Maladie d’alzheimer : la part génétique du père ou de la mère dans l’apparition de la maladie
Les chercheurs de Mass General Brigham affirment que le risque génétique hérité de la maladie d'Alzheimer d'une personne peut également dépendre du fait qu'elle le reçoive de sa mère biologique ou de son père.
Les chercheurs s’accordent à dire que la génétique joue un rôle crucial dans le développement de la maladie d’Alzheimer. Des études antérieures montrent qu’environ 25 % de tous les cas de maladie d’Alzheimer sont familiaux. Cependant, les chercheurs de Mass General Brigham affirment que le risque génétique hérité d’Alzheimer d’une personne peut également dépendre du fait qu’elle le reçoive de sa mère biologique ou de son père.
Comprendre les facteurs génétiques dans la maladie d’Alzheimer
Bien que les chercheurs ne connaissent pas encore la cause exacte de la maladie d’Alzheimer, ils savent qu’il existe de nombreux facteurs en jeu, notamment la génétique. Des études antérieures suggèrent que les gènes hérités des deux parents peuvent augmenter le risque d’une personne de développer la maladie d’Alzheimer. L’un des principaux facteurs de risque génétique de la maladie d’Alzheimer est le gène APOE4.
L’impact de l’hérédité maternelle et paternelle
Une nouvelle étude menée par des chercheurs de Mass General Brigham a révélé que le risque génétique hérité d’Alzheimer d’une personne peut également dépendre du fait qu’elle le reçoive de sa mère biologique ou de son père. Les résultats de cette étude, publiés dans la revue JAMA Neurology, montrent que les participants ayant des antécédents maternels de problèmes de mémoire à tout âge et des antécédents paternels de déficience cognitive précoce avant l’âge de 65 ans étaient liés à des niveaux plus élevés d’accumulation de bêta-amyloïde dans le cerveau.
Cette étude souligne l’importance de recueillir l’historique familial des deux parents et leur âge au début de la maladie. Les chercheurs ont observé une asymétrie frappante, suggérant que les informations génétiques de la mère pourraient avoir un impact plus important sur le risque de maladie d’Alzheimer. Ce modèle d’hérédité maternelle a déjà été observé dans d’autres maladies.
Les implications cliniques de ces résultats
Ces résultats ont de importantes implications cliniques pour la stratification des risques et l’identification des personnes à cibler pour des études précliniques avec une imagerie cérébrale avancée. Comme le souligne un expert, « nous savons depuis un certain temps que la guérison de la maladie d’Alzheimer prendra des années, voire des décennies, avant l’apparition des symptômes cliniques ». Ces données nous orientent donc vers les personnes que nous devrions surveiller de plus près.
L’importance de la diversité dans la recherche
Les chercheurs soulignent également l’importance d’étendre la recherche à des populations plus diversifiées afin d’obtenir une compréhension plus complète de la maladie. La prise en compte des antécédents familiaux maternels et paternels pourrait conduire à des interventions plus personnalisées et efficaces.
Le rôle des mitochondries et de l’empreinte génomique
Plusieurs explications ont été avancées pour expliquer cette asymétrie entre l’hérédité maternelle et paternelle, notamment le dysfonctionnement des mitochondries et l’empreinte génomique. Les mitochondries, les « centrales électriques » cellulaires, ont déjà été associées aux symptômes de démence. L’empreinte génomique, une modification chimique de l’ADN du côté maternel ou paternel, pourrait également avoir un impact sur le risque de maladie d’Alzheimer chez la progéniture.
L’espérance de vie, un facteur à prendre en compte
Les différentes espérances de vie entre les hommes et les femmes pourraient également avoir influencé les résultats de l’étude. En effet, dans l’échantillon de l’étude, composé de personnes de 65 ans et plus, de nombreux pères (hommes) n’auraient peut-être pas vécu assez longtemps pour développer une démence, ce qui pourrait avoir affecté les résultats.
Dans l’ensemble, cette étude souligne l’importance de poursuivre les recherches sur les aspects génétiques et familiaux de la maladie d’Alzheimer. Une meilleure compréhension de ces facteurs est essentielle pour améliorer les stratégies de dépistage précoce, de traitement personnalisé et de prévention, afin de réduire le fardeau sociétal de cette maladie.
L’impact de la recherche sur les patients et la société
La recherche continue sur les liens entre la génétique, les antécédents familiaux et la maladie d’Alzheimer est cruciale pour faire progresser le dépistage précoce, les traitements personnalisés et les stratégies de prévention. Cela permettra d’améliorer les résultats pour les patients et de réduire le fardeau de la maladie pour la société dans son ensemble.
Cette étude souligne la nécessité d’adopter des approches plus nuancées dans la prévention et le dépistage précoce de la maladie d’Alzheimer. Le fait que les antécédents maternels et paternels aient un impact différent pourrait conduire à des interventions plus personnalisées et efficaces.
Vers une approche plus personnalisée de la maladie d’Alzheimer
En résumé, cette étude met en lumière le rôle crucial que joue la génétique dans le développement de la maladie d’Alzheimer, en particulier l’impact différencié de l’hérédité maternelle et paternelle. Ces résultats ouvrent la voie à des approches plus nuancées et personnalisées en matière de dépistage précoce, de prévention et de traitement de cette maladie dévastatrice. La poursuite de la recherche, notamment auprès de populations plus diversifiées, sera essentielle pour relever ce défi de santé publique majeur.