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Médecine douceGuide des plantes médicinales

Tout savoir sur la bryone : origine, propriétés et prudence à l’usage

Aline Legrand

La bryone est une plante herbacée de la famille des Cucurbitacées. Originaire d’Europe continentale et du sud de l‘Angleterre, elle abonde dans les jardins et les terrains en friche. Son appellation scientifique est Bryonia dioica. D’autres noms plus communs mettent l’accent sur sa toxicité : navet du diable, couleuvrée, rave de serpent, herbe de feu ou encore feu ardent. Malgré cet aspect dangereux, la bryone possède également des vertus thérapeutiques. Alors, comment jongler entre toxicité et bienfaits ?

Quelle est la composition de la bryone ?

  • des triterpènes tétracycliques : nommés cucurbitacines, aux potentialités hormonales, diurétiques et immunomodulantes,
  • des hétérosides de cucurbitacines : aux propriétés possibles anti-inflammatoires, antitumorales, laxatives, antibactériennes,
  • des flavonoïdes : des glycosides de flavones, anti-oxydants, anti-inflammatoires, antibactériennes, antiviraux, légèrement diurétiques,
  • des stérols : possibles effets hypocholestérolémiants, anti-inflammatoires, immunomodulants, hépatoprotecteurs, anticancéreux,
  • des acides gras insaturés polyhydroxylés : aux propriétés prostaglandine-like, c’est à dire qu’à l’instar des prostaglandines naturelles de l’organisme, ils peuvent jouer un rôle dans le processus biologique du corps (anti-inflammatoires, anti fièvre, anti douleur, etc.).

Dans quels cas l’utiliser ?

  • se purger : usage tombé en désuétude, même si aujourd’hui, elle peut aider à améliorer une constipation aiguë,
  • éliminer et apaiser les épanchements : elle agit contre l’hydropisie (épanchement de sérosité), épanchement de synovie et les œdèmes, stimule la production urinaire,
  • soulager les syndromes inflammatoires de différentes natures : rhumatismes (arthrite, goutte), asthme, pleurésie (inflammation de la plèvre), bronchite.

Comment l’utiliser ?

Son usage en phytothérapie présente des risques et l’automédication est déconseillée : les racines fraîches et les baies sont toxiques et mortelles.

Elle peut être utilisée, avec précaution :

  • en décoction : faire bouillir 10 à 15 grammes de racines dans 1 litre d’eau, appliquer par voie externe sur la peau en cas de rhumatisme. Par voie interne, consulter un spécialiste.
  • en teinture-mère : suivre la prescription du spécialiste en phytothérapie.

L’usage le plus fréquent de la bryone est homéopathique, sous contrôle médical.

Quelles sont les précautions à prendre avec la bryone ?

Toutes les parties de la plante sont toxiques, plus particulièrement les racines et les baies. La racine a un faux air de panais ou de navet.

Son utilisation doit être modérée et contrôlée.

Toucher des racines fraîches provoque des rougeurs et irritations et la formation de vésicules. Ingérer des baies  provoque vomissements, douleurs abdominales, diarrhées, troubles respiratoires, délires et est mortel à partir d’une certaine dose (10 baies pour les enfants, une quarantaine pour les adultes).

L’usage thérapeutique de la bryone est contre-indiqué aux femmes enceintes (propriétés abortives), aux femmes allaitantes et aux enfants (sauf avis médical).

Toujours prendre l’avis d’un professionnel de santé car l’automédication peut entraîner des risques.

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