistage précoce du cancer du poumon

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Malheureusement, le cancer du poumon est souvent diagnostiqué à un stade avancé, car il ne provoque généralement aucun symptôme dans ses premiers stades. C’est pourquoi le dépistage annuel est recommandé pour les adultes de 50 ans et plus ayant des antécédents de tabagisme, même s’ils ont arrêté depuis moins de 15 ans. Bien que le dépistage ne puisse pas prévenir le cancer du poumon, il permet de le détecter plus tôt, lorsque les chances de guérison sont meilleures.

Le vapotage est-il pire que la cigarette ?

Bien que les niveaux de certains cancérigènes connus soient plus faibles dans les produits de vapotage, il existe d’autres produits chimiques dans ces derniers qui n’ont pas encore été bien étudiés. Les effets potentiels de ces substances, y compris sur le risque de cancer, restent encore inconnus. À l’heure actuelle, la communauté scientifique ne peut pas affirmer avec certitude si le vapotage cause ou non le cancer du poumon. Il faudra probablement attendre encore 10 à 20 ans pour voir si des cas de cancer du poumon apparaissent chez des personnes ayant uniquement vapoté, sans avoir fumé de cigarettes.

 

Les cigarettes contiennent de nombreux produits chimiques cancérigènes qui peuvent gravement endommager l’ADN des cellules pulmonaires et conduire au développement du cancer du poumon. Bien que le tabagisme soit le principal facteur de risque, tous les fumeurs ne développent pas nécessairement cette maladie. Néanmoins, arrêter de fumer peut considérablement réduire les risques, d’où l’importance d’un dépistage régulier, en particulier pour les personnes ayant des antécédents de tabagisme. Avec les bonnes ressources et un soutien adapté, il est possible de surmonter la dépendance à la cigarette et de préserver sa santé à long terme.

 

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François Lehn

François Lehn, journaliste science/santé depuis 20 ans, auteur, il a notamment été la "Plume" et l'assistant du Pr David Servan-Schreiber.

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