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PFAS: Les régimes riches en produits de la mer exposent à des polluants éternels, selon une étude

Une nouvelle étude révèle que les personnes qui consomment un régime riche en produits de la mer sont exposées à un risque accru de PFAS

Francois Lehn

Une nouvelle étude révèle des niveaux préoccupants de PFAS (Substances per- et polyfluoroalkyles), également connues sous le nom de « produits chimiques éternels », dans les produits de la mer tels que les crevettes, les homards et le thon en conserve. Les PFAS sont présentes dans de nombreux aliments, produits ménagers et produits personnels, et sont largement répandues dans l’environnement. Ces substances créées par l’homme font l’objet d’un nombre croissant de recherches en raison de leur toxicité potentielle et de leurs associations avec des problèmes de santé graves.

Les PFAS et les risques pour la santé

Les PFAS sont des produits chimiques artificiels qui restent dans l’environnement pendant une longue période. Des recherches sont en cours sur les effets des PFAS sur la santé humaine, car une exposition à ces produits chimiques a été associée à divers problèmes de santé graves. Les aliments peuvent contenir des PFAS, et selon l’endroit où vous vivez, votre eau potable peut également en contenir. Les produits chimiques éternels sont également présents dans certains emballages alimentaires.

Une nouvelle étude révèle que les personnes qui consomment un régime riche en produits de la mer sont exposées à un risque accru de PFAS. Cependant, les auteurs de l’étude ne suggèrent pas d’arrêter de manger des produits de la mer, mais appellent à davantage de recherches sur les effets de ces produits chimiques sur les humains.

L’exposition aux PFAS chez les consommateurs de produits de la mer

Les chercheurs ont enquêté sur les habitudes alimentaires et l’exposition aux PFAS des habitants de Portsmouth, dans le New Hampshire, une région où la consommation de produits de la mer est particulièrement répandue. L’étude était composée de deux parties.

Dans un premier temps, les chercheurs ont réalisé une enquête auprès de 1 829 résidents du New Hampshire en juin 2021 pour connaître les types de produits de la mer qu’ils consommaient et les quantités. Parmi les adultes interrogés, 95% ont déclaré avoir consommé des produits de la mer au cours de l’année écoulée, le plus souvent des crevettes, du merlan, du saumon et du thon en conserve.

Dans un second temps, les chercheurs ont acheté un « panier de produits de la mer » contenant les types de produits les plus consommés dans un marché de Portsmouth. Ils y ont détecté 26 types de composés PFAS. Les concentrations de PFAS dans les crevettes et les homards variaient de la limite de détection à 1,74 et 3,30 ng/g respectivement. Ces résultats suggèrent que les personnes qui consomment beaucoup de produits de la mer pourraient donc ingérer des concentrations supplémentaires de PFAS.

Les dangers associés aux PFAS

Mis à part leur toxicité, beaucoup de choses restent à découvrir sur les effets des PFAS. Cependant, l’Environmental Protection Agency (EPA) recommande de réduire au maximum l’exposition aux PFAS. Megan Romano, chercheuse principale de l’étude et professeure associée d’épidémiologie à la Geisel School of Medicine du Dartmouth College, explique que les PFAS sont « une grande famille de produits chimiques fabriqués par l’homme qui présentent une persistance élevée et qui ont un impact néfaste sur un large éventail de systèmes biologiques dans le corps ». « Nous en apprenons davantage sur les effets des PFAS sur la santé chaque jour, mais des recherches ont montré des associations entre les PFAS et des taux de cholestérol élevés, de légères diminutions du poids à la naissance, de l’hypertension induite par la grossesse, une réponse réduite des anticorps aux vaccins, et même des cancers du rein et des testicules. »

Où trouve-t-on couramment des PFAS ?

On les trouve  dans les solutions de nettoyage, les ustensiles de cuisine antiadhésifs et même dans les produits personnels. Cependant, la principale voie d’exposition, selon les évaluations, est probablement celle des personnes travaillant dans des industries où l’accès est plus important et où elles sont plus susceptibles d’être fortement exposées que la population générale.

Les personnes peuvent être exposées aux PFAS par le biais de l’eau potable et de leur alimentation. Les sources alimentaires de PFAS comprennent les produits de la mer, mais les PFAS se trouvent également dans d’autres aliments, tels que la viande et les produits laitiers, et ils peuvent se dissoudre à partir de certains types d’emballages alimentaires, tels que les boîtes à pizza, dans nos aliments.

Par conséquent, il est essentiel d’empêcher les PFAS de pénétrer dans l’environnement en raison de leur persistance dans celui-ci et dans notre corps.

Est-il toujours sûr de manger des produits de la mer ?

Cette étude ne devrait pas dissuader les gens de manger des produits de la mer. La question des PFAS est plus complexe que cela, surtout compte tenu de ses nombreuses autres voies d’entrée dans le corps humain.
La communauté scientifique travaille pour comprendre davantage le compromis risque-bénéfice global de la consommation de produits de la mer. Le défi actuel pour les consommateurs est que certains des choix de produits de la mer traditionnellement plus sûrs en termes de teneur en mercure peuvent présenter des concentrations plus élevées d’autres polluants, tels que les PFAS. Cela souligne vraiment l’importance d’une alimentation équilibrée qui intègre une grande variété d’aliments sains.

Les bienfaits des produits de la mer

Le poisson est l’un des aliments les plus riches en nutriments de la planète et constitue une excellente source de protéines, d’acides gras oméga-3, de vitamines B, de vitamine D et d’autres vitamines et minéraux.

Le poisson est souvent présent dans des régimes alimentaires qui ont fait l’objet d’études approfondies en raison de leurs bienfaits pour la longévité, la santé cardiaque et cérébrale, et la santé en général.
Le poisson occupe une place centrale dans le régime méditerranéen et le régime nordique, par exemple. Les directives actuelles recommandent une consommation minimale d’environ 2 à 2,5 portions de produits de la mer par semaine pour les enfants et les adultes. Les femmes enceintes ou qui allaitent devraient en consommer un minimum de 3 portions par semaine.

A retenir

Une nouvelle étude met en évidence les niveaux préoccupants de PFAS dans les produits de la mer. Les personnes qui consomment un régime riche en produits de la mer sont exposées à un risque accru de PFAS. Cependant, cela ne signifie pas qu’il faut arrêter de manger des produits de la mer, car ils offrent de nombreux bienfaits pour la santé. Il est important de maintenir un équilibre alimentaire varié pour minimiser l’exposition à d’autres polluants. Les chercheurs continuent de mener des recherches pour mieux comprendre les effets des PFAS sur la santé humaine et pour trouver des moyens de réduire leur présence dans l’environnement.

 

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